Montt, Manuel

Montt, Manuel (1809-1880), homme d'État chilien, président de la république du Chili (1851-1861).

Il naquit à Petorca et fit ses études à l'Institut national (Instituto Nacional) puis fut magistrat. Il entra au gouvernement au poste de ministre de l'Instruction publique et de la Justice (1840-1845), puis ministre de l'Intérieur et des Affaires étrangères. Durant ce mandat, il passa un accord de commerce avec la France. Cependant, sa candidature à la présidence en 1851, déclencha une révolte dirigée par les libéraux, craignant son conservatisme rigide. Le soulèvement fut rapidement écrasé. En dépit des positions conservatrices de Montt, son gouvernement fut un des plus actifs de l'histoire du Chili. Il construisit la ligne de chemin de fer Santiago-Valparaìso, érigea les premières lignes télégraphiques du pays, éclaira les rues de la lumière des becs de gaz et réorganisa le service des postes. Le gouvernement stimula également l'agriculture et le secteur bancaire et encouragea fermement l'éducation publique, à laquelle le président était tout particulièrement attaché. En 1852, il mit en œuvre un programme de mise en vente des biens du clergé. Il fit adopter un Code civil en 1855, inspiré de celui de Napoléon I^er. Vers la fin du mandat de Montt, son intransigeance, ainsi qu'une récession économique et les craintes que nourrissaient les libéraux au sujet d'Antonio Varas (alors ministre de l'Intérieur et successeur désigné de Montt) provoquèrent une nouvelle révolte (1859). Bien qu'elle fût elle aussi rapidement écrasée, Montt retira son soutien à Varas pour l'apporter à José Joaquim Pérez, plus modéré. Montt fut par la suite président de la Cour suprême, sénateur et conseiller d'État.