Morales, Evo
Publié le 06/04/2013
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1 | PRÉSENTATION |
Morales, Evo (1959- ), ancien leader syndical bolivien élu président de la République de Bolivie en 2005.
2 | LE LEADER DES COCALEROS |
Né à Orinco, ville minière de l’aride Altiplano bolivien (dans le département d’Oruro), Evo Morales est issu d’une famille d’origine indienne aymara. Dans les années 1980, la pauvreté pousse sa famille à s’installer dans la région fertile de Cochabamba, dans le Chaparé, où se cultive la feuille de coca. Evo Morales, qui a interrompu ses études au secondaire, devient le chef de file du syndicat des planteurs de coca (les cocaleros). Face aux tentatives des États-Unis d’éradiquer la coca, base de fabrication de la cocaïne, au nom de la lutte contre le trafic de drogue — la Bolivie est le troisième producteur de cocaïne après la Colombie et le Pérou —, il prône la culture traditionnelle de cette « feuille sacrée « (que les Indiens mâchent et donnent en offrandes).
3 | LE FONDATEUR DU MOUVEMENT VERS LE SOCIALISME |
En 1995, Evo Morales fonde le Mouvement vers le socialisme (Movimiento al Socialismo, MAS) et, en 1997, il est élu au Congrès bolivien. Sa défense de l’identité culturelle indienne ne prend pas la forme de revendications séparatistes mais semble s’orienter plutôt dans le sens d’une intégration sans assimilation, avec la volonté de ne pas limiter son message politique au seul ressort indigéniste. Evo Morales entend représenter tous les pauvres et les exclus, toutes les « victimes du néolibéralisme «. Son parti se fait le porte-parole de mouvements sociaux virulents, qui réclament notamment la nationalisation du secteur des hydrocarbures après la découverte d’importants gisements de gaz naturel en 2000-2001, aux mains des multinationales étrangères. Massivement soutenu par la population indienne, le MAS s’impose comme la première force d’opposition lors des élections de 2002. Son leader arrive lui-même en deuxième position lors du premier tour de l’élection présidentielle, avec 20,9 p. 100 des voix derrière Gonzalo Sánchez de Lozada.
4 | LE PREMIER « PRÉSIDENT INDIGÈNE « DE BOLIVIE |
En 2003, Evo Morales prend la tête des manifestations syndicales et paysannes contre l’exportation de gaz naturel vers l’Amérique du Nord. Cette « guerre du gaz «, réprimée dans le sang, paralyse le pays et aboutit à la démission du président Sánchez de Lozada, puis de son successeur Carlos Mesa. Evo Morales apparaît alors comme le grand favori de l’élection présidentielle qui se déroule le 18 décembre 2005. Il axe sa campagne sur la lutte contre les inégalités socio-économiques et la défense de la culture indienne, ainsi que sur la nationalisation du secteur des hydrocarbures. Il remet en cause l’objectif « zéro coca « prôné par les gouvernements boliviens précédents et entend assouplir le contrôle sur la culture de coca, tout en affirmant vouloir lutter contre la production de drogue illégale et le narcotrafic. Pourfendeur de l’influence des États-Unis en Amérique latine, il s’affiche auprès des grands leaders de gauche sud-américains, tels Fidel Castro, Hugo Chávez ou Lula da Silva.
Evo Morales remporte le scrutin présidentiel dès le premier tour avec 53,74 p. 100 des voix contre 28,5 p. 100 au candidat libéral Jorge Quiroga.
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