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Le Nigeria saisi par la charia

Publié le 17/01/2022

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nigeria
14 octobre 2001 AU milieu d'un paysage sahélien, infini aride constellé de baobabs et de rochers granitiques qu'empoussière l'harmattan, le vent du désert chargé de sable fin, une pancarte sur le bas-côté de la route indique l'entrée dans l'Etat de Zamfara, « foyer de l'agriculture et de la charia ». Comme le trahit la peinture fraîche, la loi coranique est un atout récent de cet Etat, lui-même tout nouveau, venu s'ajouter en 1996 à la Fédération nigériane, quand celle-ci est passée de trente à trente-six Etats. Au Nigeria, où l'on divise pour gouverner et obtenir une part plus grande de la manne pétrolière - redistribuée par le pouvoir fédéral en fonction du nombre des circonscriptions administratives -, le Zamfara est une création réussie : d'une superficie importante, il ne compte que trois millions d'habitants. Et depuis qu'il s'est proclamé « Etat-charia », il y a deux ans, ce coin perdu, rural, sans charme, tient la vedette politique. Gusau, la capitale, s'agglomère autour de six routes goudronnées et d'un chemin de fer monorail. En dépit de nombreux commerces, de quelques bâtiments à étage, d'un grand hôtel, d'une université, de mosquées et d'églises, on ne s'y sent pas en ville. Ce n'est qu'un marché où l'on vient vendre du tabac ou du coton, avant de repartir en brousse, approvisionné en vivres. Des écriteaux métalliques, disposés à intervalles réguliers sur les terre-pleins comme les haies d'une course d'obstacles, retiennent l'attention. Dus à une initiative du ministère des affaires religieuses, ils portent des inscriptions en arabe, des versets coraniques. Leur intérêt est d'ordre calligraphique. Au Zamfara, rares sont les adeptes de Mahomet maîtrisant la langue de sa révélation. Ce manque d'initiation n'empêche pas le zèle religieux. Au contraire. Ici, on aime invoquer en toutes circonstances une tradition musulmane « millénaire », bien que l'islamisation des campagnes dans le nord du Nigeria ne remonte qu'à deux siècles. On aime aussi enjoliver la langue haussa d'arabesques. Enfin, depuis l'extension de la loi coranique à tous les domaines de la vie, il y arrive qu'on jette la pierre aux « mécréants », les chrétiens minoritaires. L'homme qui a transformé la charia en « scoop politique », selon la belle formule du chercheur britannique Murray Last, s'appelle Ahmad Sani Yeriman Bakura. Economiste de formation, ancien employé de la Banque centrale du Nigeria, puis fonctionnaire dans divers ministères techniques du Zamfara, il a été élu gouverneur en mai 1999. A 39 ans, trop jeune venu dans l'« accumulation primitive » - de richesses et de pouvoirs - qui ordinairement confère aux politiciens nigérians leur assise, il n'avait rien d'autre à promettre que le « retour dans la voie du salut de notre religion ». Plébiscité par une majorité morale usant du bulletin de vote pour en finir avec la corruption et les « mauvaises moeurs », il n'a précisé son programme que cinq mois après son élection en annonçant, en octobre 1999, l'application de la loi divine à partir du 1 er janvier 2000. Jusque-là, la charia ne régissait que les affaires civiles, les successions, divorces et autres querelles. Depuis, avec la mise en place d'une pyramide de « cours charia », la volonté d'Allah s'est faite aussi code pénal et ordre social. « A l'étranger, on n'a retenu que les châtiments corporels », regrette le gouverneur. Entre barbe noire et turban blanc, son visage joufflu se froisse, tant est douloureux le malentendu. « La justice islamique est dissuasive, exemplaire : quelques flagellations publiques et deux amputations de main, pour punir des voleurs, ont suffi à éradiquer la criminalité au Zamfara. Ce n'est quand même pas rien ! Les ablations de membres ont été exécutées par des médecins, sous anesthésie. Quelle différence avec les Etats-Unis, où la peine de mort est infligée sur une chaise électrique ou par injection ! » Ahmad Sani ne s'explique la duplicité de l'Occident que par une conspiration des médias : ceux du Nigeria - « monopolisés par des