médecine, histoire de la - Mécedine.
Publié le 23/04/2013
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Avec le développement du bouddhisme, l’étude de l’anatomie est interdite, et après la conquête par les musulmans, le champ d’action de la médecine régresse fortement.Cependant, les connaissances les plus importantes concernant l’hygiène, l’alimentation et l’eugénisme seront transmises en Occident, à partir du Xe siècle) grâce aux écrits des médecins du monde arabo-musulman.
3.5 Médecine chinoise
Dans la Chine ancienne, les interdictions religieuses vis-à-vis des dissections conduisent à des connaissances parcellaires et/ou erronées de la structure et des fonctions ducorps humain.
En conséquence, les techniques chirurgicales restent élémentaires.
Les traitements externes comprennent des massages et la pose de ventouses.
Deuxtechniques thérapeutiques connaissent un extraordinaire développement : l’acupuncture, ou piqûre de la peau par des aiguilles et les cautères, ou brûlures de la peau parapplication de moxa brûlants, une préparation de feuille d’armoise de Chine trempée dans l’huile.
Parmi les principaux médicaments chinois, on trouve la rhubarbe, l’aconit,le soufre, l’arsenic et le plus important d’entre eux, l’opium.
Des préparations à base d’organes et d’excrétions d’animaux, survivances d’anciens rituels, sont aussi utilisées.
3.6 Médecine grecque
La médecine grecque primitive est fondée sur la magie et les sortilèges.
Au VIIIe siècle av.
J.-C., Apollon est, selon les écrits du poète épique Homère, considéré comme un dieu guérisseur.
Cependant, dans l’ Iliade, Homère montre une connaissance étendue du traitement des plaies et des autres blessures par la chirurgie qui est déjà reconnue comme une spécialité différente de la médecine interne.
Par la suite, Asclépios (assimilé par les Romains à Esculape) supplante Apollon comme dieu de la Médecine.
Des temples et des sanctuaires — appelés asclépiéions — luisont consacrés dans la plupart des villes.
Les malades et les infirmes s’y rendent pour y invoquer le dieu, qui leur apparaît en songe.
Les prêtres guérisseurs chargés duculte, les Asclépiades, sont considérés comme les descendants d’Asclépios.
Les rites de guérison qu’ils pratiquent, s’ils sont avant tout d’inspiration magique, constituentcependant le terreau sur lequel se développe la médecine grecque.
Plusieurs livres du Corpus hippocratum attribué à Hippocrate (v.
460 av.
J.-C.-v.
377 av.
J.-C.) ont d’ailleurs probablement été écrits par des Asclépiades.
Au Ve siècle av.
J.-C., Kos et Cnidus sont les plus fameuses des écoles médicales grecques sous les Asclépiades.
Des règles éthiques exigeantes sont imposées aux médecins qui prêtent un serment consacré, connu sous le nom de serment d’Hippocrate car attribué à ce dernier (et qui, sous une forme plusieurs fois modernisée, est toujours enusage de nos jours).
La connaissance de l’anatomie humaine est extrapolée à partir de la dissection d’animaux.
Les principes de la physiologie reposent sur la théorie desquatre humeurs, dérivées des quatre éléments du philosophe Empédocle.
La douleur et la maladie sont alors attribuées à un déséquilibre entre ces humeurs.
Au IVe siècle av.
J.-C., le philosophe grec Aristote contribue grandement au développement de la médecine, par le biais de l’étude de l’anatomie animale fondée sur de nombreuses dissections.
Au IIIe siècle av.
J.-C., Alexandrie, en Égypte, siège d’une bibliothèque qui rassemble la plus grande collection de livres de l’Antiquité et d’une grande école médicale, est considérée comme le centre de la science médicale grecque.
C’est ainsi à Alexandrie que l’anatomiste Hérophile réalise la première dissection publique.
C’est également làque le physiologiste Érasistrate effectue d’importants travaux sur l’anatomie du cerveau, des nerfs, des veines et des artères.
Les successeurs de ces grands médecins sedivisent en de nombreuses sectes opposées.
Parmi les plus notables, les empiristes fondent leur doctrine sur la prévalence de l’expérience, et leur pratique sur l’observationdes symptômes en s’interdisant toute spéculation sur des causes inapparentes, seulement accessibles par le raisonnement .
Ils excellent en chirurgie et en pharmacologie.
Au Ier siècle av.
