Devoir de Philosophie

l'opposition des islamistes

Publié le 29/10/2014

Extrait du document

 

Hafez el Assad (1930- ) est lui-même un alaouite. Or, en Syrie, les alaouites ne représentent que 10% de la population, l'immense majorité (85%) étant sunnite shaféite. L'histoire témoigne à souhait des difficultés entre alaouites d'une part, et sunnites ou chiites d'autre part. Déjà, au Moyen Age, le grand penseur musulman

Ibn Taymiyya affirmait que les alaouites formaient une secte abominable, "pires que les juifs, les chrétiens, pires même que les païens'42. Il n'est, dès lors, guère étonnant que, lors de la prise du pouvoir par Hafez el Assad en 1970, les islamistes se méfient.

Les Frères musulmans commencent à s'agiter et s'opposent rapidement au régime d'el Assad, surtout lorsqu'ils constatent que la nouvelle Constitution sy­rienne, proposée en 1973, ne fait aucune référence à l'Islam. Le parti Baas, dont Hafez el Assad est le lea­der en Syrie, prône en effet le socialisme et la laïcité. Devant l'agitation populaire croissante, les baassistes acceptent de faire, de-ci de-là, allusion à l'Islam. Mal­gré tout, le doute s'est installé et les islamistes partent sur le sentier de la guerre.

Les premières bombes explosent en 1975 visant des officiels du régime en place. Hafez el Assad réplique aussitôt par l'intermédiaire de sa police secrète et de ses services parallèles. Les attentats se poursuivent en 1977 et 1978. En 1979, 70 dignitaires alaouites sont assassinés. Assad réplique en emprisonnant 2 000 Frères musulmans. Les heurts continuent jusqu'en 1982, époque à laquelle, Assad fait encercler Hama, centre historique des Frères musulmans. On assiste alors à un véritable carnage, les exécutions som­maires sont légion. Les sources les plus crédibles font état de 25 000 morts, rien que dans les rangs des isla­mistes. Trois années d'accalmie succèdent au massacre d'Hama. Mais en 1985, les attentats reprennent. L'opé­ration d'Alep fait 140 tués dans les rangs des élèves officiers.

L'opposition à Hafez el Assad est toutefois divisée et ne peut rien contre le régime dictatorial. Elle ne se

réunifie qu'en août 1990 et assure Saddam Hussein de son soutien, alors qu'Assad soutient la coalition anti-irakienne...

Liens utiles