Sudistes », sous-entendu : des chrétiens ou animistes - exportent leurs préjugés « en les mettant sur Internet », à la disposition de leurs confrères en mauvaise foi à travers le monde. Or tout musulman se soumet à la charia « en même temps, et aussi librement, qu'il se soumet à Allah ». Et la loi islamique n'est pas appliquée aux non-musulmans, qui continuent d'être jugés par des tribunaux en vertu de la législation introduite par le colonisateur britannique. Au ministère des affaires religieuses à Gusau, tout est froissement de boubous, hamdulila - « qu'à Dieu plaise » - et aumône. « Bien sûr, nous nous occupons aussi des chrétiens! », proteste le secrétaire général en extirpant d'une grosse pile de dossiers sur son bureau une chemise intitulée « Lettres de prêtres chrétiens ». C'est un cahier de doléances... Mais ici, où des vaches efflanquées paissent dans la cour intérieure en attendant de faire le bonheur « d'un nécessiteux ou d'un nouveau converti », les deux catégories les plus assistées, on a bien d'autres soucis que les incessantes jérémiades des « nazaréens ». Un microbiologiste vêtu d'une gandoura traversée de fils d'or, Malam Bashir Sirajo, réceptionne les dons en espèces, en têtes de bétail ou en nature des fidèles généreux. Il encaisse aussi le zakat, la taxe religieuse (le quarantième des grosses fortunes) que les croyants versent une fois l'an. Un panneau, au mur, encourage ce volontariat fiscal : « Pay a bit and save a lot » (Paie un peu pour mettre beaucoup de côté). L'ENNUI avec le « ressourcement » religieux de la majorité, c'est qu'il se fait au détriment de la minorité. Des dons du ministère des affaires religieuses ou des bourses d'études que l'Etat octroie - théoriquement - « à qui en fait la demande », les chrétiens ne reçoivent rien, faute de se convertir à l'islam. Galvanisée par sa ferveur retrouvée, la foule dans la rue s'en prend facilement aux kaffirs, ces méprisables mécréants qui mangent du porc, boivent de l'alcool, s'habillent ou, en dansant, se déhanchent « de façon obscène ». Les tam-tams ont été interdits. Dans les transports publics ou à l'école, la ségrégation des sexes est imposée de fait. « Dans un Etat censé être laïque, nous sommes devenus des citoyens de seconde zone », se plaint le Père Linus Mary Awuhe, porte- parole local de l'Association chrétienne du Nigeria (CAN). Une soeur raconte : « Quand je sors, les enfants me lancent des cailloux. Mais même quand on ne me fait rien, j'ai peur. On ne sait plus qui est qui. Alors on se méfie de tout le monde. » Au Zamfara, les chrétiens renouent avec leurs origines : le huis clos anxiogène des catacombes... Et le royaume d'Allah ne cesse de s'étendre ! Depuis qu'Ahmad Sani a trouvé la recette ayant fait de lui bien plus qu'un gouverneur, un « rénovateur » ( mujaddidi ) de la foi, ce qui le met à l'abri de toute critique, onze autres Etats nigérians, tous au nord, ont à leur tour introduit la « charia politique » . L'appellation est du président Olusegun Obasanjo, un chrétien anglican, élu à la tête de l'Etat fédéral en 1999, au sortir de quinze années de dictature militaire. « Des politiciens sans scrupule instrumentalisent la religion pour arriver au pouvoir ou pour s'y maintenir », affirme-t-il. Dans la même veine, les diplomates étrangers en poste à Abuja, la capitale fédérale, fustigent une « manipulation irresponsable qui risque de faire éclater le pays ». Tout juste admettent-ils que le nouvel ordre religieux doit son succès populaire à l'échec des régimes - civils et militaires - qui se sont succédé depuis l'indépendance, à une corruption et une criminalité hallucinantes, dont les pauvres sont les premières victimes. La charia, version islamique de la bonne gouvernance ? Au Zamfara, Ahmad Sani le prétend. Outre le recul du crime, il invoque « une justice abordable, comprise par les gens parce qu'elle s'inscrit dans leur culture ». Pour écarter la tentation de la corruption, les juges sont nettement mieux payés qu'auparavant et ont droit à une voiture de fonctions. Sur les marchés, le remplacement des poids et mesures occidentaux par des équivalents islamiques aurait assaini les moeurs commerciales. « Nous avons