Mémoire et Histoire

 
 Histoire et mémoire sont des mots souvent confondus, et considérer comme synonymes. L’histoire peut se définir comme une connaissance du passé de l'humanité et des sociétés humaines, une discipline qui étudie ce passé et cherche à le reconstituer ; mais aussi comme une mémoire que la postérité conserve des faits et des personnages du passé, une sorte de jugement qui semble découler de cette sélection. La mémoire quant à elle, se caractérise ici comme un ensemble des faits passés qui reste dans le souvenir des hommes, d'un groupe. On peut donc se demander si les termes histoire et mémoire peuvent être associés ? Tout d’abord, nous verrons la relation qu’il peut y avoir entre histoire et mémoire, càd les différences et les liens entre les 2, ensuite nous envisagerons ce qu’a occasionné cette relation avec les abus que l’on a pu faire et le rôle des politiques d’aujourd’hui.
 
 Il semble que l’histoire et la mémoire soient deux mots analogues. Notre histoire provient de notre mémoire, c’est grâce cette dernière que nous nous rappelons de l’histoire, il en est de même pour la matière enseignée, nous apprenons l’histoire à l’aide de notre mémoire. Donc, d’un premier abord, nous les voyons comme deux mots similaires. Cependant, la mémoire et l’histoire ont des sens divergents. Notre mémoire est faite de vécu, de souvenirs sélectionnés qui ont un lien avec le présent. Notre mémoire est donc subjective. Aussi, la mémoire est individuelle, propre à chacun, faite de souvenirs personnels mais la mémoire est également collective, car un individu appartient toujours à un groupe que ce soit un pays, une famille, une religion … De plus, on peut dire que la mémoire à une notion de sacré, remettre en question notre mémoire serait vu comme une offense.
 L’histoire, quant à elle, est une connaissance, qui vise à reconstituer le passé, elle a une fonction pédagogique, une valeur universelle. Elle est donc objective contrairement à la mémoire et doit être impartiale. L’histoire cherche à restituer le passé, en étant dans la vérité, le rationnel, donc l’histoire contrairement à la mémoire désacralise, elle appartient à tous.
 Toutefois l’histoire et la mémoire n’ont pas que des divergences, elles peuvent être liées.
 
 
 
 La mémoire et l‘histoire s’alimentent l’une et l’autre. En effet comme le précise Jacques Le Goff, la mémoire est « le plus beau matériau de l’Histoire «, c’est-à-dire que c’est à l’aide de la mémoire qu’on en sait autant sur l’histoire, grâce à des témoignages écrits ou oraux.
 Nous pouvons donc voir, par ces définitions, que la mémoire peut être liée à l’histoire lorsqu’elle est collective. La mémoire collective est celle qui provient de ce qui nous est transmis. Le rôle de l’histoire étant cette transmission, nous voyons le lien.
 Car, comme le philosophe le note très justement, si Auschwitz est un événement "aux limites", il l'est dans la mémoire collective avant de l'être dans le discours de l'historien.