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Mayas

Publié le 03/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Mayas, peuple amérindien apparenté à la famille linguistique maya, établi dans les États actuels de Veracruz, du Yucatán, de Campeche, de Tabasco et du Chiapas au Mexique, dans une grande partie du Guatemala, et dans certaines régions du Belize et du Honduras.

Historiquement, les Mayas de la presqu’île du Yucatán forment le principal peuple de ce groupe auquel ils ont donné leur nom ; les autres, d’importance politique moindre, sont les Huaxtèques du nord de Veracruz, les Tzeltal, les Tzotzil, les Chols et les Lacandon du Chiapas, les Quichés, les Mam, les Cakchiquels et les Pokonchis des hauts plateaux du Guatemala, et les Chortis de l’est du Guatemala et de l’ouest du Honduras. À l’exception des Huaxtèques, isolés au nord, ces peuples occupent tous des territoires contigus. Ils appartiennent à une même culture qui, à bien des égards, a atteint un degré de développement qu’aucune autre civilisation précolombienne n’a égalé.

2   L’EMPIRE MAYA
2.1   Période préclassique

La civilisation maya serait issue de la fusion entre les peuples autochtones et des tribus venues du Mexique ou, plus probablement, de l’évolution d’une seule ethnie. La période formative, ou préclassique, commence au moins avant 2 000 av. J.-C. Les céramiques à forme humaine sont façonnées entre 1 000 et 300 av. J.-C. — les plus célèbres représentations de cet artisanat sont les figurines en terre cuite de Jaina — puis apparaît la céramique bi- ou polychrome. Les premières pyramides mayas sont construites vers 300 av. J.-C.

2.2   Période classique

Pendant la période classique, de 250 à 900 apr. J.-C., une civilisation plus ou moins uniforme se répand sur tout le territoire maya, couvrant une superficie d’environ 325 000 km2. Les grands centres cérémoniels comme Palenque, Tikal et Copán sont élevés à cette époque. Au cours du ixe siècle, la civilisation maya « disparaît « : les cités se dépeuplent, les créations culturelles liées à la vie publique et aux élites cessent. Extinction, migration, invasion, révolte ? Les traces de violence étant rares, les chercheurs optent pour une thèse multicausale : la dépendance économique envers d’autres régions, l’arrivée de populations étrangères, l’épuisement des sols, la rupture de l’équilibre écologique, auraient créé ou accentué la fracture entre l’élite dirigeante et la masse paysanne, dans un contexte de compétition entre les cités.

2.3   Période postclassique

Pendant la période postclassique, de 900 jusqu’à l’arrivée des Espagnols au xvie siècle, la civilisation maya est concentrée au Yucatán et subit l’influence des Toltèques, peuple originaire de la vallée de Mexico. Chichen Itza, Tulum et Mayapan sont de grands centres de cette période.

Guerres et épidémies achèvent de déliter la civilisation maya, et les Espagnols n’ont aucun mal à soumettre les groupes subsistants, bien que le gouvernement mexicain doive attendre 1901 avant de conquérir les dernières communautés indépendantes.

3   LA SOCIÉTÉ MAYA
3.1   Urbanisme et architecture

Perdues dans la forêt tropicale, les cités mayas précolombiennes ont été redécouvertes au xixe siècle. Les Mayas sont de remarquables architectes, comme en témoignent les imposants vestiges d’un grand nombre de sites, dont Palenque, Uxmal, Mayapan, Copán, Tikal, Uaxactún, Chichén Itzá, Yaxchilán, Bonampak, Quiriguá, Kaminaljuyú et Cobá. Leurs cités sont d’importants centres cérémoniels. Autour de grandes places s’élèvent pyramides, tours-observatoires, palais, stèles commémoratives, autels, bains de vapeur (utilitaires ou rituels ?) et « jeux de balle « (constructions de plein air où deux équipes se livrent à des jeux dynastiques ou mythologiques, dont l’une des règles était de faire passer la balle dans un cercle). Les Mayas construisent aussi des routes reliant les cités les unes aux autres, des ponts et des aqueducs souterrains.

Cette architecture civile et religieuse, dont il reste des vestiges, est la transposition dans la pierre des autres édifices faits de bois, de pisé et de chaume, de leurs aspects extérieurs et de leurs volumes intérieurs. Les pyramides résultent de la superposition d’édifices construits sur un soubassement pour éviter les inondations. Souvent surmontées de temples et groupées autour de places, elles présentent une façade en blocs de pierre taillés et un escalier assez raide sur un ou plusieurs côtés. Les murs de pierre sont souvent agencés sans mortier. Le bois sert pour les linteaux des portes et pour la sculpture.

L’aire culturelle maya se délimite notamment par la construction de toits en fausse voûte : les couches de pierre reposant sur le faîte de deux murs parallèles de façon à se rejoindre au sommet ne tiennent que grâce au ciment qui les unit et non par un équilibre des forces. Ce système nécessite des murs solides, donc épais. De ce fait, l’intérieur des édifices est souvent peu spacieux, les fenêtres peu nombreuses, petites et étroites. Les façades intérieures et extérieures sont peintes de couleurs vives. L’extérieur reçoit une attention plus soutenue. Les murs sont luxueusement décorés de sculptures peintes, d’ornements en bois, de moulages en stuc et de mosaïques. Ces décorations sont généralement assemblées en larges frises, contrastant avec des bandes de maçonnerie plus simple.

