Les rescapés d'Oradour
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
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cher payer l'assassinat d'un grand dignitaire du Reich comme Reinhardt Heydrich, le " protecteur " de Bohême-Moravie, quivenait d'être victime des partisans tchèques.
A ce régime, Heinz Barth gagnait ses galons.
De Tchécoslovaquie, il arrive enFrance, muté dans l'unité dont il rêvait, la SS.
Il est d'abord instructeur à la division Das Reich.
C'est lorsque cette unité, cantonnée dans le Sud-Ouest, reçoit l'ordre, aussitôtaprès le débarquement allié du 6 juin 1944 en Normandie, de faire mouvement vers ce nouveau front que va commencer pour luile temps des nouvelles exactions.
Ainsi a-t-il raconté qu'avant même le massacre d'Oradour, à Frayssinet-le-Gelat, dans le Lot,parce que son unité avait essuyé des coups de feu de la Résistance, l'ordre fut donné de fouiller les maisons et de fusiller toutepersonne qu'on y trouverait.
Ainsi fut fait.
Lui assure n'avoir tué personne, ce jour-là : " Parce que les maisons dans lesquelles je suis entré étaient vides.Mais en quittant le village, j'ai vu que plusieurs femmes avaient été pendues et plusieurs hommes fusillés ".
Bien dormi ?
Et puis ce fut Oradour.
Pourquoi Oradour-sur-Glane ? Heinz Barth, pour l'heure, n'a pas encore fourni de réponse.
Mais déjà,le 30, il a expliqué que c'est parce qu'un officier de son unité avait été enlevé le 9 juin 1944 par la Résistance que l'opération dereprésailles fut décidée.
L'ordre en fut donné par le commandant Dickmann, qui fut tué plus tard sur le front de Normandie.
On est entré dans les détails, comme il y a aujourd'hui trente ans à Bordeaux.
On lui a demandé combien d'hommes il avaitavec lui-une trentaine-, quelle était leur tenue, de quel armement on les avait dotés.
Devant le plan du village, il a montré où il avaitopéré et comment.
Il a dit que c'était dans le secteur ouest, cela pour soutenir qu'il ignora ce qui pu se passer ailleurs, mais déjà ila reconnu avoir tué lui-même plusieurs fois.
C'est qu'il parle beaucoup, ce petit homme aux cheveux gris, sans élever la voix, avecmême une sorte d'étrange docilité.
Pour sa part, dans l'avion qui l'amenait à Berlin-Est, l'un des rescapés, Marcel Darthout, disait : " Moi, voyez-vous, je voudraisque le président m'autorise à lui poser une question, une seule : je voudrais simplement lui demander si, depuis quarante ans, il abien dormi.
"
JEAN-MARC THEOLLEYRELe Monde du 1 er juin 1983
CD-ROM L'Histoire au jour le jour © 2002, coédition Le Monde, Emme et IDM - Tous droits réservés.
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