déployé des inspecteurs, qui fixent pour chaque produit un barème de prix », se félicite le gouverneur. « Il n'y a plus de marchandage qui tourne à l'émeute. » Cette vision idyllique passe sur la terreur orwellienne qui fonde le « nouvel ordre plus juste ». Lequel recèle un double fond : s'il est probable qu'on n'utilise plus, dans les « cours-charia », un exemplaire du Coran auquel manquent quelques pages pour permettre un parjure sans conséquence, deux nouveaux magistrats n'en ont pas moins déjà été limogés pour faits de corruption ; sur les marchés, si l'on y « triche moins facilement avec Dieu », on y triche quand même ; enfin, le zakat ne supplée pas une administration fiscale, et rien ne prouve qu'à l'avenir la gestion des « dons », pas forcément toujours volontaires, sera plus transparente que celle des « fonds spéciaux du pétrole » dans le passé. « Faire rimer islamisme et populisme, c'est trop simple », estime le professeur Auwalu Yadudu. Pour ce juriste formé à Harvard et Cambridge, aujourd'hui enseignant à l'université de Kano, l'Etat le plus peuplé du nord du Nigeria, où il a contribué à l'introduction, il y a un an, de la loi coranique, « l'Occident ne veut pas admettre qu'il s'agit d'une vague de fond, d'une réaction à son hégémonie qui vient des profondeurs historiques ». A ce titre, il rappelle la conquête coloniale, la doctrine britannique du « indirect rule » qui, dans le nord, a laissé intacts les « émirats », pouvoirs à la fois politiques et religieux. « Jusqu'à la veille de l'indépendance, la charia était appliquée comme elle l'est aujourd'hui de nouveau, pas seulement comme droit civil mais aussi comme droit pénal », affirme le professeur. « Il s'agit donc d'un retour à un passé récent. La charia n'est jamais sortie de la tête des gens. » Après de longues années d'autoritarisme au nom de l'union nationale, la démocratie a offert la possibilité de revenir à la loi coranique par un moyen légal : le vote. En 1999, lors d'une visite à Kano, la secrétaire d'Etat américain, Madeleine Albright, s'étonnait d'être remerciée pour le retour à la charia. « Mais c'est grâce à la démocratie », lui expliquait-on. La démocratie au Nigeria creuse-t-elle sa propre tombe ? Le péril est d'autant plus réel que bien d'autres fossoyeurs sont à l'oeuvre. Dans le Sud-Ouest, les militants d'un « Yorubaland » réclament leur « autodétermination », au même titre qu'à l'est les partisans igbos du Mossab (Mouvement pour l'actualisation de l'Etat souverain du Biafra). Dans le delta du Niger, la principale zone pétrolifère, nombre d'ethnies refusent désormais le partage de « leur » or noir. Partout, des « brigades de vigiles » mêlent la lutte contre l'insécurité au racket des commerçants. Dans le Nord, des « comités Hisba » et d'autres milices islamistes veillent, bâton à la main, à la stricte observance des préceptes du Coran. Ce faisant, comme leurs frères d'armes du Sud, ils battent en brèche le monopole de la violence légitime de la police fédérale, de plus en plus réduite à un rôle d'observateur dans le naufrage de l'ordre républicain. Bientôt, face aux menaces d'éclatement, l'armée apparaîtra-t-elle de nouveau comme unique recours, seule alternative ? Au Zamfara, la cause divine est entendue. Ici, où le « calendrier des colons » est ressenti comme une violence symbolique particulièrement perverse, tout le monde a relevé « un signe d'Allah ». C'est en 1220 après l'hégire, en 1805 pour les Occidentaux, que le vaste djihad, qui devait aboutir au califat de Sokoto, a été déclenché ici. Ce fut le triomphe de l'islam. Exactement un siècle plus tard, en 1320, Sokoto, Zamfara et Kano ont été conquis par les « infidèles », les troupes britanniques. Ce fut la défaite, l'humiliation. Or c'est en 1420 - 1999 pour les chrétiens - que le mujaddidi Ahmad Sani a été élu gouverneur du Zamfara, et qu'un mouvement général de reconquête est parti de ce foyer irradiant de la charia... STEPHEN SMITH Le Monde du 16 janvier 2002
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« facilement aux kaffirs, ces méprisables mécréants qui mangent du porc, boivent de l'alcool, s'habillent ou, en dansant, sedéhanchent « de façon obscène ».