Les habitations des paysans sont pour leur part sensiblement proches des huttes d’adobe et de chaume dans lesquelles vivent aujourd’hui les descendants des Mayas.

3.2   Organisation sociale

La société précolombienne maya est divisée en classes : nobles, religieux, militaires, artisans, commerçants, paysans (la majorité) et l’équivalent des serfs. Elle est dirigée par des chefs héréditaires, de filiation patrilinéaire, qui délèguent leur autorité sur les communautés villageoises à des chefs locaux. La terre, propriété de chaque village, est distribuée en parcelles aux différentes familles.

3.3   Artisanat et agriculture

Les Mayas utilisent des outils de pierre et de bois. Les seuls métaux connus, l’or et le cuivre, simplement martelés, servent à réaliser des objets de prestige. Les Mayas ne connaissent ni la roue ni le tour de potier, et ne possèdent pas d’animaux de trait. Leur agriculture et leur artisanat sont cependant très développés, et leur économie s’inscrit au sein d’un réseau complexe d’échanges commerciaux. Des objets d’artisanat maya se retrouvent ainsi en dehors de l’aire méso-américaine.

Au moyen d’un système très rationalisé de terrasses, de réservoirs et de canaux, les Mayas cultivent le maïs (aliment de base), ainsi que le coton, les haricots, la courge, le manioc, le piment, les arbres fruitiers et le cacao. Ils ont domestiqué le chien et le dindon, et ils pratiquent l’apiculture. La forêt tropicale leur offre en outre d’abondantes ressources. Les techniques de filage, de teinture et de tissage du coton sont particulièrement perfectionnées. La céramique maya est de grande qualité. Cuivre, or, argent, jade, coquillages et plumes de quetzal servent à confectionner de splendides parures. Les fèves de cacao et les clochettes en cuivre tiennent lieu de monnaie d’échange.

3.4   Religion maya

La religion maya est centrée sur le culte de dieux de la Nature : Chac (dieu de la Pluie, identifié à la divinité aztèque Tlaloc), Itzamna (le Ciel, dieu créateur), son épouse Ixchel (la Lune, liée à la fertilité, à la fécondité et à certaines activités féminines comme le tissage), Yum Rax (le jeune dieu Maïs). Parmi les divinités suprêmes se trouvent Kukulcan, un dieu apparenté au dieu Quetzalcoatl des civilisations toltèque et aztèque, et Kinich Ahau, le dieu du Soleil. Mais il existe une multitude de divinités, comme celles associées aux jours et aux mois de l’année.

3.5   Écriture maya

Les peuples mayas ont créé un système d’écriture hiéroglyphique pour consigner leur religion, leur histoire et leurs rites sous forme d’inscriptions sculptées et peintes sur des stèles, des linteaux et des escaliers, ou peintes dans des livres formés de feuilles de papier en fibres végétales recouvertes d’une pellicule de chaux. Quatre de ces manuscrits nous sont parvenus : le Codex Dresdensis (aujourd’hui conservé à Dresde), le Peresianus (Paris), le Tro et le Cortesianus (Madrid). Ces ouvrages, utilisés comme calendriers divinatoires, traitent de thèmes comme l’agriculture, le temps, la maladie, la chasse et l’astronomie.

Moins de la moitié des 400 signes hiéroglyphiques répertoriés ont été déchiffrés : nombres et noms des jours, des mois, des dieux.

3.6   Calendriers mayas

Les Mayas possèdent deux calendriers très perfectionnés : un calendrier solaire et un calendrier rituel. Le premier débute le jour de la position zénithale du soleil (16 juillet) et comporte 365 jours, répartis en 18 mois de 20 jours plus 5 jours. Le calendrier rituel comporte 260 jours, divisés en 13 périodes de 20 jours. Les Mayas expriment les dates dans les deux calendriers.

Très complexe bien qu’obtenu par des moyens simples (comme la mensuration des ombres portées et la triangulation), le calendrier maya est resté le plus fiable jusqu’à l’invention du calendrier grégorien au xvie siècle. Il a été élaboré grâce à des observations diurnes et nocturnes répétées du Soleil, de la Lune, de Vénus et d’autres astres, ce qui a permis de relever des positions et d’établir des moyennes. Les visées et calculs astronomiques mayas sont quasiment aussi précis que les nôtres.

Ces calculs sont enregistrés grâce à un système original : un point pour l’unité, une barre pour le 5 et un signe en forme de coquillage équivalant au 0 — à la même époque est inventé dans la civilisation indienne l’autre zéro, celui que nous avons adopté via l’islam. La première année du calendrier maya correspond à 3 113 av. J.-C., alors que la civilisation maya proprement dite ne semble débuter que peu avant notre ère. Ce hiatus reste inexpliqué.

4   LE PEUPLE MAYA AUJOURD’HUI

Les Mayas représentent aujourd’hui la majorité de la population paysanne vivant sur leurs anciennes terres. Ceux de souche seraient environ au nombre de 330 000 personnes. Le maya (également appelé yucatèque), la langue propre des Mayas, est aujourd’hui parlé par environ 350 000 personnes dans le Yucatán, le nord du Guatemala et au Belize. Les autres langues de la famille linguistique maya sont au nombre de vingt-trois.

Voir aussi Voir aussi Amérindiens ; art précolombien ; mythes et légendes des Indiens d’Amérique.

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