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L'Homme Est-Il Un Animal Comme Les Autres ?

Publié le 20/07/2010

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L'animal est un système vivant qui se nourrit et se reproduit, sensible et mobile, qui agit en suivant mécaniquement le déterminisme des lois de la nature. Dans le langage courant, le terme « animal « est souvent utilisé pour distinguer les humains du reste du monde animal, bien que l'Homo sapiens (l'Homme) fasse partie du règne animal. Si l'on s'appuie sur la théorie de Darwin, on considère l'homme comme un animal ayant évolué au cours du temps. La question que nous sommes en droit de nous poser dès à présent est de savoir ce qui, en l'homme, est si spécifique qu'il ne vit pas comme un animal et que l'on ne le peut le traiter comme un animal ? Pour y répondre, nous allons aborder dans une première partie, le fait que l'Homme est un être naturel. Dans une seconde partie, nous verrons cependant qu'avec l'évolution, ce dernier s'est détaché peu à peu de la nature ; ainsi il a fini par se singulariser. Pour terminer, nous traiterons l'imbrication de la nature avec la culture.

I/ Oui

Dire que l'homme est un animal, un être naturel, c'est pour l'homme se rappeler qu'il a un corps, des instincts et plus généralement un “fonctionnement” biologique similaires à ceux d'autres animaux. a) La chasse & le cannibalisme La chasse fait partie de l'instinct animal, naturel. Depuis le début de la vie sur Terre, tous les animaux, y compris l'Homme, chasse pour leur survie et celle de ses congénères. II/ Mais un animal dénaturé

a) Distinguer nature et culture A la nature s'oppose la culture, et nous ne considérons qu'il n'y a que culture humaine c'est-à-dire qu'elle est posée comme le propre de l'Homme. L'anthropologue Tylor a défini la culture comme « ce tout complexe qui comprend la connaissance, la croyance, l'art, la morale, le droit, la coutume et toute les autres aptitudes ou habitudes acquises par l'Homme en tant que membre de la société. « La culture est ainsi cette partie de son milieu que l'Homme crée lui-même. Elle n'est pas seulement un milieu dans lequel l'Homme évolue, elle est également une partie constitutive de l'Homme. Celui-ci est un être biologique, c'est-à-dire un animal comme les autres, mais il est aussi un animal social, un être culturel. En tant qu'être social, il acquiert au sein de son groupe, par la coutume, l'éducation etc. des caractères et des comportements, qui constitue sa culture. Avant d'acquérir cette culture, l'Homme animal a du être éduqué, dressé, pour devenir animal sociable. Nietzsche, philosophe du XIXème siècle, explique que, grâce au rapport de dressage l'Homme a pu vivre avec les autres. Le dressage est un moyen de rendre l'Homme plus linéaire et plus prévisible dans ses comportements. En ayant été éduqué, ce dernier a également atteint une sorte de singularité et est désormais plus linéaire parce qu'il est pris dans la toile des relations humaines. Ainsi, Nietzsche déclare que notre comportement est soumis à la socialisation.

b) Le langage Le langage, lié à la socialisation puisqu'il a une fonction d'échange, apparaît de surcroît doué d'une fonction symbolique qui permet à l'Homme de rompre avec l'adaptation immédiate à la nature, et de mettre ce monde à distance, afin de le penser. Nous sommes l'espèce parlante. Le langage, cette faculté d'exprimer des pensées à l'aide de signes articulés, est le propre de l'Homme. Cette possession exclusive suffirait quasiment à le différencier des autres espèces animales. L'acquisition du langage par l'Homme se démarque car il peut s'adresser à ses semblables, au milieu desquels il vit, et peut aussi voir son comportement modifié par leurs paroles. Parler c'est parler à quelqu'un d'autre que moi-même.

c) Le travail, négation de la nature Le monde de la culture se constitue contre celui de la nature. L'Homme nie son milieu naturel en le transformant et en produisant un monde d'artefacts, d'objets artificiels. C'est ce processus de travail qui apparaît ainsi comme la voie de la conscience, par laquelle l'homme est sorti de l'animalité. L'Homme n'est pas un animal comme les autres puisqu'il ne se satisfait pas du donné naturel. L'Homme est un être de technique qui n'est pas nécessairement adapté au monde qui l'entoure mais qui adapte ce monde à ses besoins propres. Parce qu'il est un être de culture, l'homme a quitté la nature sans retour possible : non seulement nous avons cultivé et aménagé la nature hors de nous par le travail et la technique, mais nous avons appris à maîtriser la nature en nous par la discipline et l'éducation.

d) La morale La morale permet à l'Homme de juger si une action est bonne ou mauvaise tout en prenant en compte toutes les conséquences possibles de ses actes. La raison le fait réfléchir aux conséquences d'une action qui n'a pas encore été réalisée. Contrairement à l'Homme, les animaux n'ont ni morale ni raison ; chez eux, la notion de Bien et de Mal n'existe pas. Même s'il existe une importante différence entre le monde naturel et le monde culturel, nous allons voir qu'il y a bien souvent un rapport très étroit entre les deux, notamment dans le comportement humain.

