maladies émergentes et réémergentes - Mécedine.
Publié le 23/04/2013
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viande de singe).
Par ailleurs, la sélection naturelle qui s’opère parmi les agents pathogènes conduit à l’apparition de souches résistantes aux traitements médicamenteux les plus employés(antibiotiques contre les bactéries, antiviraux contre les virus, antiparasitaires contre les protozoaires), ce qui contribue à la recrudescence de maladies auparavantmaîtrisés par la médecine (ces souches résistantes, en effet, rendent plus difficile la lutte contre les maladies qu’elles provoquent, et peuvent ainsi se propager plusfacilement).
La recrudescence de la tuberculose est, par exemple, en partie imputable à l’apparition, récente, de différentes souches du bacille Koch (la bactérie responsablede la tuberculose) insensibles à plusieurs des antibiotiques les plus couramment utilisés contre elle.
- La pullulation périodique d’espèces : les populations de diverses espèces sont soumises à des fluctuations périodiques naturelles.
Ainsi, la pullulation d’espèces vectricesde maladies entraîne des pics épidémiques des maladies correspondantes.
Parmi les espèces soumises à de telles variations, citons les rongeurs (dont les déjections decertaines espèces sont vectrices de fièvres hémorragiques, fièvre de Lassa par exemple) et les moustiques (parmi lesquels diverses espèces tropicales sont responsables dela transmission de maladies, chikungunya par exemple), dont la pullulation est liée à des facteurs climatiques (années humides et chaudes).
3.2 Facteurs anthropiques
De nombreuses modifications environnementales induites de façon directe ou indirecte par les activités humaines peuvent avoir des répercussions sur les pathologiestouchant l’homme, et pour conséquence l’apparition ou le développement de maladies.
– Modifications globales de l’environnement par les activités humaines : le réchauffement climatique, en modifiant l’aire de répartition de nombreuses espèces animales,parmi lesquelles des espèces vectrices de maladies tels les moustiques et les rongeurs, modifie logiquement l’aire de répartition des maladies.
Ainsi l’on craint qu’avecl’augmentation probable des températures dans les zones tempérées, le paludisme réapparaisse sur le pourtour méditerranéen.
Il est par ailleurs possible que d’autresmaladies transmises par des moustiques actuellement inféodés aux zones intertropicales (fièvre jaune, dengue) y deviennent endémiques.
– Modifications localisées des écosystèmes : la déforestation croissante induit la pénétration humaine dans des écosystèmes reculés jadis inexplorés, avec pourconséquence la mise en contact, dans certains cas, avec des micro-organismes ou des vecteurs animaux dont l’homme était jusqu’alors préservé.
Il semble que ce soit lephénomène mis en jeu dans l’apparition de la fièvre Ebola.
Dans ce cadre entre aussi le développement de l’irrigation et des barrages, qui créent de nouveaux plans d’eaudans lesquels peuvent se multiplier de nombreuses espèces de moustiques, dont certaines sont des vecteurs de maladies.
On a ainsi pu corréler l’apparition des gravesépidémies de fièvre de la vallée du Rift à la construction de nouveaux barrages.
Certains développements techniques peuvent également entraîner la formation de nouvellesniches écologiques dans lesquelles vont pouvoir se développer des micro-organismes pathogènes, à l’image de la bactérie Legionella pneumophila responsable de la légionellose , qui, originaire des eaux douces stagnantes des régions tropicales, a trouvé un milieu de prédilection dans les réservoirs d’eau chaude des systèmes de climatisation.
– Diminution de la biodiversité : la diminution de la biodiversité se traduit par la disparition de nombreuses espèces, dont les prédateurs d’animaux vecteurs de maladies,entraînant par là même une augmentation des effectifs de ces vecteurs.
– Flux des populations et des marchandises : la rapidité et la fréquence des voyages aériens internationaux permettent à une épidémie de se répandre dans le monde entieren quelques mois, voire en quelques semaines ; de plus, les transports aériens favorisent l’expansion d’espèces de moustiques potentiellement vectrices de maladies dansdes régions où elles n’existaient pas auparavant.
Il semble notamment que la commercialisation internationale de pneus joue un rôle non négligeable dans ce phénomène :la moindre petite flaque d’eau stagnante à l’intérieur d’un pneu peut en effet devenir le site larvaire d’un moustique (vecteur potentiel de maladies virales ou parasitaires),qui se développera au point d’arrivée pour peu que les conditions climatiques y soient favorables.
C’est probablement ainsi que le moustique Aedes aegypti, originaire d’Asie du Sud-Est, est parvenu dans l’île de la Réunion, où il s’est rapidement implanté, supplantant même plusieurs espèces locales.
Sa présence dans l’île a par la suite permis ledéveloppement de l’épidémie de chikungunya de 2005-2006.
Le phénomène s’est produit en deux temps distincts : en effet, les moustiques « envahisseurs », vecteurspotentiels du virus du chikungunya, en étaient toutefois exempts lors de leur arrivée ; ce n’est qu’à la faveur de l’entrée dans l’île de la maladie (sans doute importée par unou plusieurs voyageurs atteints) qu’ils ont rempli leur office de vecteur et ont permis le déclenchement de l’épidémie.
Par ailleurs, les fortes densités de populationconséquentes à l’urbanisation favorisent la transmission des maladies contagieuses donc, mathématiquement, l’importance des épidémies.
Enfin, l’apparition et/ou ledéveloppement de pathologies peuvent être provoqués par le déplacement de populations lors de conflits ou à la suite de catastrophes environnementales.
– Changements dans les pratiques de lutte contre les maladies : l’arrêt de la lutte contre le vecteur d’une maladie, une suspension de la prévention, du dépistage ou encorede la production de médicaments a souvent pour conséquence une réapparition de la pathologie concernée.
Ainsi la trypanosomiase humaine africaine (ou maladie dusommeil), après avoir quasiment disparu du continent africain dans les années 1960, est réémergente depuis les années 1990.
Les causes en sont à la fois une surveillanceépidémiologique (dépistage et surveillance diagnostique) devenue très faible, et, jusqu’au début des années 2000 (au cours desquelles un programme de donation gratuitede médicaments a été mis en place), d’un accès devenu très limité, voire inexistant dans certaines régions, aux traitements.
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