Nuremberg, procès de
Publié le 04/04/2013
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1 | PRÉSENTATION |
Nuremberg, procès de, procès intenté par les Alliés, après la Seconde Guerre mondiale, aux principaux criminels de guerre allemands, qui s’est déroulé à Nuremberg entre 1945 et 1949, devant un tribunal militaire international et des tribunaux militaires américains.
2 | HISTORIQUE ET OBJECTIF |
L’un des principaux objectifs de guerre des Alliés (URSS, États-Unis, France et Grande-Bretagne) est de punir les crimes de l’Allemagne hitlérienne qui, par leur étendue et la manière dont ils ont été perpétrés, sont sans égal.
Dans la déclaration de Moscou du 30 novembre 1943, les Alliés décident de poursuivre tous ceux qui ont participé aux crimes de guerre de la Seconde Guerre mondiale et tous ceux qui en sont responsables. Les procès devront se dérouler dans les pays où ces crimes ont été commis. Les Alliés veulent mener eux-mêmes et en commun les procédures judiciaires contre les principaux criminels de guerre allemands.
Après la capitulation de l’Allemagne (8 mai 1945), les Alliés concluent, le 8 août 1945, le traité de Londres, qui fixe les bases juridiques du futur tribunal militaire international qui instruira les procès. Des procès similaires auront également lieu à Tokyo contre les criminels de guerre japonais.
En poursuivant les crimes nazis en justice, il s’agit non seulement de condamner les coupables mais aussi de proclamer au monde : « Plus jamais ça ! «
3 | LE PROCÈS CONTRE LES PRINCIPAUX CRIMINELS DE GUERRE |
Le 18 octobre 1945, 24 responsables politiques, militaires et économiques allemands sont mis en accusation. Le procès se déroule du 20 novembre 1945 au 1er octobre 1946, devant le tribunal militaire international, au palais de justice de Nuremberg. Les accusés sont Karl Dönitz, commandant en chef de la marine allemande et successeur d’Hitler, Hans Frank, gouverneur général de Pologne, Wilhem Frick, ancien ministre de l’Intérieur, Hans Fritzsche, directeur du service de la radio au ministère de la Propagande, Walter Funck, président de la Reichsbank jusqu’en 1939, Hermann Göring, ancien maréchal du Reich, Rudolf Hess, adjoint d’Hitler jusqu’en 1941, Alfred Jodl, chef d’état-major des opérations de guerre du Commandement suprême des forces armées (OKW), Ernst Kaltenbrunner, chef de la police de sécurité, Wilhelm Keitel, feld-maréchal et chef de l’OKW, Constantin von Neurath, ministre des Affaires étrangères (1932-1938), Franz von Papen, vice-chancelier puis ambassadeur du Reich, Erich Raeder, commandant en chef de la marine (1928-1943), Joachim von Ribbentrop, ministre des Affaires étrangères, Alfred Rosenberg, ministre des Territoires occupés de l’Est, Fritz Sauckel, commissaire de la main-d’œuvre, Hjalmar Schacht, ministre de l’Économie (1934-1937), Baldur von Schirach, chef de la Jeunesse hitlérienne et gauleiter (chef de district) de Vienne, Arthur Seyss-Inquart, chancelier de l’Autriche puis commissaire du Reich dans les Pays-Bas occupés, Albert Speer, ministre de l’Armement et de la Production de guerre, Julius Streicher, responsable du journal antisémite Der Stürmer, ainsi que, par contumace, Martin Bormann, conseiller d’Hitler à partir de 1943. Gustav Krupp ne comparaît pas devant le tribunal pour des raisons de santé. Robert Ley, l’ancien dirigeant du Deutsche Arbeitsfront (DAF, Front allemand du travail), se suicide dès le 25 octobre dans sa cellule. Martin Bormann est en fuite, ou peut-être mort en mai 1945 à Berlin.
Les accusés ont le droit de choisir leurs avocats. Ils sont face à quatre procureurs, un pour chacun des pays, États-Unis, URSS, Grande-Bretagne et France. Le plus connu est le procureur américain Robert Jackson, qui déclare : « La véritable partie plaignante à cette barre, c’est la civilisation. « Le tribunal militaire est composé de quatre juges et de leurs adjoints, qui représentent les vainqueurs de manière paritaire. Le président du tribunal est le Britannique sir Justice Lawrence.
L’acte d’accusation (25 000 mots) porte sur quatre points : conjuration, crimes contre la paix, crimes de guerre, crimes contre l’humanité. La conjuration est définie comme l’ensemble des manœuvres ayant conduit à la conquête d’un pouvoir absolu. Les crimes contre la paix comprennent la planification, la préparation et le déclenchement d’une guerre d’offensive en violation de nombreux traités internationaux. Sont considérés comme crimes de guerre toutes les infractions au droit des peuples, les assassinats collectifs à grande échelle, les brutalités contre les prisonniers de guerre et leur assassinat, l’exécution d’otages, les actes de torture, de mise en esclavage et de pillage économique, l’avilissement, le mauvais traitement, la déportation, l’asservissement et le meurtre de personnes civiles dans les territoires occupés. Sont définies comme crimes contre l’humanité les persécutions commises à l’encontre de minorités raciales et religieuses et l’extermination de celles-ci.
Le verdict est proclamé le 1er octobre 1946. Douze condamnations à mort par pendaison sont prononcées, à l’encontre de Hermann Göring, Ernst Kaltenbrunner, Julius Streicher, Hans Frank, Wilhelm Frick, Alfred Jodl, Wilhelm Keitel, Joachim von Ribbentrop, Alfred Rosenberg, Fritz Sauckel, Arthur Seyss-Inquart et Martin Bormann (par contumace). Ceux-ci sont exécutés le 16 octobre 1946 à Nuremberg, sauf Hermann Göring qui s’est suicidé la veille dans sa cellule. Des condamnations à l’emprisonnement à vie (prison de Spandau) sont prononcées contre trois accusés : Rudolf Hess, Walter Funk (libéré en 1957) et Erich Raeder (libéré en 1955). Albert Speer et Baldur von Schirach sont condamnés à vingt ans de prison (libérés en 1966), Constantin von Neurath à quinze ans (gracié en 1954) et Karl Dönitz à dix ans (libéré en 1956). Trois accusés sont acquittés, Hjalmar Schacht, Franz von Papen et Hanz Fritzsche.
En outre, quatre organisations national-socialistes sont déclarées criminelles : le Parti national-socialiste allemand des travailleurs (NSDAP), la Gestapo, les SS et le SD (Sicherheitsdienst, service de sécurité des SS).
4 | LES PROCÈS SUBSÉQUENTS |
Au cours de douze autres procès intentés à 177 personnes, non plus devant le tribunal militaire international, mais devant les tribunaux militaires américains, ce sont des médecins, juristes, militaires et hommes d’affaires qui sont jugés entre 1946 et 1949. Les tribunaux militaires prononcent 24 condamnations à mort, dont la moitié sont exécutées, acquittent 35 accusés et condamnent les autres à des peines de prison qui sont annulées à partir de 1956.
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