Les ménageries de la Chine au Moyen Age, ou les merveilles du Grand Mogol

Les informations concernant les animaux de la Chine du Moyen Age sont restreintes et il n'est possible de se faire une idée des ménageries de l'époque que par la description de celle du Grand Mogol que fit le voyageur vénitien Marco Polo lorsqu'il se rendit dans ce 1 pays, en 1271. L'empereur Koublai khan avait alors deux résidences: l'une à Calabut (Pékin), l'autre à Ciandu. Au palais de Calabut, Marco Polo vit avec étonnement des lions et des tigres qui se promenaient librement, sans entraves, à l'intérieur des appartements, ainsi que des guépards et des lynx dressés pour la chasse. Il y avait aussi des ours, des sangliers, des cerfs, des boeufs et des ânes sauvages. Le palais était lui-même entouré 'd'un mur d'enceinte de 16 km à l'intérieur duquel se trouvait un parc où vivaient diverses espèces de cerfs blancs, des chevrotains, des chevreuils, des daims, des sangliers ainsi que d'autres animaux qui remplissaient cet espace à l'exception des chemins aménagés pour les hommes. Au nord-ouest des bâtiments se trouvait un très grand lac alimenté par un cours d'eau où vivaient diverses espèces de poissons retenus par des filets de fer et d'airain. Dans la cité de Ciandu, Koublai khan avait fait construire un grand palais de marbre et de pierre aux salles et chambres entièrement dorées. De ce palais partait un mur de 65 km qui environnait un gigantesque parc, parsemé de points d'eau, de prairies et de rivières. On y trouvait des cerfs, des daims et des chevreuils que le grand khan visitait chaque semaine, emmenant avec lui, sur la croupe de son cheval, un guépard qu'il laissait chasser à sa guise. On y trouvait également une ménagerie avec des logements pour des tigres, des panthères, des guépards, des lynx ainsi que des loges pour des aigles, singes et autres animaux de petite taille. Il existait encore des étables pour les rhinocéros et éléphants ainsi qu'une fauconnerie renfermant des rapaces en telle quantité qu'elle nécessitait la présence de plusieurs milliers de personnes pour en assurer l'entretien. L'empereur obtenait une partie de ces animaux par les tributs imposés aux pays conquis ou les recevait sous forme de cadeaux.