Les tam-tams ont été interdits.

Dans les transports publics ou à l'école, la ségrégation dessexes est imposée de fait.

« Dans un Etat censé être laïque, nous sommes devenus des citoyens de seconde zone », se plaint lePère Linus Mary Awuhe, porte- parole local de l'Association chrétienne du Nigeria (CAN).

Une soeur raconte : « Quand jesors, les enfants me lancent des cailloux.

Mais même quand on ne me fait rien, j'ai peur.

On ne sait plus qui est qui.

Alors on seméfie de tout le monde.

» Au Zamfara, les chrétiens renouent avec leurs origines : le huis clos anxiogène des catacombes... Et le royaume d'Allah ne cesse de s'étendre ! Depuis qu'Ahmad Sani a trouvé la recette ayant fait de lui bien plus qu'ungouverneur, un « rénovateur » ( mujaddidi ) de la foi, ce qui le met à l'abri de toute critique, onze autres Etats nigérians, tous aunord, ont à leur tour introduit la « charia politique » .

L'appellation est du président Olusegun Obasanjo, un chrétien anglican, élu àla tête de l'Etat fédéral en 1999, au sortir de quinze années de dictature militaire.

« Des politiciens sans scrupule instrumentalisentla religion pour arriver au pouvoir ou pour s'y maintenir », affirme-t-il.

Dans la même veine, les diplomates étrangers en poste àAbuja, la capitale fédérale, fustigent une « manipulation irresponsable qui risque de faire éclater le pays ».

Tout juste admettent-ilsque le nouvel ordre religieux doit son succès populaire à l'échec des régimes - civils et militaires - qui se sont succédé depuisl'indépendance, à une corruption et une criminalité hallucinantes, dont les pauvres sont les premières victimes. La charia, version islamique de la bonne gouvernance ? Au Zamfara, Ahmad Sani le prétend.

Outre le recul du crime, il invoque« une justice abordable, comprise par les gens parce qu'elle s'inscrit dans leur culture ».

Pour écarter la tentation de la corruption,les juges sont nettement mieux payés qu'auparavant et ont droit à une voiture de fonctions.

Sur les marchés, le remplacement despoids et mesures occidentaux par des équivalents islamiques aurait assaini les moeurs commerciales.

« Nous avons déployé desinspecteurs, qui fixent pour chaque produit un barème de prix », se félicite le gouverneur.

« Il n'y a plus de marchandage quitourne à l'émeute.

» Cette vision idyllique passe sur la terreur orwellienne qui fonde le « nouvel ordre plus juste ».

