L'histoire du plan Marshall
Publié le 22/02/2012
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d'une organisation centrale des paiements européens; 15 mars 1948, admission de l'Allemagne parmi les pays bénéficiaires; 2avril de la même année, signature par le président Truman des lois d'aide à l'étranger et création à Washington d'uneAdministration de coopération économique (ECA), dont le premier directeur est Paul G.
Hoffman (anciennement président de lasociété Studebaker) et l'ambassadeur en Europe, Averell Harriman.
La conférence des Seize, devenue conférence des Dix-Huit à la suite de l'admission des deux représentants (bizone) del'Allemagne occidentale, adopte le 16 avril 1948, en séance plénière, la convention de coopération économique créant l'OECE,dirigée par un conseil composé des ministres des affaires étrangères (ou de leurs représentants) des pays participants.
Il estassisté d'un comité exécutif de sept membres et d'un secrétariat général permanent.
M.
Spaak, ministre des affaires étrangères deBelgique, fut le premier président du conseil de l'OECE, et M.
Robert Marjolin devint son secrétaire général.
La tâche initiale de l'OECE fut d'établir et de présenter à l'ECA les programmes annuels d'aide.
Les Américains avaient décidé,on le sait, que l'aide serait attribuée sous la condition qu'elle fût distribuée entre les pays intéressés par un organisme commun,mais on s'aperçut très vite que l'organisme du château de la Muette avait d'autres ambitions que de servir de " plaque tournante "financière entre l'Europe et les Etats-Unis.
Ses dirigeants pensèrent tout d'abord évidemment à rendre cette aide la plus" productive " possible.
Deux courants se manifestèrent à l'origine, l'un d'inspiration dirigiste, l'autre de tendance libérale.
(1) Le second l'emporta assez vite, mais il n'est pas inutile de rappeler les tentatives de l'OECE dans la première direction.
On partit del'idée de " programmes communs ".
Il s'agissait rien moins que de fondre les divers plans ou programmes nationaux dedéveloppement économique.
On espérait que la confrontation des projets envoyés par les pays membres devait faire apparaîtredes incompatibilités qu'on aurait éliminées en dressant le plan commun.
C'était évidemment oublier que ces plans n'étaient que desprévisions.
Certains experts essayèrent de sauver une partie de cette grande idée en prêchant pour la coordination des investissements,mais ils y renoncèrent très vite, avouant leur impossibilité de prévoir l'évolution de la demande globale et de calculer des coûtscomparés.
En revanche, les méthodes libérales de coopération s'avérèrent beaucoup plus fructueuses.
Les échanges intra-européens, en1947, étaient caractérisés comme avant-guerre par leur organisation bilatérale archaïque, l'existence de contingents calculés defaçon que les déséquilibres de balance des paiements ne deviennent pas trop importants, c'est-à-dire ne dépassent pas lesmarges de crédit prévues.
Et ces dernières ne pouvaient servir à établir des courants multilatéraux durables puisqu'elles n'étaientpas transférables.
" Ce fut le grand mérite de l'OECE d'avoir aperçu ce lien organique entre le système des échanges et celui despaiements ", écrit fort justement M.
L'huillier...
Faisant l'hypothèse audacieuse de la fongibilité des monnaies européennes, ce quirevenait en somme à supposer résolu le problème posé, une compensation multilatérale complète des soldes bilatéraux futorganisée grâce à l'Union européenne des paiements, qui commença à fonctionner à partir de 1950.
C'est à partir de cette date que la politique de libération des échanges de l'OECE prit tout son essor.
Les entraves aux libertésdu commerce ont été combattues sous toutes leurs formes : restrictions quantitatives aux échanges visibles; freinage destransactions invisibles, pratiques discriminatoires, barrières douanières, subventions aux exportations.
Mais, dans l'histoire de lacoopération économique d'après-guerre, la lutte de l'OECE restera surtout celle qu'elle a menée contre le contingentement, formela plus barbare de verrou aux échanges.
Dès novembre 1949, l'OECE décidait que les importations de chaque pays membre en provenance des autres devaient êtrelibérées de contingents dans la proportion minimum de 50 %.
En octobre 1950, le taux minimum de libération fut élevé à 60 %(le commerce d'Etat n'était pas visé toutefois par la mesure), puis à 75 % en février 1951.
Mais un certain nombre de pays-et laFrance en particulier-s'essoufflaient à ce train, et des dérogations durent être prévues.
Au reste, ce n'est qu'en janvier 1955 que l'OECE reprenait sa marche en avant et " élevait la barre " -c'est-à-dire lepourcentage global de libération des échanges-à 90 %.
La progression des échanges intra-européens a été bien supérieure à la production : ceux-ci ont plus que doublé de 1949 à1955.
Sans doute des facteurs spontanés ont-ils joué, et on ne peut attribuer uniquement ce progrès au plan Marshall et àl'organisation européenne qui le mettait en oeuvre, mais l'interaction des phénomènes a été bien résumée dans cette formule dusixième rapport annuel de l'OECE : " Grâce à l'expansion de la production, la libération des échanges peut se faireprogressivement, sans création de chômage; grâce à la libération des échanges, l'expansion se fait davantage dans les secteurs lesplus compétitifs.
" Ce n'est pas seulement la brusque prise de conscience par les Etats-Unis des dangers d'une Europe aux reinsbrisés et la manière dont celle-ci répondit à l'offre du général Marshall qui firent l'originalité de l'entreprise, mais aussi la façondont ce concours fut apporté..
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