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Les Deux Coqs, La Fontaine (commentaire)

Publié le 17/01/2022

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« Les Deux coqs « de La Fontaine se trouve dans le VIIème livre du deuxième recueil qui fut publié entre 1678 et 1679. Cette fable reprend celle du fabuliste grec Esope, intitulée « Les Deux coqs et l’Aigle «. Elle raconte la rivalité de deux volatiles, auprès d’une poule. Cette scène est comparée à la guerre de Troie qui opposa les Grecs et les Troyens, en raison de l’enlèvement d’Hélène par le prince Pâris. Ce dernier, par amour, la vola à son mari Ménélas. Ménélas fit appel à Agamemnon qui trouva enfin un prétexte pour attaquer Troie et s’en emparer, seule ville qui avait échappé à la puissance des Grecs.
 Nous essaierons de montrer en quoi cette fable héroï-comique, mettant en scène l’affrontement de deux coqs à propos d’une poule, sert d’exemple et de preuve à une morale qui prône l’humilité et la prudence. Nous analyserons tout d’abord en quoi cette fable est avant tout l’élaboration d’un récit en vers, respectant les étapes du schéma narratif, pour continuer sur son caractère héroï-comique et terminer sur l’importance de la morale.

« (expressions « c'est un vrai coq, un petit coq de village ».-On ne peut oublier que La Fontaine joue du double registre animal et humain, il y a personnification du coq : pleurasa gloire et ses amours, expression digne d'un héros cornélien, qui rappelle la bravoure de certains héros, dotésd'une véritable aura que le coq ne possède pas : il n'est qu'un simple animal qui se bat pour choisir sa « poule ».-Le registre héroï-comique est bien présent, puisque le coq s'il se donne des allures de héros, n'est en réalitépousser que par un instinct primaire : se battre pour obtenir la femelle, en ayant la suprématie sur l'autre.

A traversle héroï-comique, on ressent une raillerie fine de la part du fabuliste, qui s'amuse avec ses animaux et en profitepour nous livrer une belle leçon de morale. b) comparaison avec la guerre de Troie Le récit du combat entre les coqs est sous-tendu par une comparaison avec la guerre de Troie.-inspiration d'Homère (grec) et de son Iliade : la poule est comparée à la Belle Hélène.-Il donne un ton très solennel à l'évocation de ce combat : Amour est personnifié (repris par « toi », « tu perdisTroie »), apostrophe de ce même mot qui est alors mis en valeur en début de phrase.-On fait allusion au sang des Dieux qui se battirent et prirent part à cette querelle, puisqu'Athéna soutint les Grecset Apollon les Troyens.

Il insiste sur l'ampleur du combat : la querelle envenimée, le Xanthe teint du sang des Dieux.-Cette noblesse du combat est d'un coup mise à mal par le rappel suivant : Longtemps entre nos coqs le combat semaintint.

Ainsi, il y a un effet de disproportion héroï-comique, puisqu'à la guerre héroïque succède une querelle entre2 coqs pour une poule : sujet bien plus trivial.-La périphrase La gent qui porte crête participe également de ce procédé, puisqu'elle rappelle les périphraseshomériques. Transition : la référence à la mythologie permet d'introduire le héroï-comique, mais elle a aussi pour but de donnerun caractère universel à cette fable.

La mythologie symbolise des attitudes humaines, elle a valeur de véritégénérale.

Cette comparaison n'est donc pas anodine et permet de donner plus de poids à la morale. III- Fable et apologue : l'expression d'une morale explicite a) un récit construit sur l'antithèse et le retournement-antithèse amenée au début par les deux points : « paix » s'oppose à « guerre »-antithèse entre le champ lexical de l'amour et de la paix (paix, amour, Hélène, objet, les amours) et guerre(combat, querelle, guerre)-antithèse entre le mot « vainqueur » et « vaincu » qui sera d'ailleurs renversé à la fin.-renversement du rôle du vaincu qui deviendra vainqueur.

Ce n'est pas son combat, son désir de vengeance quirenverseront la situation, mais le sort et l'orgueil trop grand du vainqueur : Tout cet orgueil périt sous l'ongle duvautour.Le fabuliste souligne implicitement que la vengeance ne sert à rien, le sort finit toujours par se charger de régler lesexcès humains. b) Une morale qui illustre un retournement de situation : appel à l'humilité et à la prudence-La morale clôt le genre de l'apologue : v.29 à 32 La « Fortune » renvoie au « fatal retour » (v.24), au « Sort »(v.31), celui-ci est parfois bien étrange.-La fable montre que les excès de l'orgueil : Tout vainqueur insolent, Tout cet orgueil périt sous l'ongle du vautour,nous conduisent souvent à notre perte.-Elle dénonce non seulement l'excès d'orgueil, mais aussi le manque de prudence, la trop grande impétuosité à criervictoire.-La diérèse dé/fi/ons met l'accent sur l'importance d'être prudent. Conclusion : On a pu voir que la fable s'organisait comme un récit qui servait à la fois d'exemple et d'argument à la thèseavancée dans la morale : l'orgueil et le manque de prudence nous conduisent toujours à notre perte.

Cette moraleest amenée avec un certain goût de la raillerie fine et de la parodie, introduite par le registre héroï-comique.L'utilisation de ce registre doit être aussi comprise comme un jeu du fabuliste, qui veut montrer avec un certainhumour, l'orgueil de ces deux coqs qui se prennent pour des héros, alors qu'ils ne ressemblent en rien à ceux deL'Iliade.

Ils sont tout simplement poussés par un instinct bassement animal, souvent observé chez l'homme, puisqueces animaux sont personnifiés.L'appel à la prudence est un motif récurrent dans les fables de La Fontaine, l'orgueil est souvent critiqué aussi.

Onne peut que faire allusion, à la célèbre fable La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf, qui enflejusqu'à exploser.

Dans la morale, La Fontaine souligne cette envie, cet orgueil de vouloir être plus grand que ce quel'on est.. »

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