III/ Rapport du naturel et du culturel

Le comportement de l'Homme, comme celui de tout être vivant, peut-être défini comme la somme de réactions à des stimuli externes ou internes ; ces réactions relevant soit de sa nature, soit de sa culture. Cependant, la distinction entre les unes et les autres n'est pas évidente : il est fréquent de ne pas savoir discerner le physico-biologique du psycho-social, puisque certains stimuli venant de l'un ou de l'autre peuvent susciter des réactions du même type. Il est sans doute vain de vouloir distinguer dans les comportements humains ce qui relève du naturel et ce qui relève du culturel. L'Homme est un être biologique en même temps qu'un être social : ses capacités biologiques sont modifiées par sa culture. Prenons un exemple : se nourrir. L'acte de se nourrir est un fait essentiellement naturel, même vital. Mais chez l'Homme, il est aussi un fait fondamentalement culturel : on observe que chaque civilisation a un comportement nutritif spécifique, et exprime à travers lui ses valeurs. Ainsi, Roland Barthes (écrivain et sémiologue du XXème siècle), étudiant les signes au sein de la vie sociale, a observé que « le vin est senti par la nation française comme un bien qui lui est propre, au même titre que ses trois cent soixante espèces de fromages et sa culture. C'est une boisson-totem, correspondant au lait de la vache hollandaise ou au thé absorbé cérémonieusement parla famille royale anglaise. « De même, les comportements à table, ses rites et ses règles de politesse, sont aussi strictement codifiés par la culture. L'acte naturel de manger apparaît ainsi comme un acte particulièrement culturel.

Conclusion

Il est concevable qu'une partie des comportements humains relève de l'innée (la faim, la soif, le sommeil…). L'inné étant ce dont un être dispose à la naissance, ce concept se rapporte à la nature. Néanmoins, la majeure partie de nos manières d'agir et de penser relève d'un apprentissage social qui s'effectue dès la naissance et tout au long de la vie de l'individu. L'homme se distingue des autres animaux par un besoin d'éducation : selon Kant « L'Homme est la seule créature qui doive être éduquée «. La discipline empêche l'Homme de retourner à ses penchants animaux, pour mieux se rapprocher de l'humanité : son ultime fin. On peut donc dire que l'homme n'est pas un animal comme les autres, car un nombre important de ses particularités l'éloignent de la nature. On peut également ajouter qu'il a été, à un moment de l'Histoire, physiquement démuni et donc incapable de survivre dans une nature hostile. L'Homme n'a pu s'adapter qu'avec la culture.

« III/ Rapport du naturel et du culturel Le comportement de l'Homme, comme celui de tout être vivant, peut-être défini comme la somme de réactions à desstimuli externes ou internes ; ces réactions relevant soit de sa nature, soit de sa culture.

Cependant, la distinctionentre les unes et les autres n'est pas évidente : il est fréquent de ne pas savoir discerner le physico-biologique dupsycho-social, puisque certains stimuli venant de l'un ou de l'autre peuvent susciter des réactions du même type.Il est sans doute vain de vouloir distinguer dans les comportements humains ce qui relève du naturel et ce quirelève du culturel.

L'Homme est un être biologique en même temps qu'un être social : ses capacités biologiques sontmodifiées par sa culture.Prenons un exemple : se nourrir.

L'acte de se nourrir est un fait essentiellement naturel, même vital.

Mais chezl'Homme, il est aussi un fait fondamentalement culturel : on observe que chaque civilisation a un comportementnutritif spécifique, et exprime à travers lui ses valeurs.Ainsi, Roland Barthes (écrivain et sémiologue du XXème siècle), étudiant les signes au sein de la vie sociale, aobservé que « le vin est senti par la nation française comme un bien qui lui est propre, au même titre que ses troiscent soixante espèces de fromages et sa culture.

C'est une boisson-totem, correspondant au lait de la vachehollandaise ou au thé absorbé cérémonieusement parla famille royale anglaise.

»De même, les comportements à table, ses rites et ses règles de politesse, sont aussi strictement codifiés par laculture.

L'acte naturel de manger apparaît ainsi comme un acte particulièrement culturel. Conclusion Il est concevable qu'une partie des comportements humains relève de l'innée (la faim, la soif, le sommeil…).

L'innéétant ce dont un être dispose à la naissance, ce concept se rapporte à la nature.

Néanmoins, la majeure partie denos manières d'agir et de penser relève d'un apprentissage social qui s'effectue dès la naissance et tout au long dela vie de l'individu.

L'homme se distingue des autres animaux par un besoin d'éducation : selon Kant « L'Homme est laseule créature qui doive être éduquée ».

La discipline empêche l'Homme de retourner à ses penchants animaux, pourmieux se rapprocher de l'humanité : son ultime fin.On peut donc dire que l'homme n'est pas un animal comme les autres, car un nombre important de ses particularitésl'éloignent de la nature.

On peut également ajouter qu'il a été, à un moment de l'Histoire, physiquement démuni etdonc incapable de survivre dans une nature hostile.L'Homme n'a pu s'adapter qu'avec la culture.. »

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