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L'obéissance est elle incompatible avec la liberté ?

Publié le 22/07/2010

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La liberté... Un grand mot qui fait rêver, que tout le monde prône et que personne ne peut avoir. On vit en société donc on obéit à des lois, à des règles. La liberté paraît donc impossible si on la prend dans son sens premier, c'est à dire pouvoir faire tout ce que l'on veut, quand on veut, où l'on veut. L'obéissance est donc incompatible avec cette vision car obéir à une force supérieure inclus forcément de perdre le libre arbitre. Mais cette liberté, qu'on peut qualifier d'absolue, n'est pas la seule forme de liberté car on peut parler aussi de la liberté morale, c'est-à-dire l'obéissance à la loi universelle qu'on s'est prescrite, la liberté politique, c'est -à-dire l'ensemble des lois écrites par tous et qui nous concernent tous ainsi que la liberté économique car dans notre monde, pour pouvoir faire ce qu'il nous plaît, il est nécessaire d'avoir des moyens suffisants pour l'obtenir. Le mot « liberté « a une racine indo européenne lib que l'on retrouve dans l'allemand Liebe (amour) et dans le latin libido (désir) ou libet (« il plaît de... «). Ainsi, étymologiquement, exercer sa liberté revient à exprimer son plaisir, faire ce qui nous plait... L'obéissance vient du latin obedentia qui signifie se soumettre aux ordres d' une autorité mais il puise aussi ses racines dans le latin servus qui lui veut dire esclave. Ainsi, à leur origine, il paraît impossible de rassembler l'obéissance et la liberté car les deux thermes sont opposés (un esclave ne peut pas faire ce qui lui plaît).  Si la liberté consiste à agir selon ses désirs, sans rencontrer d'obstacles, alors elle s'oppose à l'obéissance, qui suppose une contrainte puisque elle demande de se soumettre à une autorité (personne, lois, règles...) qui va définir nos actions. Liberté et obéissance sont dont à première vue incompatibles mais nous verrons que l'obéissance n'est pas toujours une contrainte et qu'elle peut coexister avec la liberté, voir même la favoriser.    On peut voir la liberté comme ne supposant aucune limite. Dans ce cas, l'obéissance est forcément incompatible avec cette valeur et la supprime puisque son but est justement de poser des limites à ne pas dépasser. Si l'on suit cette vision, le seul moyen apparent pour sauvegarder sa liberté est la désobéissance systématique. Mais cette conception n'est pas logique. En effet, imaginons qu'un individu voulant garder sa liberté, refuse d'obéir à chaque ordre ou conseil qu'on lui donne. Il va surement un jour se retrouvé confronté à une interdiction avec laquelle il sera d'accord mais sa conception le poussera à s'y opposer. Il sera alors en opposition avec lui même et devient le propre esclave de sa conception, ce qui supprimera sa liberté d'agir. Ainsi, on peut penser que liberté et obéissance peuvent être compatible à la condition que la personne soit en accord avec la règle à laquelle il se soumet. Toutefois, si l'obéissance est parfois la condition de la liberté, à d'autres moments, il est au contraire nécessaire de désobéir pour gagner sa liberté. Dans l'histoire, c'est cette rébellion qui a permis de faire avancer les choses vers un monde plus juste et égalitaire. Ainsi, la Révolution Française, qui est un cas de désobéissance de masse, a permis de renverser l'ordre établi et de gagner une plus grande liberté pour l'ensemble des hommes en France. Dans son livre Discours de la servitude volontaire de 1546, Étienne de La Boétie explique qu'il faut savoir désobéir et qu'un homme ne peut pas être le maître de tout les hommes s'ils désobéissent pour garder leur liberté car un homme n'est rien face à la masse: « Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres «. Ainsi, ce que veut nous dire La Boétie avec cette phrase est que si les hommes sont esclaves d'un tyran c'est parce qu'il peut y avoir une certaine facilité dans le fait d'être esclaves. En effet, on ne fait qu'obéir aux ordres, on a donc pas besoin d'utiliser notre raison. Les hommes choisissent alors de rester mineur et de ne pas devenir majeur. C'est un choix. Car comme le dis La Boétie, « Celui qui vous maîtrise tant n'a que deux yeux, n'a que deux mains, n'a qu'un corps, et n'a autre chose que ce qu'a le moindre homme du grand et infini nombre de nos villes, sinon que l'avantage que vous lui faites pour vous détruire. «. Ainsi, toute obéissance n'est pas bonne mais pour vivre en société et pour que chaque homme puisse s'épanouir, l'obéissance est une condition. Cependant, ce qui fait qu'une obéissance sera néfaste à l'homme est le fait qu'il choisisse de renoncer à sa liberté par lui même. Et là est le paradoxe.    Pour être libre, une seule solution: tout quitter, partir avec un fusil, une canne à pêche, une tente et quelques livres, aller dans un coin perdu de l'Alaska et vivre. Juste vivre. C'est le seul moyen d'être vraiment autonome, de n'obéir qu'à soi même ou du moins qu'à ses propres besoins.  Mais à partir du moment où l'on vit en société, c'est -à-dire, avec nos semblables, il faut des règles, des lois, sinon, très vite, cela dégénère. Les anarchistes prônent pourtant l'idéal d'un monde libre, ce qui pour eux signifie sans lois. Mais un tel monde est il possible ? La réponse est non. Si une société devenait anarchiste, très vite, c'est la loi du plus fort qui s'imposerait et un tyran prendrait le pouvoir par la force, réduisant les autres à l'esclavage. La liberté, alors, disparaîtrait. Cette vision du monde n'est donc pas concluante.  