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Notes de cours: LA RAISON

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

Le sacré et le profane.

 

* Durkheim -- « Fondement de la religion est la distinction sacré/profane et non croyance en des êtres surnaturels: « Toutes les croyances religieuses connues présentent un même caractère commun: la division du monde en deux domaines comprenant, l’un tout ce qui est sacré, l’autre tout ce qui est profane, tel est le trait distinctif de la pensée religieuse « in ‘Les formes élémentaires de la vie religieuse’.

Idem pour Mircea Eliade-- « Religion, croyance que quelque chose vient d’ailleurs (ou sacré, participant d’une transcendance), quelque chose de tout différent de l’expérience habituelle (ou profane). Religieux, tourné vers le monde surhumain-- « Rupture avec la contingence d’ici-bas. Mais, le sacré se manifeste dans le profane: Hiérophanie (le divin montré, révélé): « On pourrait dire que l’histoire des religions, des plus primitives aux plus élaborées, est constituée par les manifestations des réalités sacrées. De la plus élémentaire hiérophanie: par exemple, la manifestation du sacré dans un objet quelconque, une pierre ou un arbre jusqu’à la hiérophanie suprême qui est, pour un chrétien, l’incarnation de Dieu dans Jésus-Christ. C’est toujours le même acte mystérieux: la manifestation de quelque chose de ‘tout autre’, d’une réalité qui n’appartient pas à notre monde, dans des objets qui font partie intégrante de notre monde naturel, profane «.

Pour le religieux, profane prend son sens dans la mesure où il manifeste le sacrée.

Paradoxe de l’infinie, l’éternel dans le fini, le temporel.

 

Religion et symbolisme.

 

Symbolisme permet l’entrée dans le profane et enrichissement du monde profane. Découverte d’une autre dimension. Exemple d’Eliade, symbolisme lunaire comme archétype mythique, primordial et fondateur: « Grâce aux phases lunaires, c’est-à-dire à sa naissance, sa mort et sa résurrection, les hommes ont pris conscience à la fois de leur propre mode d’être dans le cosmos et de leur chance de survie et de renaissance. Grâce au symbolisme lunaire, on a pu mettre en rapport et solidariser des faits aussi hétérogènes que: la naissance, le devenir, la mort, la résurrection. Ce que la lune révèle à l’homme religieux, ce n’est pas seulement que la Mort est indissolublement liée à la Vie, mais aussi que la Mort n’est pas définitive, qu’elle est toujours suivie d’une nouvelle naissance «.

Explication: des éléments hétérogènes sont intégrés par le symbolisme religieux. Correspondance entre les différents niveaux de la réalité ou certaines modalités de l’existence humaine-- « Unité du monde peut être trouvée. Homme trouve un sens; par le symbole, il accède à l’essentialité. Sacré apporte dicibilité, intelligibilité, ordre au monde informulé, incompréhensible, chaotique. 

 

Marx: la religion comme idéologie.

 

* Religions sont des réalités historiques dépendantes de facteurs socio-économiques.

* Infrastructures déterminent superstructures (religion, morale, philosophie): Base économique toujours garante  de toute idéologie, de toute (r)évolution.

* Louis Althusser définit la notion d’idéologie de façon suivante: « Une idéologie est un système (possédant sa logique et sa rigueur propres) de représentations (images, mythes, idées ou concepts selon les cas) doué d’une existence et d’un rôle historique au sein d’une société donnée. L’idéologie concerne donc le rapport vécu des hommes à leur monde. Dans l’idéologie les hommes expriment, en effet, non pas leurs rapports à leurs conditions d’existence, mais la façon dont ils vivent leurs rapports à leurs conditions d’existence: ce qui suppose à la fois rapport réel et rapport vécu et imaginaire. Dans l’idéologie le rapport réel est inévitable investi dans le rapport imaginaire: rapport qui exprime plus une volonté (conservatrice, conformiste, réformiste ou révolutionnaire) voire une espérance ou une nostalgie, qu’il ne décrit une réalité « in ‘Pour Marx’

 

Idéologie, système de représentations, de valeurs, d’idées, constitutives de nos croyances religieuses, morales, politiques. Pas une connaissance objective de la réalité. Rapport des hommes à leurs conditions d’existence est investi et surdéterminé par l’imaginaire. Idéologies sont nécessaires à la cohésion, à l’intégration, l’ordre des hommes dans une société donnée. Mais, idéologie-- « interdit, coercition. Elle est l’expression d’une classe dominante pour assujettir une classe dominée. Lutte des classes, lutte pour l’idéologie.

* Religion est une idéologie bourgeoise afin de dominer le prolétariat.

 

Freud: la religion comme illusion.

 

* Religion comme désirs inconscients.

* Fonction de la religion: consolation de la « dureté « de la vie, affres de l’angoisse, de la souffrance, devoir anticiper sa mort: « Telle qu’elle nous est imposée notre vie est trop lourde, elle nous inflige trop de peines, de déceptions, de tâches insolubles. Pour la supporter, nous ne pouvons nous passer de sédatifs « // Religion, opium du peuple de Marx.

* Origine de l’illusion: désirs archaïques de l’homme. Religion est la réalisation de ces désirs inconscients primaires d’être aimé et protégé, rappelant état de dénuement, de détresse, de déréliction de l’enfant -- « Réactivation de la figure protectrice et consolatrice, castratrice et limitative de l’imago paternelle. Omniprésence du père symbolique. L’homme ne surmonte jamais l’enfant qu’il fut.

* Religion-- « Protection tutélaire d’un Dieu bienveillant, miséricordieux et vengeur, censeur = Substitution au tragique et à l’abandon  de l’existence -- « Renoncement de désirs sexuels et agressifs, prohibition de l’inceste, interdiction du meurtre garants de la civilisation et de la religion qui magnifie l’abnégation et donne sens au renoncement par une récompense dans un Eden.

Freud: religion ,  « déformation chimérique de la réalité «, obéissant à une nécessité affective.

* Rapport religion et névrose obsessionnelle ( refoulement et compulsivité contre l’angoisse). Religion, liturgie (ensemble de rites, de mythes, de dévotions, de contrition, de réjouissances).

* Religion, pas support de la moralité: tentative manquée de juguler l’agressivité // névrosé.

 

Conclusion.

 

La religion peut être critiquée, mais pas la foi qui s’éprouve et ne se prouve pas. Comme le dit Kant, elle est croyance et non savoir. Donc, imperméable à toute réfutation de type scientifique. Comme l’athéisme, elle est conviction intérieure. Ce dont il faut se garder, c’est de les faire être dogmatisme, principe de discorde, ou comme le dit Voltaire, « fanatisme «.

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