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Le trip-hop

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1 PRÉSENTATION trip-hop, genre musical appartenant à l’histoire du rock et des musiques électroniques, préparé par la vague de l’acid jazz et enraciné dans le hip-hop. 2 UN COURANT MAJEUR DES MUSIQUES ÉLECTRONIQUES Né au début des années 1990 sous la plume d’un journaliste du magazine anglais Mixmag, le mot trip-hop est la contraction de l’expression abstract hip-hop (littéralement « hip-hop abstrait »). Cette expression a été forgée pour définir un nouveau courant musical fondé à la fois sur les breakbeats du hip-hop américain, sur les grands courants de la musique afro-américaine (comme le blues, le jazz et la soul), ainsi que sur les nappes de synthétiseurs de la new wave : Massive Attack a notamment rendu hommage, dans l’album Mezzanine (1999), au groupe The Cure en reprenant un sample (ou échantillonnage) d’une partie de leur single « 10:15 Saturday Night ». Le trip-hop fait, en outre, la part belle aux expérimentations sonores menées par un DJ (voir hip-hop), qui compose via l’échantillonnage numérique des sons, le remixage et la technique du collage musical. Souvent caractérisé par des tempos modérés et languissants, le trip-hop est une forme musicale hybride qui a également subi l’influence du rock, du dub, du reggae, de la bossa-nova et des musiques de films. 3 AUX SOURCES DU TRIP-HOP La structure rythmique du trip-hop s’articule autour des breakbeats du hip-hop — passages où l’accompagnement musical cède la place au seul tempo. Cette technique — et d’autres comme celles du scratching (voir hip-hop) — a été mise en valeur par les pères fondateurs du rap, d’Afrika Bambataa à Grandmaster Flash and The Furious Five en passant par Erik B. & Rakim et Sugarhill Gang's. Ces musiciens d’un nouveau genre comptent parmi les influences séminales du trip-hop, comme le reconnaît l’un de ses précurseurs, l’Américain DJ Shadow. Les DJs et autres remixers ont également abondamment « cité » les breakbeats du catalogue Blue Note, le célèbre label de jazz. Un autre courant de la musique afro-américaine s’est avéré déterminant dans l’avènement du trip-hop : la musique soul, et plus particulièrement James Brown, Curtis Mayfield, Marvin Gaye et Isaac Hayes. Mais c’est aussi bien l’ensemble des catalogues des grandes compagnies discographiques de musique noire — tels Stax et Motown (voir musique soul) — qui servent de référence aux DJs trip-hop : pratiquant la musique au second degré, ces derniers y prélèvent, comme sur un palimpseste, de courtes phrases musicales grâce aux échantillonneurs numériques. Sensible à la musique d’ambiance — de l’easy listening (littéralement « écoute facile », courant musical des années 1970, remis à l’honneur vingt ans plus tard par des formations telles que les Français de Air par exemple, et dont Burt Bacharach est l’une des figures emblématiques) aux recherches et climats « atmosphériques » de Brian Eno —, le trip-hop ne cesse de se référer à la musique de films : masses orchestrales « planantes » d’un John Williams ou d’un John Barry, jazz symphonique de Michel Legrand et de Lalo Schifrin (auteur du générique de Mission : impossible), fusion jazz-soul de Quincy Jones, nappes de synthétiseur du cinéaste et compositeur John Carpenter ou encore sonorités expressionnistes d’Ennio Morricone. Mais c’est le cinéma lui-même qui, à travers ses genres (essentiellement les séries B et Z) et ses climats, nourrit l’imaginaire du trip-hop et, parfois, sa critique de la société. 4 UNE LAME DE FOND VENUE DE GRANDE-BRETAGNE… Le trip-hop plonge ses racines dans la vague de musique électronique qui a submergé l’Angleterre à la fin des années 1980, notamment l’acid jazz qui conjugue tempos hip-hop et sens du groove (ou rythme) mâtiné de jazz. Le genre a été popularisé par les labels Acid Jazz, Talkin’Loud et Dorado et des groupes comme Brand New Havies, Galliano, Incognito et Groove Collective. Un duo de DJs, Coldcut, s’empare de la technique du scratch et du mix pour l’extraire du ghetto hip-hop. Leurs morceaux « Says Kid » et « Beats & Pieces » (1987), collages de James Brown, de Trouble Funk et de génériques de dessins animés, font école. Le premier album de Massive Attack — Blue Lines (1991) et ses morceaux « Safe From Harm » ou « Unfinished Sympathy » — est couramment considéré comme l’acte fondateur de ce courant musical dont Bristol est l’épicentre. Parallèlement, une cohorte de labels essaime, parmi lesquels Ninja Tune, Cup of Tea et surtout Mo’Wax, qui publie les débuts décisifs de DJ Shadow et du Japonais DJ Krush. Autre citoyen de Bristol (et compagnon de route de Massive Attack), le rapper Tricky signe un premier album dérangeant et âpre, Maxinquaye (1995). Enfin, le premier album de Portishead — Dummy (1994) — a contribué plus que tout autre à codifier le genre, tout en le tirant vers la chanson pop mélancolique. L’album est conçu comme un véritable film noir et la voix de la chanteuse Beth Gibbons y insuffle l’esprit douloureux du blues. Par ailleurs, à la tête de son label Pussy Foot Records, Howie B. en assure la diffusion en produisant des artistes en vue comme Björk et U2. 5 …MAIS UN GENRE SANS FRONTIÈRES 5.1 Le trip-hop aux États-Unis Le trip-hop et l’esthétique du collage musical conquièrent rapidement de nouveaux territoires tels que les États-Unis, avec des groupes comme Tranquility Bass (des précurseurs à plus d’un titre) et Thievery Corporation, né à Washington et produit par le label indépendant britannique 4AD, spécialisé dans la musique new wave — Cocteau Twins, Dead Can Dance ou encore le collectif This Mortal Coil — dans les années 1980. 5.2 Le trip-hop dans le reste de l’Europe Les Belges de Hooverphonic, les Autrichiens Kruder & Dorfmeister, Sofa Surfers et Waldeck, et les Français DJ Cam, La Funk Mob (battant pavillon anglais), Marc Gauvin ou encore Kid Loco sont parvenus à élaborer des canevas musicaux dignes des pionniers du trip-hop, tout en préservant leur identité culturelle — plus ou moins mélancolique ou humoristique selon les pays — et leurs spécificités respectives — des climats plus ou moins oppressants, des mélodies plus ou moins présentes. Enfin, parmi les nombreux adeptes de cette synthèse inédite qui cultivent le groove lent et le métissage musical électronique figurent également Morcheeba, Wagon Christ, The Herbaliser, DJ Vadim, Funki Porcini, Money Mark, Sneaker Pimps, Lamb, etc. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« Le premier album de Massive Attack — Blue Lines (1991) et ses morceaux « Safe From Harm » ou « Unfinished Sympathy » — est couramment considéré comme l’acte fondateur de ce courant musical dont Bristol est l’épicentre. Parallèlement, une cohorte de labels essaime, parmi lesquels Ninja Tune, Cup of Tea et surtout Mo’Wax, qui publie les débuts décisifs de DJ Shadow et du Japonais DJ Krush.

