O'Connell, Daniel
Publié le 17/02/2013
Extrait du document
1 | PRÉSENTATION |
O'Connell, Daniel (1775-1847), homme politique irlandais.
Surnommé le « Libérateur « ou le « Roi non couronné d’Irlande «, Daniel O’Connell a été le chef de file du mouvement autonomiste catholique irlandais durant la première moitié du xixe siècle.
2 | UNE FIGURE TUTÉLAIRE DU RÉVEIL IRLANDAIS |
Né à Carhen House, près de Cahirciveen (comté de Kerry), et issu d’une famille catholique dépouillée lors des confiscations de Cromwell, Daniel O’Connell étudie en France, dans les collèges irlandais de Saint-Omer et de Douai (1791-1792). Il rentre en Angleterre et étudie ensuite le droit à Londres. En 1798, il est admis au barreau de Dublin.
Les vingt années suivantes, Daniel O’Connell participe au mouvement pour l’abrogation de l’acte d’Union de 1801, empêchant les Irlandais catholiques de remplir des fonctions politiques. Dès 1797, il a rejoint la société révolutionnaire des United Irishmen, mais préfère finalement la voie légaliste pour mettre son charisme et son éloquence d’homme de loi au service de l’Irlande. En 1823, il fonde l’Association catholique qui devient si puissante — chaque Irlandais doit verser une « rente catholique « d’un penny mensuel — que le gouvernement la dissout en 1825 (elle se reforme alors sous un autre nom). C’est à cette période que Daniel O’Connell formule pour la première fois l’expression « Home Rule «, symbolisant la revendication irlandaise d’autonomie politique et la constitution d’un parlement souverain pour les affaires intérieures de l’île.
En 1828, Daniel O’Connell — inéligible en vertu de l’acte d’Union — entre à la Chambre des communes britannique pour le comté de Clare et conserve ce siège jusqu’à sa mort. Grâce à ce tour de force, il contraint le Parlement à voter l’Acte d’émancipation des catholiques qui abolit leur incapacité civile (avril 1829). À plusieurs reprises, il s’allie avec le parti whig afin d’obtenir un appui à ses revendications autonomistes. Mais en 1840, ne tirant plus profit de cette alliance, il fonde la Repeal Association et reprend la lutte pour la dissolution de l’union entre l’Irlande et l’Angleterre.
3 | À LA POINTE DU COMBAT NATIONALISTE |
Profitant de cette dynamique et de la réforme municipale, O’Connell se fait élire lord-maire de Dublin le 1er novembre 1841. Soutenu par les membres de l’Association catholique, il organise de multiples manifestations en faveur du Home Rule. Le 15 août 1843 notamment, sur la colline de Tara, il tient un discours légendaire pour l’abrogation de l’acte d’Union. Mais la même année, à la suite d’une nouvelle manifestation, il est arrêté et accusé de conspiration séditieuse. La Chambre des lords lève cette condamnation et O’Connell reprend son combat.
Néanmoins, nombreux sont ceux qui attendent une lutte plus musclée. En particulier, les jeunes membres du parti sont attirés par la lutte partisane armée aux dépens de la lutte pacifique et juridique prônée par Daniel O’Connell. Cette « Jeune Irlande « est à l’origine d’une scission dans les rangs irlandais, en 1846 — alors que la grande famine ravage l’Irlande. Tourmenté par cette désaffection et de santé fragile, O’Connell fait un pèlerinage à Rome mais meurt à Gênes, durant le voyage.
4 | O’CONNELL FACE À L’HISTOIRE |
Nationaliste convaincu, Daniel O’Connell a permis à tout un peuple, par son action légaliste, de prendre conscience de sa force et de sa dignité. Néanmoins, en prenant appui sur les Irlandais catholiques et en tant que représentant politique officiel de l’Église romaine, il a entamé la scission entre les deux confessions de l’île : l’Ulster presbytérien passe bientôt au Parti de l’union et à l’ordre d’Orange — groupe défendant la suprématie protestante.
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