Les repas des animaux en public: pas seulement pour le plaisir des spectateurs...
Publié le 17/01/2022
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Un traitement biologique des animaux captifs ne consiste pas en une imitation du biotope ou du régime d'origine mais plutôt en une substitution et une interprétation appropriée des conditions de vie naturelle. Il faut tenir compte que l'animal vivant en captivité et dans un lieu restreint n'est plus dans l'obligation de fuir ses ennemis ni de lutter pour l'obtention de sa nourriture. Il devient donc indispensable de lui procurer des activités de substitution.
Dans le cadre de ces activités, de nombreux zoos sont parvenus à réaliser avec le repas de certains animaux un spectacle intéressant, dont le succès et les résultats sont indéniables. Ce genre de spectacle tient d'abord compte de l'intérêt qu'y trouvent les animaux eux-mêmes et un jardin zoologique digne de ce nom ne donnera de telles distractions que si elles conviennent aux espèces concernées et ne soient pas contraires à leur dignité.
Le repas des fauves relevant d'anciennes traditions attire encore toujours de nombreux visiteurs. Celui des rapaces qui déchirent leurs proies préalablement tuées et des reptiles qui engloutissent leurs victimes en une seule fois, attire moins de curieux et soulève plus de sentiments mitigés. Il en est tout autre avec les repas des phoques et surtout des otaries qui, dans certains zoos tel celui de Bâle (Suisse), prennent l'allure de véritables spectacles où les gardiens participent aux actions acrobatiques des animaux, devant un public passionné et confortablement installé sur des gradins. Ce sont toutefois les repas donnés en public aux chimpanzés qui obtiennent le plus grand succès. Pour les animaux qui y participent, ce jeu prend une réelle valeur de substitution. Dans sa forme la plus évoluée, cette thérapie d'occupation peut se trouver combinée à des exercices: au Jardin zoologique Wilhelma, à Stuttgart (RFA), un éléphant de mer est alimenté par l'entremise d'un chimpanzé qui lui lance parfois les poissons si loin que l'énorme animal est obligé de nager sans relâche...
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