Pour une liberté absolue, l'obéissance serait incompatible car son idée même lui est opposée . Mais dans ce cas, la société aussi est incompatible avec la liberté puisque le seul moyen de l'obtenir réellement est de vivre seul. Or, l'homme ne peut pas vivre seul car la nature est toujours plus forte que lui. La société est donc la condition de la vie humaine et par cela, la liberté, qui n'est pas sans supposée la vie, puisque un homme mort ne peut être qualifié de libre, n'a plus aucun sens dans son absolu.    Il est donc nécessaire de concilier société et liberté et nous allons voir que les deux termes ne s'opposent pas forcément. En effet, certains peuples sont considérés comme des peuples libres à partir du moment où ils ne sont pas réduits à l'esclavage. Une démocratie, avec des lois justes, n'enlève aucunement la liberté mais au contraire la sauvegarde. Un exemple ? Le premier article de la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen a pour contenu: « Tous les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit «. Or cette déclaration doit être respectée, il faut lui obéir. Est ce pour cela qu'elle est incompatible avec la liberté ? Non, car justement elle la préserve. Cet article nous montre qu'obéir aux lois ne signifie pas forcément perdre sa liberté mais au contraire de contribuer à son existence dans une société. Jean Jacques Rousseau illustre cet argument par une citations: « Un peuple libre obéit, mais il ne sert pas... il obéit aux lois, mais il n'obéit qu'aux lois, et c'est par la force des Lois qu'il n'obéit pas aux Hommes «. C'est aussi le point de vue de Spinoza dans son Traité théologico-politique de 1670 car il dit que si un peuple obéit à des lois qu'il s'est fixé lui même par des votes justes et un consentement commun, l'obéissance n'a plus lieu d'être puisque les hommes n'obéissent finalement qu'à eux mêmes. Cette idée est résumée dans la célèbre phrase de Rousseau: « l'obéissance qu'on s'est prescrite est liberté. «. Ainsi, loin d'être incompatibles, l'obéissance et la liberté sont ici favorables l'une à l'autre et l'obéissance à la loi garantie la liberté de tous.  Ceux qui obéissent de façon ponctuelle ou temporaire, ceux qui n'obéissent que contraints "par la force des baïonnettes", ceux qui obéissent à un "bon maître", ceux qui sont des "bons élèves", ceux-là ne renoncent pas à la liberté.  D'un autre côté, un homme libre qui se définirait ainsi car il agit en suivant ses seules envies perdrait cette liberté car il deviendrait captif de son propre plaisir, c'est ce que dit Rousseau dans la citation « On pense que l’homme libre est celui qui agit selon son plaisir ; en réalité, être captif de son plaisir, c’est être esclave. «. Ainsi, obéir aux lois est même ici la seule forme possible de liberté puisqu'en suivant ses désirs l'homme devient esclave, de lui même certes mais esclave tout de même.      De plus, on peut aussi analyser la conception de la liberté des stoïciens, philosophes grecs pendant l' Antiquité dont on peut résumer la doctrine à l'idée qu'il faut vivre en accord avec la raison et la nature pour atteindre le bonheur et la sagesse. Ces stoïciens, donc, pensaient que le seul domaine où la liberté pouvait être totale était le domaine de la pensée car pour eux, un homme libre était un homme qui pensait par lui même. Or la volonté est un espace intérieure et personne ne peut empêcher un homme de réfléchir, d'utiliser sa raison. Même en suivant les ordres d'un maître, même en étant esclave, personne ne peut empêcher un homme de penser et c'est par cela que chaque homme sachant utiliser sa raison, qu'il soit esclave ou maître, peut être libre. Dans cette conception, l'obéissance à des règles extérieures n'infléchit pas sur mon espace de réflexion et alors liberté et obéissance peuvent coexister sans que l'une mette l'autre en danger.    Ainsi, on a vu que dans leur origine, la liberté et l'obéissance sont opposées et que dans la vision absolue de la liberté, elle était incompatible avec toute forme d'obéissance. Toutefois, l'obéissance à des lois, à des règles approuvées par la majorité est une condition nécessaire pour vivre librement dans une société. Loin de la supprimer, l'obéissance garantit ici la liberté puisqu'elle n'est là que pour assurer sa préservation. Enfin, la liberté peut même être tout à fait compatible avec la liberté et ne la mettre en aucune façon en danger si l'on adopte la conception stoïcienne de la liberté, c'est -à-dire l'idée que la seule forme de liberté existante est le fait que l'homme puisse penser et cette liberté ne peut lui être retirée sauf s'il y renonce par lui même en préférant se cantonner dans le rôle plus « facile « d'esclave.  Mais, une autre question se pose concernant la liberté. En effet, Sartre lui voit cette notion ainsi: « L'homme est condamné à être libre «. La phrase habituelle serait « l'homme est condamné à être esclave « mais Sartre dit le contraire. Pourquoi voir dans la liberté une négativité inéchangeable? Cette phrase relève d'un paradoxe qui paraît à première vue incompréhensible cependant, ne nous disions nous pas au début que, oui c'était sure, la liberté était incompatible avec la l'obéissance...

