Munich, accords de
Publié le 19/02/2013
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1 PRÉSENTATION Munich, accords de, accords signés par l’Allemagne, l’Italie, la France et le Royaume-Uni à Munich, les 29 et 30 septembre 1938, par lesquels Adolf Hitler a pu annexer le territoire de langue allemande des Sudètes.
Après l'Anschluss de l’Autriche, en mars 1938, ces accords, qui ont marqué le recul des démocraties face à l'expansionnisme hitlérien, sont considérés comme une étape déterminante dans la marche vers la Seconde Guerre mondiale.
2 LA CRISE DE SEPTEMBRE 1938 Dans une série d'entrevues, qui ont débuté dès la mi-septembre 1938, entre le Premier ministre britannique Neville Chamberlain et Hitler, le principe de l'annexion des Sudètes (une région de Tchécoslovaquie frontalière de l'Allemagne, où vivent 3 millions d'habitants d'origine allemande) par l'Allemagne a déjà été accepté. La Grande-Bretagne et la France, liées par un accord d’assistance mutuelle avec Prague signé à Locarno en 1925, imposent au président tchécoslovaque, Edvard Beneš, un plan selon lequel toutes les régions comprenant au moins 50 p. 100 de germanophones doivent être annexées au Reich, une commission fixant les nouvelles frontières. Mais l’attitude d’Hitler se durcit, et il menace, si l’annexion pure et simple des Sudètes n’est pas réalisée à cette date, de mobiliser ses troupes le 28 septembre. La France décide alors de rappeler une partie de ses réservistes, et l’on semble se diriger vers la guerre. Le Duce Benito Mussolini propose alors la tenue d’une ultime conférence, à Munich, pour tenter de sauver la paix.
La conférence de Munich se réunit à partir du 29 septembre 1938. Le représentant de l'Italie est Benito Mussolini ; celui de l'Allemagne, Adolf Hitler ; celui de la France, Édouard Daladier ; et celui du Royaume-Uni, Neville Chamberlain. La Tchécoslovaquie, principale intéressée, de même que l’Union des républiques socialistes soviétiques, n’ont pas été conviées à la conférence.
3 LE DÉMEMBREMENT DE LA TCHÉCOSLOVAQUIE Les accords fixent les conditions du rattachement des Sudètes à l'Allemagne ; une évacuation du territoire sudète par les Tchèques est décidée, selon des zones successives et échelonnées jusqu'au 10 octobre 1938. Le cas des autres territoires à prédominance allemande doit être étudié par une commission internationale, composée de délégués français, allemands, britanniques, italiens et tchèques. En outre, la commission internationale a pour mission de définir les frontières et les zones soumises à un plébiscite pour décider du futur statut du territoire (mais aucun plébiscite n’est organisé). Enfin, la France et le Royaume-Uni acceptent, dans une clause additionnelle, de garantir les nouvelles frontières de la Tchécoslovaquie contre toute agression.
Dès le lendemain de la signature de l'accord commence le démembrement de l'État tchécoslovaque. La Pologne et la Hongrie s'emparent des territoires tchèques qu'elles convoitent (Teschen pour la Pologne, sud de la Slovaquie pour la Hongrie).
Les accords de Munich sont le symbole de la politique d'apaisement britannique et de la passivité des démocraties occidentales, qui veulent maintenir la paix à tout prix. Pourtant, l'intégrité du territoire tchécoslovaque est sacrifiée, et ces accords ne reposent que sur l'engagement (illusoire) d'Hitler à limiter son expansion et à ne pas s'emparer d'une plus grande partie du territoire tchécoslovaque.
4 LA MARCHE VERS LA GUERRE Or, en mars 1939, les troupes allemandes envahissent ce qui subsiste de la Tchécoslovaquie, bafouant ouvertement les accords de Munich. La quasi-totalité du pays est alors transformée en protectorat de Bohême-Moravie, véritable satellite du Reich, tandis que la Slovaquie forme un État indépendant, sous protection allemande. En annexant la Tchécoslovaquie, Hitler supprime une dangereuse alliance de revers de la France. En outre, le dynamisme économique tchécoslovaque représente un atout essentiel pour l'Allemagne qui se prépare à la guerre.
Face au bellicisme et à l'expansionnisme hitlériens — et en particulier face aux nouvelles revendications d’Hitler concernant le corridor polonais et Dantzig —, le Royaume-Uni et la France assurent, à la fin mars, leur assistance à la Pologne en cas d'agression. Ainsi, lorsque le 1er septembre 1939, Hitler attaque le territoire polonais, les deux puissances européennes déclarent la guerre à l'Allemagne : c’est le commencement de la Seconde Guerre mondiale.
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- BONNET, Georges (1889-1973) Homme politique, il est ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Daladier et est l'un des partisans des accords de Munich.
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