L'étude des Fonctions de la littérature

INTRODUCTION

L'étude des Fonctions de la littérature qui vient d'être faite répondait surtout à la question «Pourquoi écrire ?« Les réponses sont, nous l'avons vu, multiples même s'il semble bien que, le plus souvent, se trouve à l'origine un besoin irrépressible auquel l'écrivain trouve après coup des justifi¬cations.

Dans les pages qui suivent, nous allons surtout nous arrêter sur le « Comment écrire ? «. Cela nous amènera à rencontrer des problèmes qui reviennent de temps à autre dans les sujets. Quand Valéry dit en n que le lion est du mouton assimilé, il pose le problème du rapport entre l'originalité et l'imitation. S'arrêtant sur les dangers d'un excès de théorie, Alain attire notre attention sur tout le côté alchimie mysté¬rieuse qui se rencontre souvent dans la création artistique. Le problème du rapport entre l'expression d'une singularité et le caractère universel d'une oeuvre, tel que le pose Jules Renard, revient relativement souvent. Il correspond, en effet, aux préoccupations du temps : comment faire pour qu'une civilisation en train de devenir planétaire ne débou¬che pas sur l'uniformité ?

D'autres sujets, car tout se tient en ces matières, recoupent des thèmes déjà rencontrés. Ainsi l'opposition entre « tapage à la machine« et « littérature « due à Truman Capote pose un problème fondamental : par quoi se caracté¬rise la « grande « littérature, ou la « vraie « littérature ?

Gide attire notre attention sur le fait que l'homme — et tout spécialement le créateur — n'est vivant qu'autant qu'il est inquiet. La citation Cl consacrée à Umberto Eco fait le point sur la notion d'oeuvre ouverte et fournit des éléments très fréquemment réinvestissables.

A un titre modeste, vous vous êtes peut-être déjà rangé parmi les créateurs. Vous avez écrit quelques poèmes, com¬mencé un roman, mis au point un texte de théâtre, fait de la mise en scène, peint, composé. Des références à ces travaux

seront toujours les bienvenues quand elles s'accompagne-ront de l'analyse de ce qui a été ressenti ou voulu.

Autant il faut éviter de juger de haut les grands auteurs (« Balzac a tort... «), autant des éléments se rattachant à un rapport vrai avec la littérature ou la création en général sont appréciés.

Par «rapport vrai «, nous entendons ce qui se distingue d'un simple rapport d'ordre scolaire, traduisant simplement une sage application et une bonne mémoire.