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Mac-Mahon, Patrice de

Publié le 16/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Mac-Mahon, Patrice de (1808-1893), maréchal de France, président de la République de 1873 à 1879.

2   DES CHAMPS DE BATAILLE À L’ÉLYSÉE

Né au château de Sully (Saône-et-Loire), Marie Edme Patrice Maurice, comte de Mac-Mahon, noble d’origine irlandaise, entre à l’École militaire de Saint-Cyr en 1827. C’est le début d’une glorieuse carrière militaire pour un homme imprégné par la culture politique légitimiste familiale.

En juillet 1830, après s’être distingué lors de la campagne d’Algérie, Mac-Mahon se rallie à Louis-Philippe. Sous la monarchie de Juillet, il devient colonel (1845), puis général de brigade (1848). Après la Révolution de 1848, il envisage un temps de démissionner, mais se laisse convaincre par Cavaignac, chef du pouvoir exécutif, de participer à la politique de maintien de l’ordre.

Bientôt rallié au second Empire, Mac-Mahon connaît, de 1855 à 1870, ses grandes années militaires : général divisionnaire (1852), il dirige ses troupes dans la guerre de Crimée (1855) et s’illustre lors de la prise de Malakoff (8 septembre), étape décisive vers la victoire de Sébastopol. Nommé sénateur en 1856, Mac-Mahon reste toutefois dans la carrière militaire. En 1859, lors de la campagne d’Italie, il bat les Autrichiens à Magenta (4 juin). C’est à même le champ de bataille qu’il est nommé maréchal et duc de Magenta par Napoléon III. L’empereur le dépêche ensuite comme ambassadeur extraordinaire auprès de Guillaume Ier de Prusse (1861), et comme gouverneur général de l’Algérie (1864-1870). De retour en métropole, Mac-Mahon commande un corps d’armée en Alsace durant la guerre franco-allemande de 1870 ; mais, après s’être porté au secours de Bazaine, il est fait prisonnier avec l’empereur, le 1er septembre, à Sedan. Libéré au printemps 1871, il prend aussitôt part, avec l’armée des Versaillais, à la répression de la Commune.

Celui que le duc de Broglie surnomme le « soldat loyal « et qui s’est lui-même rendu célèbre, après la Crimée, par son célèbre et pugnace « J’y suis, j’y reste «, entre alors dans la carrière politique.

3   UN CONSERVATISME VOUÉ À L’ÉCHEC

Incarnant un idéal conservateur et auréolé de ses talents militaires, Mac-Mahon — qui a survécu à quatre régimes — apparaît comme un homme de recours. Aussi en 1873, après la démission de Thiers de l’Élysée (1873), l’Assemblée conservatrice porte-t-elle légitimement son choix sur le maréchal, le 24 mai.

Néophyte de l’échiquier politique, Mac-Mahon s’accommode mal à sa fonction. Il délègue donc l’essentiel de son pouvoir au président du Conseil, le duc de Broglie. Soutenant une conception conservatrice et catholique d’une République qu’il accepte plus qu’il ne souhaite, Mac-Mahon a pour principal désir le rétablissement de l’« ordre moral «. Cette priorité morale explique pour une part le vote des lois constitutionnelles de 1875, qui minorent la fonction présidentielle et laissent la direction des affaires à la présidence du Conseil — cette fonction élyséenne avant tout symbolique est le principal legs de Mac-Mahon. Surtout, ces lois définissent un régime représentatif, mais sans la souveraineté du peuple.

Après la victoire des républicains aux législatives de 1876, Mac-Mahon doit accepter la formation du cabinet Jules Simon. Au prétexte d’un grave débat portant notamment sur le cléricalisme et la liberté de la presse, la crise du 16 mai 1877 lui permet d’obtenir la démission du président du Conseil ; il rappelle alors de Broglie puis dissout la Chambre. Les élections législatives d’octobre prennent le contre-pied de cette politique : la Chambre, dominée à 60 p. 100 par des républicains plus organisés que jamais, symbolise la montée en puissance de la République démocratique et pluraliste. Mac-Mahon, en posture difficile, se résout à appeler Jules Dufaure à la présidence du Conseil. Il se heurte à la Chambre sur la question de l’épuration de la haute administration tenante d’une conception conservatrice du régime. Le 30 janvier 1879, lorsqu’un projet d’épuration de l’armée lui est soumis, Mac-Mahon préfère démissionner que de laisser frapper ses « compagnons d’armes «.

Retiré dans le Loiret, Mac-Mahon rédige ses mémoires (Souvenirs d’Algérie), avant de mourir le 17 octobre 1897. Ses cendres ont été déposées aux Invalides.

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