Léonce-Victor duc de Broglie

1785-1870

D'une famille piémontaise installée en Normandie en 1643, ducs (1742) et princes du Saint-Empire (1759), fils d'un père guillotiné en 1794, ce jeune homme promettait, dès l'Empire, où il est auditeur au Conseil d'État et où il épouse Albertine, la fille de Mme de Staël. C'est dire qu'il sera Doctrinaire, durant la Restauration et plutôt frondeur mais acceptant aussi des missions diplomatiques, qui favoriseront son élévation à la pairie. Après la Révolution de juillet, il est ministre de l'Instruction publique (1830), des Affaires étrangères (1832-1836) et, après la disparition de Casimir Perier, constitue avec Thiers et Guizot un ministère où le roi, toujours tenté de gouverner personnellement, croyait trouver “ un Casimir Perier en trois personnes ”. En fait, des trois, Broglie est celui qui tient le mieux la dragée haute à son souverain, dès qu'il sera appelé à présider lui-même le Conseil (1835-1836). Sa politique est anglophile et libérale (première Entente cordiale, abaissement des droits de douane, etc.). Il se retirera peu à peu des Affaires après 1848, siégeant encore à l'Assemblée nationale, où il défend l'idée monarchiste. Mais après le coup d'État de 1851, il disparaît complètement de la vie politique.