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Mugabe, Robert

Publié le 06/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Mugabe, Robert (1924- ), homme d’État du Zimbabwe, Premier ministre du Zimbabwe indépendant de 1980 à 1987 et président de la République depuis 1987.

2   DE L’UNIVERSITÉ À LA GUÉRILLA

Né à Kutama, en Rhodésie (alors sous domination coloniale britannique), Robert Gabriel Mugabe est enseignant avant de poursuivre ses études à l’université sud-africaine de Fort-Hare à partir de 1949. Il rentre dans son pays en 1952, converti au marxisme et nourri d’aspirations anticolonialistes et antiségrégationnistes. En 1960, il devient secrétaire général du Parti démocratique national (NDP) créé par Joshua Nkomo. En 1963, il rompt avec Nkomo, qui a fondé l’Union du peuple africain du Zimbabwe (Zimbabwe African People’s Union, ZAPU), et a participé à la fondation de l’Union nationale africaine du Zimbabwe (Zimbabwe African National Union, ZANU). Lorsque Ian Smith, partisan d’une Rhodésie indépendante sous domination blanche, devient Premier ministre l’année suivante, Mugabe et Nkomo sont tous deux arrêtés. Ils passent dix années en prison. Dès sa libération, Mugabe, qui a été élu président de la ZANU pendant sa détention, intensifie la guérilla contre le régime ségrégationniste.

En 1976, les mouvements de Mugabe et de Nkomo s’unissent au sein du Front patriotique (Patriotic Front, PF), reconnu par l’Organisation de l’unité africaine (OUA) comme seul représentant légitime de la population de Rhodésie du Sud. En février 1980, la ZANU-PF remporte les premières élections législatives multiraciales et Mugabe, qui a écarté Nkomo, est nommé Premier ministre. En avril, la Rhodésie du Sud accède à l’indépendance, sous le nom de Zimbabwe.

3   LE PREMIER PRÉSIDENT DU ZIMBABWE

Des élections ayant donné la majorité à la ZANU, Mugabe est nommé Premier ministre et Nkomo entre au gouvernement, puis s'en retire. Mugabe organise alors une terrible répression contre la minorité ndebele, à laquelle Nkomo appartient. En 1987, après que Nkomo a abandonné la lutte afin de mettre fin aux massacres, Mugabe se fait désigner comme président de la République, cumulant cette fonction avec celle de chef de gouvernement. Malgré une nouvelle victoire électorale, en 1990, Mugabe, confronté à une grave crise économique et au mécontentement populaire, est soumis à la pression des bailleurs de fonds occidentaux pour renoncer à l’orientation socialiste du régime et accepter la démocratisation. Mais les élections législatives d’avril 1995 montrent les limites d’un multipartisme tout théorique, l’opposition n’ayant obtenu que 2 sièges sur 150.

4   L’OBSESSION DU POUVOIR

En 1996, Mugabe est réélu président. Il doit dès lors affronter une situation sociale difficile, qui débouche, en 1998, sur des émeutes réprimées par l’armée. En février 2000, il est mis en minorité au référendum constitutionnel qui devait conforter son pouvoir, le « non « ayant obtenu 54,6 p. 100 des suffrages. La corruption et l'incompétence lui ayant fait perdre l'appui populaire et ayant gelé l'aide internationale, il retrouve ses accents populistes en lançant un mouvement d'occupation des terres appartenant aux Blancs, faisant appel aux « vétérans « de la guerre d'indépendance et refusant de faire appliquer les décisions de la Haute Cour de justice, exigeant l'évacuation des fermes occupées. Ce mouvement d’occupation, dénoncé par une opposition devenue majoritaire, donne lieu à de nombreuses violences (meurtres de fermiers blancs et d’opposants noirs au régime). Après la dissolution du Parlement le 11 avril 2000, le président signe un décret fixant aux 24 et 25 juin les élections législatives.

Alors que les élections législatives de l’année 2000 signent une remarquable avancée de l’opposition, le président sortant s’applique à réunir les conditions de sa réélection en 2002. Outre l’adoption de deux lois anti-opposition, il orchestre une campagne de terreur contre ses opposants et bâillonne la presse et le pouvoir judiciaire. Avec 56,2 p. 100 des voix, contre 41,9 p. 100 pour le chef de l’opposition Morgan Tsvangirai, qui dénonce la fraude massive, Robert Mugabe est réélu en mars 2002 pour un cinquième mandat présidentiel et son parti remporte la majorité absolue lors des élections législatives de mars 2005.

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