L'easy-listening

1 PRÉSENTATION easy-listening, style de musique populaire apparu dans les années 1960. 2 HISTOIRE DE L’EASY-LISTENING : UN GENRE POPULAIRE LONGTEMPS MÉPRISÉ Moins un genre musical qu’une logique industrielle et commerciale typique des Trente Glorieuses, ce que l’on désigne depuis le début des années 1990 sous l’appellation easy-listening — littéralement « facile à écouter » — a longtemps été compris et qualifié de « musique pour ascenseur ». Le cinéma de série B et surtout de série Z ainsi que la télévision des années 1950, 1960 et 1970 ont été les véhicules privilégiés et particulièrement efficaces de ces œuvres taillées sur mesure par de très solides mélodistes, arrangeurs et producteurs sans états d’âme quant à la justification ouvertement mercantile de leur démarche artistique. La piètre réputation de ces productions jugées douceâtres et cyniquement opportunistes explique ainsi l’oubli immédiat qui leur était réservé après consommation. 3 LES GRANDS NOMS DE L’EASY-LISTENING L’easy-listening a cependant su gagner ses lettres de noblesse grâce à quelques compositeurs de grand talent : l’Américain Burt Bacharach se distingue par ses mélodies aussi raffinées qu’irréprochables et par ses orchestrations sophistiquées qui font de lui un successeur de George Gershwin, tandis que le compositeur anglais John Barry a largement contribué au succès des films de la série James Bond, dont le thème principal est devenu un archétype copié à maintes reprises — on lui doit également le générique de la série télévisée « Amicalement vôtre » ; Ennio Morricone quant à lui, outre ses célèbres compositions pour les westerns « spaghetti » de Sergio Leone, a écrit en Europe, dans les années 1960 et 1970, une multitude de bandes originales sans prétentions ni moyens, méconnues mais au charme entêtant. Parallèlement, Cinecittà a constitué un véritable eldorado pour ce genre musical, puisque de nombreux compositeurs — Bruno Nicolaï, Gianni Ferrio, Piero Piccioni ou Piero Umiliani — y ont exercé leurs talents dans le sillage de Morricone. 4 LE RENOUVEAU DE L’EASY-LISTENING Tombé en disgrâce après l’apogée de la fin des années 1960 et des années 1970, l’easy-listening retrouve progressivement une crédibilité musicale et artistique à la faveur d’emprunts non dissimulés de la part de formations pop et rock revendiquant clairement l’héritage d’une musique finalement plus complexe et moins démodée qu’il n’y paraissait dans les années 1980. De la techno au trip-hop en passant par le rock indépendant, la musique des années 1990, à la fois nostalgique et pétrie de technologie, se laisse séduire par ces « polaroïds sonores » d’une époque révolue, qu’elle adapte aux attentes du public et aux sonorités contemporaines. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.