Léopold II (de Belgique)

Léopold II (de Belgique) (1835-1909), roi des Belges (1865-1909).

Farouche partisan de la neutralité armée et de l’expansion outre-mer, Léopold II a fait de la Belgique une puissance économique dotée d’un important empire colonial.

Né à Bruxelles, le prince héritier se prépare à sa future fonction en entreprenant de nombreux voyages à travers le monde ; il s’en imprègne pour penser une politique expansionniste et protectrice enrichie par ses connaissances en histoire, géographie, économie et politique. En 1865, à la mort de son père Léopold I^er, il accède à son trône de Belgique.

Ses qualités naturelles — volontarisme, ambition, clairvoyance, ouverture d’esprit — en font un souverain moderne et déterminé. Malgré des démêlés conjugaux qui défraient la chronique (il fait un mariage malheureux avec l’archiduchesse Marie-Henriette d’Autriche), Léopold II offre un profil assez remarquable et, son règne durant, gère avec habileté les oppositions qu’il rencontre dans la communauté internationale et parmi les libéraux et socialistes anticolonialistes.

À l’intérieur et avec le soutien anglais, Léopold II, farouchement attaché à l’indépendance de son pays, défend la Belgique en bloquant les ambitions hégémoniques de Napoléon III (1866-1869). En souverain constitutionnel, il soutient également les initiatives gouvernementales. Son pays est modernisé par les grands travaux (chemins de fer, urbanisme de type haussmannien à Bruxelles), les investissements à l’étranger, la promulgation de mesures sociales succédant à des révoltes ouvrières (1886), l’établissement du suffrage universel (1893), une campagne contre la misère.

La politique militaire et diplomatique de Léopold II (service militaire personnel en 1909 et option neutraliste) sert cet idéal d’une Belgique protégée par elle-même des tensions continentales. Mais le souverain cherche également à apaiser la Belgique elle-même, taraudée par ses tensions confessionnelles et son plurilinguisme : loi d’égalité du flamand et du français comme langues officielles en 1898. Sous son règne, la Belgique connaît également un important rayonnement intellectuel et artistique.

L’expansion étant un autre outil de l’autonomie et du respect de la Belgique, l’attention de Léopold II se porte aussi outre-mer.

En 1876, en fondant l’Association internationale africaine, le roi stimule la politique d’exploration de l’Afrique et donne écho à une conviction clef : le refus de la traite des noirs. L’association charge Henry Morton Stanley d’explorer le Congo, que Léopold colonise à titre personnel. En février 1885, le congrès de Berlin reconnaît officiellement sa souveraineté sur « l’État indépendant du Congo « (actuelle République démocratique du Congo), qu’il lègue à son pays.

À sa mort, le 17 décembre 1909, son neveu lui succède sous le nom d’Albert I^er.