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Nature et société Bernardin de SAINT-PIERRE - Texte seul

Publié le 24/03/2020

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bernardin

Nature et société

Bernardin de SAINT-PIERRE

1737 - 1814

Paul et Virginie (1784)

À l’île de France (île Maurice) deux Françaises — dont l’une est la mère de Paul, l’autre la mère de Virginie — ont constitué une petite société idéale qui cherche à vivre dans le bonheur.

Elles avaient banni de leurs conversations la médisance, qui, sous une apparence de justice, dispose nécessairement le cœur à la haine ou à la fausseté ; car il est impossible de ne pas haïr les hommes si on les croit méchants, et de vivre avec les méchants si on ne leur cache sa 5 haine sous de fausses apparences de bienveillance. Ainsi la médisance nous oblige d’être mal avec les autres ou avec nous-mêmes. Mais, sans juger des hommes en particulier, elles ne s’entretenaient que des moyens de faire du bien à tous en général : et quoiqu’elles n’en eussent pas le pouvoir, elles en avaient une volonté perpétuelle qui les remplissait d’une bienveillance toujours prête à s’étendre au-dehors. En vivant donc dans la solitude, loin d’être sauvages, elles étaient devenues plus humaines. Si l’histoire scandaleuse de la société ne fournissait point de matière à leurs conversations, celle de la nature les remplissait de ravissement et de joie. Elles admiraient avec transport le pouvoir d’une providence qui, par leurs mains, avait répandu au milieu de ces arides rochers l’abondance, les grâces, les plaisirs purs, simples, et toujours renaissants.

Dans quelle mesure la conversation, ici, se présente-t-elie comme un instrument de perfectibilité sociale?

En quoi le narrateur adopte-t-il le ton du moraliste?

• Quel rôle joue la nature dans cette petite société?

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