L'ignorance est-elle une faute ?
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
«
différents degrés de la connaissance, où l'on trouve en neuvième et dernière position le Tyran.
Démontrant ainsi quecelui qui est capable d'exercer une tyrannie sur autrui est avant tout un ignorant.
C'est donc par la sottise que l'onen vient au mzl, à la faute.
Car Platon part de la thèse que si tout homme est naturellement bon il ne peut pasvouloir faire de mal.
De plus, il souligne le fait que l'on ne peut pas vouloir faire à autrui ce que l'on ne veut pas qu'ilnous fasse à nous même.
On ne peut donc pas désirer faire souffrir quelqu'un dans la mesure où l'on ne souhaite passouffrir nous-même.
Celui qui est donc capable de barbarie et d'exercer sa force comme un droit sur autrui est doncdépourvu de tout savoir et de toute connaissance.
Il faut donc se méfier de l'homme ignorant.
C'est en vue de lacrainte de la tyrannie que Platon suggère que le gérant d'un État doit avant toute autre chose être savant donc parla même être un philosophe, ce qui n'est malheureusement pas le cas dans notre société actuelle, surtout en Franceavec l'équipe au pouvoir d'aujourd'hui...
Car l'homme instruit saura faire la différence entre la faute du point de vuemorale et le Bien et saura protéger la Cité.
Il mettra son intelligence au service du peuple.
Alors que l'hommeignorant est égoïste et ne pense qu'à son intérêt au détriment du bien de la cité.
IL faut donc se méfier de celui quine sait pas.C'est dans le « Gorgias » de Platon que l'on trouve exposé le paradoxe à la Socrates : « Nul n'est méchantvolontairement ».
Cette thèse surprenante de prime abord doit être reliée aux deux autres : « Commettre l'injusticeest pire que la subir » ; « Quand on est coupable il est pire de n'être pas puni que de l'être ».
L'injustice est un vice,une maladie de l'âme, c'est pourquoi, nul ne peut vraiment la vouloir (on ne peut vouloir être malade), et la punition,qui est comparable à la médecine, est bénéfique à celui qui la subit.L'attitude commune face à la justice est résumée par Polos dans « Gorgias » et Glaucon au livre deux de la «République ».
Les hommes souhaiteraient être tout-puissants et pouvoir commettre n'importe quelle injustice poursatisfaire leurs désirs.
Il vaut donc mieux, selon eux, commettre l'injustice que la subir.
Cependant, comme subirl'injustice cause plus de dommage que la commettre de bien, les hommes se sont mis d'accord pour faire des lois envue de leur commune conservation.
Nous ne sommes donc justes, en vérité, que par peur du châtiment.
Si nouspouvions être injustes en toute impunité, comme Gygès qui possède un anneau le rendant invisible, nous agirionscomme lui : nous ne reculerions devant aucune infamie pour nous emparer du pouvoir, devenir tyran.
Bref, nousserions injustes pour satisfaire nos désirs.Platon réfute inlassablement cette thèse, cette hypocrisie qui consiste à ne vouloir que l'apparence de la justice,l'impunité, pour pouvoir accomplir n'importe quelle injustice.Le nerf de l'argument consiste à montrer que, en réalité, « Commettre l'injustice est pire que la subir ».
C'est parune ignorance du bien réel que les hommes souhaitent pouvoir être injustes.
Parce que nous confondons le bienapparent (le plaisir, la satisfaction immédiate des désirs les plus déréglés) avec le bien réel, la santé de l'âme.
Nouscroyons vouloir commettre l'injustice, alors que c'est impossible, que « nul n'est méchant volontairement », parceque nous le voulons.
Etre injuste est faire son malheur en croyant se faire plaisir.L'antagonisme, l'opposition entre le point de vue habituel et la position de Socrate est magnifiquement exposé par ledébat entre Calliclès et Socrate, dans le « Gorgias ».
Calliclès prétend : « Voici, si l'on veut vivre comme il faut, ondoit laisser aller ses propres passions, si grandes soient-elles, et ne pas les réprimer .
