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Norodom Sihanouk

Publié le 06/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Norodom Sihanouk (1922- ), roi du Cambodge (1941-1955), puis chef de l’État du Cambodge (1960-1970, 1975-1976, 1991-1993), et à nouveau roi (1993-2004).

2   LE PÈRE DE L’INDÉPENDANCE

Né à Phnom-Penh, le prince Norodom Sihanouk est le fils de Norodom Suramarit et de Sisowath Kossamak. Après des études à Saïgon, puis en France — le Cambodge est alors sous protectorat français —, il est placé sur le trône en 1941, à la mort de son grand-père maternel, le roi Sisowath Monivong, selon la volonté de la France. Passionné de cinéma, et considéré comme facilement maniable, il se révèle un politique habile et entreprend une « croisade pour l’indépendance « du Cambodge — celle-ci est acquise en 1953.

En 1955, il abdique en faveur de son père pour pouvoir se consacrer librement au gouvernement de son pays. Il fonde son propre parti, le Sangkum Reastr Niyum (Communauté socialiste populaire), et devient Premier ministre, après avoir remporté une large victoire aux élections législatives de 1955. Il engage alors le pays dans la voie d’un socialisme d’inspiration bouddhiste. À la mort de son père, en 1960, il refuse le trône et est élu chef de l’État par le Parlement. Les effets néfastes de sa politique économique et sociale suscitent des courants d’opposition, notamment parmi les intellectuels. Sur le plan international, il prône le non-alignement et la neutralité. Toutefois, s’il parvient à maintenir tant bien que mal la neutralité du Cambodge pendant la guerre du Viêt Nam, il rompt avec les Américains en 1965. Fragilisé par ce contexte international ainsi que par la guérilla communiste et l’opposition de droite, il est destitué par le général pro-américain Lon Nol en 1970, alors qu’il se trouve à l’étranger.

3   L’ALLIÉ, PUIS LE PRISONNIER DES KHMERS ROUGES

Norodom Sihanouk trouve refuge en Chine et, fort de sa popularité auprès de la population cambodgienne, il préside un gouvernement dirigé par les forces communistes khmers rouges. En 1975, après la victoire des Khmers rouges contre les troupes américaines et sud-vietnamiennes, il regagne le Cambodge et il est nommé à la tête du nouvel État du Kampuchéa démocratique. Ne détenant aucun pouvoir, il démissionne volontairement dès 1976 et, placé en résidence surveillée dans le palais royal de Phnom-Penh, il devient l’otage des Khmers rouges, engagés dans une politique de génocide à l’encontre de leur propre peuple.

En 1979, Norodom Sihanouk parvient à fuir le Cambodge avant l’invasion vietnamienne et la chute des Khmers rouges. Réfugié en Chine puis en Corée du Nord, il s’emploie à lutter contre le régime mis en place par Hanoï, notamment en plaidant la cause de son pays aux Nations unies et dans les chancelleries. Il crée un parti, le Funcinpec (Front uni national pour un Cambodge indépendant, neutre, pacifique et coopératif), et forme en 1982 un front commun avec les Khmers rouges et les autres tendances de la résistance à l’occupation vietnamienne.

4   LE SYMBOLE DE LA RÉCONCILIATION ET DE L’UNITÉ NATIONALES

En 1991, après le retrait des Vietnamiens et la signature des accords de Paris, qui mettent fin au conflit cambodgien, Norodom Sihanouk revient au Cambodge afin de présider le Conseil national suprême (CNS). Le CNS est institué pour gouverner le Cambodge durant le processus de pacification conduit sous l’égide de l’ONU. À l’issue de l’élection de mai 1993, le Funcinpec — dirigé par Ranariddh, le fils de Norodom Sihanouk — enregistre une courte victoire sur le parti, provietnamien, de Hun Sen (Parti du peuple cambodgien, PPC), ce qui aboutit à la constitution d’un gouvernement d’unité nationale.

Remonté sur le trône le 24 septembre 1993, à la suite d’un vote du Parlement restaurant la monarchie, Norodom Sihanouk règne mais ne gouverne pas. La situation au Cambodge demeure difficile tandis que se multiplient les actions de guérilla khmère rouge et que s’intensifie la lutte de factions au sein du gouvernement. Le roi assiste ainsi au coup d’État sanglant mené par Hun Sen contre le prince Ranariddh en juillet 1997. Après le compromis trouvé entre Hun Sen et le prince Ranariddh, en 1998, il tente de rester en retrait pour ne pas avoir à cautionner l’action de Hun Sen ou à s’y opposer violemment. Bien que malade, il demeure l’un des acteurs principaux de la vie politique cambodgienne, grâce à son autorité morale et à la légitimité monarchique qu’il incarne. Il s’efforce notamment d’aider à la stabilité politique du pays et il participe au processus de reconnaissance du génocide perpétré par les Khmers rouges en se déclarant prêt à comparaître devant un tribunal national ou international.

Soucieux de régler sa succession de son vivant, et par crainte de voir la monarchie abolie à son décès, le roi Norodom Sihanouk, âgé et malade, crée la surprise en octobre 2004 en annonçant son abdication. Le choix de sa succession, approuvé par le Premier ministre Hun Sen et le prince Ranariddh, se porte sur son fils cadet, le prince Norodom Sihamoni.

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