Leclerc, héros et victime du désert
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
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De Gaulle maître à Alger à partir de mai 1943, la " force L ", malgré bien des réticences des giraudistes, est une des grandesunités que les Américains, à Anfa, ont promis d'équiper.
Nait la 2 e division blindée, au Maroc, près de Casablanca.
Rude besogne, la division a reçu en renforts des régiments de l'armée d'Afrique.
Dans leurs mess trône encore souvent le portrait dePétain.
On se traite de " nazis " et de " dissidents ".
Lorsque, le 1 er août 1944, la division, passée en Angleterre, débarque dans le Cotentin, son esprit de corps est tel que les nouveaux venus laissent volontiers entendre qu'ils étaient à Koufra...
La chevauchée vers Paris
Leclerc fonce vers le Sud, libère Le Mans, remonte vers Alençon, traverse la forêt d'Ecouves, sous la coupe du généralaméricain Bradley, et participe à la fermeture, à Argentan, de la poche où est enfermée la VII e armée allemande.
Va-t-on libérer Paris dans la lancée ou, comme l'a prévu le commandement allié, contourner la capitale ? Pas de réponse.
Sans attendre les ordres de Bradley, Leclerc lance un détachement vers Paris.
Fureur des Américains, puis Eisenhower cèdedevant cet insupportable personnage qui n'obéit que quand il le juge utile.
Et qui grossit sa division par tous les moyens.
Enengageant tout au long de sa route de jeunes volontaires et aussi en subtilisant aux Américains, grâce à des équipes spécialiséesdans l' " enlèvement " et le maquillage, des chars, des camions, des jeeps.
Chevauchée vers Paris à bride abattue.
Combats dans la banlieue sud.
Le détachement du capitaine Dronne arrive à l'Hôtel deVille.
Les chars de la division entrent par la porte d'Orléans au milieu d'un enthousiasme délirant, écrasent au prix de quelquespertes les réduits fortifiés allemands dans la capitale le 25 août.
Le général von Choltitz, commandant allemand du Gross Paris,est fait prisonnier à l'hôtel Meurice.
Il signe sa reddition à la Préfecture de police puis, à la gare Montparnasse, en précise les modalités d'exécution.
Leclerccontresigne et laisse contresigner le texte par le colonel Rol-Tanguy, communiste, chef des FFI de l'Ile-de-France, qui se sontbattus dans Paris insurgé.
De Gaulle est furieux : il n'est nul besoin à ses yeux de consacrer l'importance de la Résistanceintérieure, alors qu'il va s'employer à la diviser.
La 2 e DB ne s'attarde pas à Paris et continue la poursuite des forces allemandes.
La Lorraine, puis, au terme d'une incroyable chevauchée, Strasbourg, où les Allemands ne l'attendaient pas.
Le serment de Koufra est accompli : " Maintenant, dit Leclerc, on peut crever.
" Le gouvernement commet alors une erreurgrave : placer la 2 e DB sous les ordres de Jean de Lattre de Tassigny, qui commande la Ire armée française.
Les deux hommes ne sympathisent guère, leurs entourages non plus.
Tempête.
La 2 e DB repasse sous commandement américain.
Elle est ensuite envoyée au repos à Châteauroux.
Son chef, qui jusqu'alors, n'a jamais dit un mot de politique dans ses contacts parfois orageux avec de Gaulle, s'inquiète dudésordre d'une France " révolutionnaire " où se résorbent difficilement les séquelles de la Libération.
Le 22 décembre, il envoie lecolonel de Langlade proposer au chef du gouvernement provisoire de faire participer ses hommes au maintien de l'ordre dans lescommunes.
Langlade est proprement mis à la porte : " Vous direz au général Leclerc que l'ordre intérieur de la France est de monressort et non du sien ! " Pas question que la 2 e DB soit absente de l'hallali.
Après avoir participé à la libération de Royan, elle se précipite en Allemagne et entre dans le repaire de Hitler, à Berchtesgaden.
Son chef a à peine le temps de redevenir, à Tailly, Philippe de Hauteclocque.
En août 1945, il est désigné comme commandantsupérieur des troupes françaises en Indochine.
De Gaulle l'a coiffé d'un commandant en chef, l'amiral Georges Thierryd'Argenlieu, haut commissaire de France.
Il appartient à Leclerc, après avoir signé au nom de la France l'acte de capitulationjaponaise à bord du cuirassé américain Missouri, de préparer le retour des forces françaises dans la péninsule en pleine anarchie.Les Japonais sont encore là et favorisent les mouvements nationalistes.
Les Chinois occupent le nord du 16 e parallèle.
Une brigade anglaise est à Saigon.
A Candy, dans l'île de Ceylan, l'état-major français réunit des moyens malgré la pénurie de naviresalliés.
Massu est envoyé en avant-garde à Saigon, où Leclerc le rejoint.
Coup de boutoir après coup de boutoir, le Sud estdégagé.
Restait à prendre pied au nord, que les hommes d'un seigneur de la guerre envoyé par Tchiang Kaï-Chek pressurent sansvergogne.
Le général Salan mène à Tchoung-King des négociations difficiles.
Le 6 mars 1946, une petite flotte française, à bord delaquelle Leclerc s'est embarqué, force l'entrée de la rivière de Haïphong.
Une convention est signée le 13 mars.
Les troupesvietnamiennes assureront avec les Français la relève des Chinois.
Avec le chef communiste du Vietminh, Ho Chi Minh, lesrapports sont courtois.
A la subtilité de son interlocuteur Leclerc répond avec une franchise sans détour..
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