J.-C., le roi Mithridate VI Eupator, élève des empiristes, développe le concept de la tolérance aux poisons par l’administration de doses graduellement accrues (c’est la mithridatisation, que l’on peut regarder comme une forme naissante de théorie vaccinale).
3.7 Médecine gréco-romaine
La médecine grecque d’Alexandrie influence fortement les conquérants romains.
Asclépiade (v.
124 av.
J.-C.-40 av.
J.-C.) joue un rôle important dans l’établissement de lamédecine grecque à Rome au Ier siècle av.
J.-C.
S’opposant à la théorie des humeurs, Asclépiade enseigne que le corps est constitué de particules discontinues, ou atomes, séparées par des pores.
La maladie est selon lui causée par les restrictions apportées aux mouvements ordonnés des atomes ou par le blocage des pores.
Il propose,comme méthode pour parvenir à la guérison, des exercices, des bains, et une alimentation spécifique plutôt que des médicaments.
Cette théorie réapparaîtrapériodiquement sous des formes variées jusqu’au XVIIIe siècle.
Les principaux auteurs de traités médicaux des Ier et IIe siècles apr.
J.-C.
sont Dioscoride, connu pour ses études sur les plantes médicinales, Galien de Pergame, dont les enseignements anatomiques (qui renferment de nombreuses erreurs, car fondés sur la dissection d’animaux) feront autorité jusqu’au milieu du XVIe siècle, Celse, auteur d’une encyclopédie en vingt volumes, dont huit sont consacrés à la médecine, Artaeus de Cappadocce ( IIe siècle apr.
J.-C.), disciple d’Hippocrate, Rufus d’Éphèse (début du IIe siècle apr.
J.-C.), renommé pour ses recherches sur le cœur et les yeux, et enfin Soranus d’Éphèse, qui a réuni des informations relatives à l’obstétrique et à lagynécologie, apparemment fondées sur des dissections humaines.
3.8 Médecine romaine
Les contributions romaines originales interviennent dans les domaines de la santé publique et de l’hygiène.
Les méthodes romaines d’assainissement des rues, d’adductiond’eau et d’hospitalisation publique ne sont pas améliorées avant l’ère moderne.
4 MÉDECINE MÉDIÉVALE
À la suite des Grandes Invasions qui disloquent l’Empire romain, la médecine — et les sciences en général — connaît une longue période de stagnation.
La médecineoccidentale est alors constituée d’une bonne part de folklore, mêlé de restes mal compris des enseignements classiques.
À Constantinople, une série d’épidémies provoqueune résurgence des pratiques magiques.
Seuls quelques médecins grecs tels Oribasius, Alexandre de Tralles et Paul d’Égine, derniers représentants de la médecineclassique, qui perpétuent une tradition d’investigations et de progrès médicaux face à la superstition et à la stagnation de la réflexion scientifique.
4.1 Médecine arabo-musulmane
Au VIIe siècle, une grande partie du monde oriental a été conquis par les Arabes.
Ceux-ci ont hérité des connaissances médicales du monde grec antique, acquises notamment en Perse : l’école de Nisibis (fondée par l’Église chrétienne nestorienne et dont l’organisation en départements — théologie, philosophie et médecine — en fait lapremière université moderne), en particulier, est riche de manuscrits de nombreux textes classiques qui avaient été perdus lors de l’incendie de la bibliothèque d’Alexandrieen 47 av.
J.-C.
Les traductions et commentaires en arabe des textes grecs et persans effectués entre le VIIIe et le Xe siècle jouent un rôle fondamental dans le développement de la médecine arabe.
Au IXe siècle, la ville de Bagdad devient un centre intellectuel florissant ; à la Bayt al-hikma (« Maison de la Sagesse »), fondée vers 832, sont produits l’essentiel des ouvrages médicaux majeurs de l’époque, qui associent des traductions des textes classiques ainsi que des productions originales deleurs auteurs.
Ainsi, Ibn Massawayh (776-855, dit Mésué l’Ancien dans le monde latin), premier directeur de la Maison de la Sagesse et traducteur (vers l’arabe) denombreux ouvrages grecs et persans, invente aussi un certain nombre de nouveaux traitements et rédige nombre d’ouvrages médicaux (notamment le Livre des axiomes médicaux, An-Nawardir at-Tibiya ).
Son élève Ibn Ishâq (v.
809-873, dit Johannitius) est quant à lui l’un des traducteurs d’ouvrages antiques les plus renommés du monde.
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