Loubet, Émile
Publié le 16/02/2013
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Loubet, Émile (1838-1929), homme d’État français sous la IIIe République, président de la République de 1899 à 1906.
D’origine modeste — il est fils d’un paysan de la Drôme —, Émile Loubet réussit à devenir avocat et à se faire progressivement une place dans le chœur de l’opposition républicaine au second Empire. La première étape de sa carrière politique est la conquête de la mairie de Montélimar en 1870. Élu député de la Drôme en 1876, il siège parmi les républicains modérés, avant de rejoindre un autre hémicycle, le Sénat, en 1885.
En 1892, après qu’il a connu l’expérience d’une charge ministérielle (les Travaux Publics, 1887), le président Sadi Carnot le sollicite pour former le gouvernement qui est constitué le 27 février. Mais les dix mois qu’Émile Loubet passe aux Affaires sont agitées ; il doit gérer une épidémie de choléra au Havre, des troubles dans les régions minières du Nord ; surtout, il affronte le scandale de Panamá que l’opposition l’accuse de vouloir étouffer. Son ministère chute finalement le 6 décembre.
Devenu une des cibles des courants nationalistes qui dénoncent la corruption du régime, Émile Loubet retourne néanmoins au Sénat, puis en assure la présidence (1896), avant d’endosser une fonction plus importante encore puisqu’en 1899 il succède à Félix Faure à la présidence de la République. Dès le début de son mandat, il est plus que jamais brocardé par l’opposition nationaliste et antidreyfusarde, parce qu’il doit son élection à des voix de gauche, mais plus encore parce qu’il gracie le capitaine Alfred Dreyfus en septembre 1899.
Ainsi celui qu’on tient pour une figure terne de la politique s’affirme comme une forte personnalité — personnalité qui s’exprime encore en 1902, lorsqu’il signifie son désaccord avec la politique anticléricale du gouvernement d’Émile Combes (laquelle aboutit à la séparation de l’Église et de l’État en 1905). Pour le reste, son séjour à l’Élysée est marqué par une diplomatie très active. Émile Loubet reçoit de nombreux chefs d’État (Russie, Grande-Bretagne, Italie). Ces rencontres annoncent l’Entente cordiale. En 1906, à la fin de son mandat, il se retire définitivement de l’échiquier politique.
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