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Mbeki, Thabo

Publié le 06/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Mbeki, Thabo (1942- ), homme politique sud-africain, élu président de la république d’Afrique du Sud en 1999.

Comptant parmi les leaders du Congrès national africain (ANC), Thabo Mbeki a accédé à la présidence de l’Afrique du Sud à la suite de Nelson Mandela.

2   UN ENFANT DE LA LUTTE CONTRE L’APARTHEID

Né à Idutywa, dans l’ancienne région du Transkei, Thabo Mbeki est le fils de Govan Mbeki, l’un des principaux dirigeants et intellectuels du Congrès national africain (African National Congress, ANC). À l’âge de 14 ans, il rejoint lui aussi la lutte contre le régime d’apartheid au sein de la Ligue de la jeunesse (mouvement de jeunesse de l’ANC). En 1959, il est obligé de quitter le collège à la suite d’une grève étudiante et de poursuivre seul ses études. Installé à Johannesburg pour préparer son baccalauréat, il prend contact avec Walter Sisulu, le fondateur de l’ANC, et est élu secrétaire national de l’Association des étudiants africains en 1961.

3   LE JEUNE MILITANT DE L’ANC EN EXIL

Thabo Mbeki est étudiant en économie quand son père est condamné, en même temps que Nelson Mandela, à la prison à vie, lors du grand procès de 1963-1964. L’ANC en est réduite à la clandestinité, mais n’est pas décapitée. Elle est dirigée par Oliver Tambo, l’un des fondateurs de la Ligue de la jeunesse, qui prend Thabo Mbeki sous sa protection : à la demande de l’ANC, celui-ci quitte le pays pour continuer ses études tout en organisant le mouvement des étudiants en exil. Installé en Grande-Bretagne, il obtient une maîtrise en économie à l’université du Sussex (1966) et exerce diverses fonctions au bureau de l’ANC.

4   LE « MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES « DE L’ANC

Après un séjour en Union soviétique, où il suit un entraînement militaire (1970), Thabo Mbeki retourne en Afrique pour mettre en place les différents bureaux de l’ANC dans les pays dits de la « ligne de front « (pays directement au contact des pouvoirs blancs en Afrique australe : colonies portugaises jusqu’en 1975, Rhodésie du Sud, Afrique du Sud). Ses missions le conduisent au Botswana, puis au Swaziland.

En 1975, il devient, à l’âge de 33 ans, le plus jeune membre du comité exécutif national de l’ANC. Après avoir représenté l’ANC au Nigeria (1975-1978), il est nommé secrétaire politique d’Oliver Tambo à Lusaka, où il coordonne les services d’information de l’ANC en direction de la presse internationale. Ce poste, qu’il occupe jusqu’en 1989, avant de devenir chef du département des Affaires internationales de l’ANC, fait de lui un des hommes les plus en vue de l’ANC. Il participe à ce titre aux négociations qui mettent fin au monopole du pouvoir blanc en Afrique du Sud.

5   LE DAUPHIN SANS CHARISME DE MANDELA

Libéré en 1990, Nelson Mandela pousse Thabo Mbeki, alors quasiment inconnu de la population sud-africaine, à la vice-présidence de l’ANC (1994), lui confiant des missions de plus en plus importantes. En décembre 1997, il est élu à la présidence du parti, ce qui équivaut pour Nelson Mandela à en faire son dauphin pour lui succéder à la tête de l’État. Après la victoire de l’ANC aux élections générales du 2 juin 1999 avec 66,3 p. 100 des voix, Thabo Mbeki, jusque-là vice-président et Premier ministre de fait, accède à la présidence de l’Afrique du Sud le 14 juin.

Technocrate, réservé et sans grand charisme, Thabo Mbeki apparaît comme l’opposé de son prédécesseur, et cette succession n’est pas sans nourrir des inquiétudes quant aux risques de dérive de l’« après-Mandela «. C’est toutefois sans heurts que la transition s’effectue. Thabo Mbeki poursuit la construction d’un État sud-africain uni, national et non racial mise en œuvre par Mandela, tout en insistant sur une stricte discrimination positive afin de remédier aux inégalités héritées du régime d’apartheid. Il axe sa politique sur l’amélioration de la qualité de vie de la population noire, notamment en matière de logement, d’accès à l’eau potable et d’éducation. Tandis que, sous sa direction, l’ANC est passée d’une doctrine marxiste à une stratégie économique libérale, il parvient à asseoir l’économie sud-africaine sur la scène internationale.

6   UN LEADER INCONTESTABLE

À la tête d’un pays qui s’impose comme le géant économique du continent africain, Thabo Mbeki acquiert un poids considérable au niveau régional. Étant l’un des artisans du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), il est le premier président de l’Union africaine (2002-2003) et joue un rôle de médiateur dans plusieurs conflits africains — en particulier en 2003 au Burundi et en République démocratique du Congo (RDC) et, en 2005, en Côte d’Ivoire. Ce rôle de « gendarme « régional lui vaut un certain nombre de critiques, d’autant plus que cette diplomatie active contraste avec son approche de « diplomatie discrète « vis-à-vis du Zimbabwe de Robert Mugabe, avec lequel le président sud-africain continue de dialoguer malgré l’isolement diplomatique dont il fait l’objet.

À l’issue des élections législatives d’avril 2004, marquées par la victoire écrasante de l’ANC (plus de 69 p. 100 des suffrages), Thabo Mbeki est reconduit à la tête du pays. Si son bilan politique est globalement positif — l’Afrique du Sud apparaît unie et stable —, les défis qu’il a à relever en matière sociale sont nombreux. Le président sud-africain doit en effet faire face à une augmentation de la pauvreté et du chômage (qui touche entre 30 et 40 p. 100 de la population active), à une hausse des inégalités sociales ainsi qu’à une augmentation de la criminalité.

Il est également très attendu sur le front du sida : vivement critiqué pour son retard à prendre la mesure d’une épidémie qui touche désormais 5,3 millions de Sud-Africains (estimation fin 2003 de l’Onusida) — en juillet 2000, lors de la XIIIe Conférence Internationale sur le sida de Durban, il se fait le porte-voix d’opposants à la théorie sur l’origine virale du sida, mettant en avant l’existence de causes spécifiques aux pays en développement comme la pauvreté, la malnutrition, etc. —, Thabo Mbeki doit prouver qu’il est désormais conscient de la gravité du fléau et prêt à prendre les mesures qui s’imposent.

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