Lequel recèleun double fond : s'il est probable qu'on n'utilise plus, dans les « cours-charia », un exemplaire du Coran auquel manquentquelques pages pour permettre un parjure sans conséquence, deux nouveaux magistrats n'en ont pas moins déjà été limogés pourfaits de corruption ; sur les marchés, si l'on y « triche moins facilement avec Dieu », on y triche quand même ; enfin, le zakat nesupplée pas une administration fiscale, et rien ne prouve qu'à l'avenir la gestion des « dons », pas forcément toujours volontaires,sera plus transparente que celle des « fonds spéciaux du pétrole » dans le passé. « Faire rimer islamisme et populisme, c'est trop simple », estime le professeur Auwalu Yadudu.

Pour ce juriste formé à Harvardet Cambridge, aujourd'hui enseignant à l'université de Kano, l'Etat le plus peuplé du nord du Nigeria, où il a contribué àl'introduction, il y a un an, de la loi coranique, « l'Occident ne veut pas admettre qu'il s'agit d'une vague de fond, d'une réaction àson hégémonie qui vient des profondeurs historiques ».

A ce titre, il rappelle la conquête coloniale, la doctrine britannique du «indirect rule » qui, dans le nord, a laissé intacts les « émirats », pouvoirs à la fois politiques et religieux.

« Jusqu'à la veille del'indépendance, la charia était appliquée comme elle l'est aujourd'hui de nouveau, pas seulement comme droit civil mais aussicomme droit pénal », affirme le professeur.

« Il s'agit donc d'un retour à un passé récent.

La charia n'est jamais sortie de la têtedes gens.

» Après de longues années d'autoritarisme au nom de l'union nationale, la démocratie a offert la possibilité de revenir àla loi coranique par un moyen légal : le vote.

En 1999, lors d'une visite à Kano, la secrétaire d'Etat américain, Madeleine Albright,s'étonnait d'être remerciée pour le retour à la charia.

« Mais c'est grâce à la démocratie », lui expliquait-on. La démocratie au Nigeria creuse-t-elle sa propre tombe ? Le péril est d'autant plus réel que bien d'autres fossoyeurs sont àl'oeuvre.

Dans le Sud-Ouest, les militants d'un « Yorubaland » réclament leur « autodétermination », au même titre qu'à l'est lespartisans igbos du Mossab (Mouvement pour l'actualisation de l'Etat souverain du Biafra).

Dans le delta du Niger, la principalezone pétrolifère, nombre d'ethnies refusent désormais le partage de « leur » or noir.

Partout, des « brigades de vigiles » mêlent lalutte contre l'insécurité au racket des commerçants.

Dans le Nord, des « comités Hisba » et d'autres milices islamistes veillent,bâton à la main, à la stricte observance des préceptes du Coran.

Ce faisant, comme leurs frères d'armes du Sud, ils battent enbrèche le monopole de la violence légitime de la police fédérale, de plus en plus réduite à un rôle d'observateur dans le naufragede l'ordre républicain.

Bientôt, face aux menaces d'éclatement, l'armée apparaîtra-t-elle de nouveau comme unique recours, seulealternative ? Au Zamfara, la cause divine est entendue.

Ici, où le « calendrier des colons » est ressenti comme une violence symboliqueparticulièrement perverse, tout le monde a relevé « un signe d'Allah ».

C'est en 1220 après l'hégire, en 1805 pour lesOccidentaux, que le vaste djihad, qui devait aboutir au califat de Sokoto, a été déclenché ici.

Ce fut le triomphe de l'islam.Exactement un siècle plus tard, en 1320, Sokoto, Zamfara et Kano ont été conquis par les « infidèles », les troupes britanniques.Ce fut la défaite, l'humiliation.

Or c'est en 1420 - 1999 pour les chrétiens - que le mujaddidi Ahmad Sani a été élu gouverneur duZamfara, et qu'un mouvement général de reconquête est parti de ce foyer irradiant de la charia... STEPHEN SMITH. »

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