« peuple obéit à des lois qu'il s'est fixé lui même par des votes justes et un consentement commun, l'obéissance n'aplus lieu d'être puisque les hommes n'obéissent finalement qu'à eux mêmes.

Cette idée est résumée dans la célèbrephrase de Rousseau: « l'obéissance qu'on s'est prescrite est liberté.

».

Ainsi, loin d'être incompatibles, l'obéissanceet la liberté sont ici favorables l'une à l'autre et l'obéissance à la loi garantie la liberté de tous.Ceux qui obéissent de façon ponctuelle ou temporaire, ceux qui n'obéissent que contraints "par la force desbaïonnettes", ceux qui obéissent à un "bon maître", ceux qui sont des "bons élèves", ceux-là ne renoncent pas à laliberté.D'un autre côté, un homme libre qui se définirait ainsi car il agit en suivant ses seules envies perdrait cette libertécar il deviendrait captif de son propre plaisir, c'est ce que dit Rousseau dans la citation « On pense que l'hommelibre est celui qui agit selon son plaisir ; en réalité, être captif de son plaisir, c'est être esclave.

».

Ainsi, obéir auxlois est même ici la seule forme possible de liberté puisqu'en suivant ses désirs l'homme devient esclave, de lui mêmecertes mais esclave tout de même. De plus, on peut aussi analyser la conception de la liberté des stoïciens, philosophes grecs pendant l' Antiquité donton peut résumer la doctrine à l'idée qu'il faut vivre en accord avec la raison et la nature pour atteindre le bonheur etla sagesse.

Ces stoïciens, donc, pensaient que le seul domaine où la liberté pouvait être totale était le domaine dela pensée car pour eux, un homme libre était un homme qui pensait par lui même.

Or la volonté est un espaceintérieure et personne ne peut empêcher un homme de réfléchir, d'utiliser sa raison.

Même en suivant les ordres d'unmaître, même en étant esclave, personne ne peut empêcher un homme de penser et c'est par cela que chaquehomme sachant utiliser sa raison, qu'il soit esclave ou maître, peut être libre.

Dans cette conception, l'obéissance àdes règles extérieures n'infléchit pas sur mon espace de réflexion et alors liberté et obéissance peuvent coexistersans que l'une mette l'autre en danger. Ainsi, on a vu que dans leur origine, la liberté et l'obéissance sont opposées et que dans la vision absolue de laliberté, elle était incompatible avec toute forme d'obéissance.

Toutefois, l'obéissance à des lois, à des règlesapprouvées par la majorité est une condition nécessaire pour vivre librement dans une société.

Loin de la supprimer,l'obéissance garantit ici la liberté puisqu'elle n'est là que pour assurer sa préservation.

Enfin, la liberté peut mêmeêtre tout à fait compatible avec la liberté et ne la mettre en aucune façon en danger si l'on adopte la conceptionstoïcienne de la liberté, c'est -à-dire l'idée que la seule forme de liberté existante est le fait que l'homme puissepenser et cette liberté ne peut lui être retirée sauf s'il y renonce par lui même en préférant se cantonner dans lerôle plus « facile » d'esclave.Mais, une autre question se pose concernant la liberté.

En effet, Sartre lui voit cette notion ainsi: « L'homme estcondamné à être libre ».

La phrase habituelle serait « l'homme est condamné à être esclave » mais Sartre dit lecontraire.

Pourquoi voir dans la liberté une négativité inéchangeable? Cette phrase relève d'un paradoxe qui paraît àpremière vue incompréhensible cependant, ne nous disions nous pas au début que, oui c'était sure, la liberté étaitincompatible avec la l'obéissance.... »

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