Maurice Utrillo

1883-1955 Fils naturel de Suzanne Valadon, il sera reconnu en 1891 par l'artiste mondain barcelonais Miguel Utrillo y Molino. C'est sur les conseils d'un médecin que sa mère tentera de le distraire, en 1902, de ses frasques de vagabond alcoolique. Utrillo se met à peindre des vues de sa butte Montmartre natale et de la banlieue, mais ne se détourne pas pour autant de la boisson. Tout d'abord matiériste et sombre, sa peinture s'éclaircit jusqu'à la période blanche de 1915. Déjà, un Élie Faure et un Octave Mirbeau s'enthousiasment pour son art inclassable : Utrillo peint jusqu'à la manie les mêmes paysages urbains, vieux murs, façades et toits en perspective, espace ordinaire de ses errances. Sa technique s'élabore peu à peu et perd en même temps de sa puissance expressive, de l'intensité qui sous-tendait le sage labyrinthe des rues. Le succès vient dans les années 20: riche et couvert d'honneurs, il travaille d'après cartes postales et répète ses motifs, plus coloriés que peints, au point de favoriser le marché de faux.