» Socrate pense, lui, quel'accès au bonheur, au Bien, « cela veut dire être raisonnable, se dominer, commander aux plaisirs et aux passionsqui résident en soi-même ».Pour tenter de réfuter Calliclès, Socrate lui montrera que son idéal de mode de vie ressemble bien à une « passoire».
L'intempérance consiste à accumuler des plaisirs qui n'ont aucune consistance, à ne pas savoir se mesurer, sesatisfaire, mais au contraire à être habité par des désirs tels que pour les combler il faut « s'infliger les plus durespeines ».
L'erreur fondamentale de Calliclès est de confondre l'agréable et le bon, de confondre la démesure desdésirs déréglés et irrationnels avec l'équilibre de la satisfaction véritable.C'est que l'injustice est une maladie de l'âme, et plus précisément encore la subversion d'un ordre.
Le magnifiquemythe de l'attelage ailé dans le « Phèdre » décrit d'une façon imagée ce qu'est l'âme.
Elle est comparée à unattelage composé d'un cocher et de deux chevaux.
L'un est blanc, docile, l'autre est noir, à les oreilles poilues et semontre sourd aux injonctions du cocher ; il menace ainsi l'équilibre de l'attelage.
Il y a donc trois instance dansl'âme.
Le cocher figure la raison, qui a pour tâche de diriger.
Le « cheval blanc » représente le siège de l'honneur, dela colère.
Le « cheval noir » symbolise l'âme concupiscible, siège des désirs, et plus précisément des désirs liés aucorps.
Or ces désirs ont pour caractéristiques d'être multiples, tyranniques, de ne rien respecter (Platon anticipedans certaines descriptions sur tous les cas cliniques décrits par Freud).Or, la justice consiste d'abord dans le respect de la hiérarchie naturelle des trois instances, qui doivent s'ordonnersous la conduite de la raison.
Se dominer, être maître de soi, tenir en bride le « cheval noir », c'est faire régnerl'ordre.
L'injustice consiste au contraire dans la subversion de cet ordre, dans la prédominance que l'on accorde àl'âme concupiscible.
C'est une maladie, une perversion, qui remet en cause la totalité de l'individu.
Dans cettetyrannie du supérieur par l'inférieur, l'homme devient esclave des désirs sans frein ; c'est pourquoi il estnécessairement malheureux.
Il devient incapable de jugement, d'honneur, et, au lieu d'être maître de soi, il estsoumis à ce qu'il y a de plus bestial en lui.Céder aux passions, au désir, rêver d'être tyran est donc en fait rêver d'être impuissant, confondre ce qui estagréable avec ce qui est bon.
Nul ne peut être véritablement maître des autres sans être d'abord maître de soi.
Leprojet d'hommes comme Calliclès est contradictoire : on ne peut à la fois être soumis à ses propres désirs et libre,être maître et serviteur.Le « Grogias » tissait la métaphore des deux tonneaux.
L'homme maître de lui-même, ordonné, est celui qui saitcombler ses désirs sans leur céder, accorder au corps ce qu'il faut.
L'homme tyrannique poursuit sans trêve desplaisirs nouveaux, comme on verse du liquide dans un tonneau ; mais ce que ne sait pas cet être de la démesure, cequ'il ne veut pas voir, c'est que sa conduite déréglée en fait un « tonneau percé ».
Il peut sans fin accumuler lesplaisirs : il ne sera jamais comblé, et s'épuisera en pure perte.Le dérèglement est donc d'abord une faute de jugement : c'est une incompréhension de ce qu'est le bien véritable,une confusion entre bon & agréable.
Ainsi, il est clair que « Nul n'est méchant volontairement ».
Eclairer les.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- L'ignorance est-elle une faute ?
- RESPONSABILITÉ - FAUTE PERSONNELLE ET FAUTE DE SERVICE - CRITÈRE T. C. 14 janv. 1935, THEPAZ, Rec. 224
- Faute de boeuf, mène un âne
- ACC ASV D ENU FA HG INU MMC MT NG OP OU P PF PHC PHI PP PPS REP VI VMC VPP Page 3 Faute d'accent Page 4 Accord sujet / verbe Page 6 Dialogue Page 6 Enumération Page 3 Faute
- La Faute de l'abbé Mouret de Zola (résumé)