Autre citoyen de Bristol (et compagnon de route de Massive Attack), le rapper Tricky signe un premier album dérangeant et âpre, Maxinquaye (1995). Enfin, le premier album de Portishead — Dummy (1994) — a contribué plus que tout autre à codifier le genre, tout en le tirant vers la chanson pop mélancolique.

L’album est conçu comme un véritable film noir et la voix de la chanteuse Beth Gibbons y insuffle l’esprit douloureux du blues.

Par ailleurs, à la tête de son label Pussy Foot Records, Howie B.

en assure la diffusion en produisant des artistes en vue comme Björk et U2. 5 …MAIS UN GENRE SANS FRONTIÈRES 5.1 Le trip-hop aux États-Unis Le trip-hop et l’esthétique du collage musical conquièrent rapidement de nouveaux territoires tels que les États-Unis, avec des groupes comme Tranquility Bass (des précurseurs à plus d’un titre) et Thievery Corporation, né à Washington et produit par le label indépendant britannique 4AD, spécialisé dans la musique new wave — Cocteau Twins, Dead Can Dance ou encore le collectif This Mortal Coil — dans les années 1980. 5.2 Le trip-hop dans le reste de l’Europe Les Belges de Hooverphonic, les Autrichiens Kruder & Dorfmeister, Sofa Surfers et Waldeck, et les Français DJ Cam, La Funk Mob (battant pavillon anglais), Marc Gauvin ou encore Kid Loco sont parvenus à élaborer des canevas musicaux dignes des pionniers du trip-hop, tout en préservant leur identité culturelle — plus ou moins mélancolique ou humoristique selon les pays — et leurs spécificités respectives — des climats plus ou moins oppressants, des mélodies plus ou moins présentes. Enfin, parmi les nombreux adeptes de cette synthèse inédite qui cultivent le groove lent et le métissage musical électronique figurent également Morcheeba, Wagon Christ, The Herbaliser, DJ Vadim, Funki Porcini, Money Mark, Sneaker Pimps, Lamb, etc. Microsoft ® Encarta ® 2009.

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