Musset écrit dans « Après une lecture »: Le jour où l'Hélicon m'entendra sermonner, Mon premier point sera qu'il faut déraisonner. Que pensez-vous de la poétique de Musset ? Quel en est le sens et dans quelle mesure exprime-t-elle l'idéal romantique ?
Publié le 22/02/2012
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Problème doublement difficile. Musset n'a pas une poétique bien nette, méthodiquement exposée. Il a varié, évolué. Ses deux vers sont dans une certaine mesure une boutade. Quelle y est la part du sérieux et celle de la plaisanterie? D'autre part, l'idéal romantique est quelque chose d'extrêmement complexe et qui n'a pas moins varié et évolué. Si le romantisme de 1830 donne une large place au caprice, à la déraison, celui de 1840, devenu philosophique et humanitaire, ne se pique plus du tout de déraisonner. C'est parmi toutes ces difficultés que vous avez vous débrouiller.
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- Musset a écrit dans Après une lecture : Le jour ou l'Hélicon m'entendra sermonner, Mon premier point sera qu'il faut déraisonner. Celui qui ne sait pas, quand la brise étouffée Soupire au fond des bois son tendre et long chagrin, Sortir seul au hasard, chantant quelque refrain, Plus fou qu'Ophélia de romarin coiffée, Plus étourdi qu'un page amoureux d'une fée, Sur son chapeau cassé jouant du tambourin; Que celui-là rature et barbouille à son aise, Grand homme, si l'on veut; mais poète,
- Madame de Staël écrit on 1800 dans De la Littérature (Première Partie, chap. 11 ) : « Ce que l'homme a fait de plus grand, il le doit au sentiment douloureux de l'incomplet de sa destinée. Les esprits médiocres sont, en général, assez satisfaits de la vie commune: ils arrondissent, pour ainsi dire, leur existence, et suppléent a ce qui peut leur manquer encore par les illusions de la vanité: mais le sublime de l'esprit, des sentiments et des actions doit son essor au besoin d'échapper
- Roger Martin du Gard, répondant à un de ses admirateurs qui lui demandait de le guider dans ses lectures, écrit : « Les lectures, comme les voyages, les promenades et les repas, ne prennent leur valeur que par le besoin qu'on en a. Tel livre que j'ai rejeté il y a un an sans pouvoir le finir, me bouleverse aujourd'hui... Lisez le livre qui vous sollicite, et n'hésitez pas à le rejeter si vous ne l'assimilez pas sans effort. Le moins de contrainte possible en ces matières ! » (Correspon
- « Qu'est-ce qu'il faut au poète? Est-ce une nature brute ou cultivée, paisible ou troublée? Préférera-t-il la beauté d'un jour pur et serein à l'horreur d'une nuit obscure, où le sifflement interrompu des vents se mêle par intervalles au murmure sourd et continu d'un tonnerre éloigné, et où il voit l'éclair allumer le ciel sur sa tête? Préférera-t-il le spectacle d'une mer tranquille à celui des flots agités? le muet et froid aspect d'un palais, à la promenade parmi des ruines? un édif
- Charles Péguy a écrit : « On n'entend rien à la poétique de Corneille si l'on n'y voit qu'un Conflit pour ainsi dire intellectuel et livresque entre le devoir pris au sens des moralistes et la passion prise au sens des moralistes... Il ne fait aucun doute que, dans Corneille, l'honneur est aimé d'amour et que l'amour est honoré d'honneur ». Expliquez ce point de vue. Le partagez-vous ?