Le mot "malaisé" dans l'oeuvre de Descartes
Publié le 08/07/2010
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DISCOURS DE LA METHODE, Seconde Partie.
Et si on considère qu’il y a eu néanmoins de tout temps quelques officiers qui ont eu charge de prendre garde aux bâtiments des particuliers, pour les faire servir à l’ornement du public, on connaîtra bien qu’il est malaisé, en ne travaillant que sur les ouvrages d’autrui, de faire des choses fort accomplies.
Ces grands corps sont trop malaisés à relever étant abattus, ou même à retenir étant ébranlés, et leurs chutes ne peuvent être que très rudes.
et bien qu’elle contienne en effet beaucoup de préceptes très vrais et très bons, il y en a toutefois tant d’autres mêlés parmi, qui sont ou nuisibles ou superflus qu’il est presque aussi malaisé de les en séparer, que de tirer une Diane ou une Minerve hors d’un bloc de marbre qui n’est point encore ébauché.
DISCOURS DE LA METHODE, Sixième partie.
dont la raison est que ces plus rares trompent souvent, lorsqu’on ne sait pas encore les causes des plus communes, et que les circonstances dont elles dépendent sont quasi toujours si particulières et si petites, qu’il est très malaisé de les remarquer.
Et pour les expériences que les autres ont déjà faites, quand bien même ils les lui voudraient communiquer, ce que ceux qui les nomment des secrets ne feraient jamais, elles sont pour la plupart composées de tant de circonstances ou d’ingrédients superflus, qu’il lui serait très malaisé d’en déchiffrer la vérité ;
LA DIOPTRIQUE, DISCOURS PREMIER, DE LA LUMIERE.
Et il est malaisé d’en trouver aucune qui l’augmente davantage que celle de ces merveilleuses lunettes qui, n’étant en usage que depuis peu, nous ont déjà découvert de nouveaux astres dans le ciel, et d’autres nouveaux objets dessus la terre, en plus grand nombre que ne sont ceux que nous y avions vus auparavant :
LA DIOPTRIQUE, DISCOURS SEPTIEME, DES MOYENS DE PERFECTIONNER LA VISION.
car, outre qu’il serait peut-être assez malaisé à déterminer par géométrie, entre une infinité de figures qui peuvent servir à ce même effet, celles qui y sont exactement les plus propres, il serait entièrement inutile, à cause que l’oeil même ne faisant pas que tous les rayons qui viennent de divers points s’assemblent justement en autant d’autres divers points, elles ne seraient pas sans doute pour cela les plus propres à rendre la vision bien distincte ;
LA DIOPTRIQUE, DISCOURS NEUVIEME, LA DESCRIPTION DES LUNETTES.
Je sais bien qu’on pourrait encore ajouter quelques autres moyens pour rendre cette lumière plus forte, mais outre qu’ils seraient plus malaisés à mettre en pratique, à peine trouverait-on des objets qui en pussent souffrir davantage.
Au reste si vous faites un peu de réflexion sur tout ce qui a été dit ci-dessus, et particulièrement sur ce que nous avons requis de la part des organes extérieurs pour rendre la vision la plus parfaite qu’elle puisse être, il ne vous sera pas malaisé à entendre que par ces diverses façons de lunettes on y ajoute tout ce que l’art y peut ajouter, sans qu’il soit besoin que je m’arrête à vous en déduire la preuve tout au long.
Il ne vous sera pas malaisé non plus à connaître que toutes celles qu’on a eues jusques ici n’ont pu aucunement être parfaites, vu qu’il y a très grande différence entre la ligne circulaire et l’hyperbole, et qu’on a seulement tâché en les faisant à se servir de celle-là, pour les effets auxquels j’ai démontré que celle-ci était requise ;
L’HOMME.
Et pour les façons dont ces tuyaux sont insérés dans les muscles, encore qu’elles varient en mille sortes, il n’est pas néanmoins malaisé à juger quelles elles sont, en sachant ce que l’anatomie vous peut apprendre de la figure extérieure, et de l’usage de chaque muscle.
Et même il n’est pas malaisé à juger de ceci, que les esprits animaux peuvent causer quelques mouvements en tous les membres où quelques nerfs se terminent, encore qu’il y en ait plusieurs où les anatomistes n’en remarquent aucuns de visibles :
MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Seconde.
Mais, parce qu’il est malaisé de se défaire si promptement d’une opinion à laquelle on s’est accoutumé de longue main, il sera bon que je m’arrête un peu en cet endroit, afin que, par la longueur de ma méditation j’imprime plus profondément en ma mémoire cette nouvelle connaissance.
MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L’AUTRE PARTIE, DE DIEU.
Or, pour faire voir qu’il était malaisé, dans la question proposée, de ne point attribuer à Dieu le nom de cause il n’en faut point de meilleure preuve que, de ce que Monsieur Arnauld ayant tâché de conclure par une autre voie la même chose que moi, il n’en est pas néanmoins venu à bout, au moins à mon jugement.
MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA SIXIEME MÉDITATION.
et peut-être ne serait-il pas malaisé de montrer que vous vous trompez quelquefois en des choses que vous admettez ainsi pour vraies et assurées.
LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 49.
tout de même quand on dit qu’il est impossible qu’une même chose soit et ne soit pas en même temps, que ce qui a été fait ne peut n’être pas fait, que celui qui pense ne peut manquer d’être ou d’exister pendant qu’il pense et quantité d’autres semblables, ce sont seulement des vérités, et non pas des choses qui soient hors de notre pensée, et il y en a si grand nombre de telles qu’il serait malaisé de les dénombrer, mais aussi n’est-il pas nécessaire, parce que nous ne saurions manquer de les savoir lorsque l’occasion se présente de penser à elles, et que nous n’avons point de préjugés qui nous aveuglent.
LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 66.
Mais il est malaisé d’user continuellement d’une telle précaution, au moins à l’égard de nos sentiments, à cause que nous avons cru dès le commencement de notre vie que toutes les choses que nous sentions avaient une existence hors de notre pensée et qu’elles étaient entièrement semblables aux sentiments ou aux idées que nous avions à leur occasion.
LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 22.
Enfin il n’est pas malaisé d’inférer de tout ceci, que la terre et les cieux sont faits d’une même matière ;
LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 136.
Et bien que le fer soit plus dur et plus malaisé à fondre que les autres métaux, il ne laisse pas d’être l’un des moins pesants et de ceux qui peuvent le plus aisément être dissous par les eaux-fortes, et même la rouille seule peut le corrompre ;
LES PASSIONS DE L’AME, LETTRE Ire A MONSIEUR DESCARTES.
Au reste, il n’est pas malaisé de concevoir les vérités qu’un autre a trouvées ;
LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 113.
car, bien qu’elles soient plus grandes que celles des yeux, il est toutefois malaisé de les distinguer, et elles sont si peu différentes qu’il y a des hommes qui font presque la même mine lorsqu’ils pleurent que les autres lorsqu’ils rient.
Correspondance, année 1638, RÉPONSE DE Monsieur DESCARTES A Monsieur MORIN, 13 juillet 1638.
mais il est néanmoins certain qu’elles le font, et il n’est pas malaisé de l’éprouver par le moyen de trois ou plusieurs tuyaux, comme AC, BD, FG, que je suppose de même largeur, et qui se croisent en telle sorte, que l’espace du milieu E sert à tous trois, sans toutefois être plus grand que s’il ne servait qu’à un seul :
Correspondance, année 1638, A ***, Faute d’aucune indication, je laisse cette lettre non datée à la place où elle est dans toutes les éditions. Les éditions contemporaines la datent d’Août 1638.
Car outre qu’il est souvent très malaisé de bien juger de ce que les autres ont écrit, et d’en tirer le meilleur, sans rien prendre avec cela de mauvais, les vérités particulières, qui sont par-ci par-là dans les livres, sont si détachées et si indépendantes les unes des autres, que je crois qu’il serait besoin de plus d’esprit et d’industrie pour les assembler en un corps bien proportionné et bien en ordre, suivant le désir de l’auteur, que pour composer un tel corps de ses propres inventions.
Correspondance, année 1639, A MONSIEUR *** (DESARGUES), 4 janvier 1639. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 19 juin 1639.
Mais si vous avez cette intention, il faut vous résoudre à composer un gros livre, et à y expliquer tout si amplement, si clairement, et si distinctement, que ces Messieurs, qui n’étudient qu’en baillant, et qui ne peuvent se peiner l’imagination pour entendre une proposition de Géométrie, ni tourner les feuillets pour regarder les lettres d’une figure, ne trouvent rien en votre discours, qui leur semble plus malaisé à comprendre qu’est la description d’un palais enchanté dans un roman.
Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 30 juillet 1640.
Pour les bêtes brutes, nous sommes si accoutumés à nous persuader qu’elles sentent ainsi que nous, qu’il est malaisé de nous défaire de cette opinion.
Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 6 décembre 1640. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de décembre 1640, sans indiquer un jour précis.).
(Bannius), je crois qu’elle diffère de l’air de Bosset, comme la criée d’un écolier qui a voulu pratiquer toutes les règles de sa rhétorique, diffère d’une oraison de Cicéron, où il est malaisé de les reconnaître.
Correspondance, année 1644, Au P. MESLAND, 15 mai 1644. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 2 mai 1644).
Je sais qu’il est très malaisé d’entrer dans les pensées d’autrui, et l’expérience m’a fait connaître combien les miennes semblent difficiles à plusieurs ;
en sorte que, voyant très clairement qu’une chose nous est propre, il est très malaisé, et même, comme je crois, impossible, pendant qu’on demeure en cette pensée, d’arrêter le cours de notre désir.
Correspondance, année 1647, A UN R. P. JESUITE , 15 mars 1647. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 14 décembre 1646.).
C’est un sujet auquel il est malaisé de s’abstenir de tomber ;
Correspondance, année 1647, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 12 mai 1647 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 10 mai 1647.).
et en cas que je ne puisse obtenir justice (comme je prévois qu’il sera très malaisé que je l’obtienne), de me retirer tout à fait de ces provinces.
Correspondance, année 1647, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 6 juin 1647.
et qu’il y en a si peu au reste du monde qui en soient dignes, qu’il ne serait pas malaisé à votre altesse de lier une fort étroite amitié avec elle, et qu’outre le contentement d’esprit que vous en auriez, cela pourrait être à désirer pour diverses considérations.
Correspondance, année 1648, MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 8 juin 1648.
Le Parlement, joint avec les autres Cours souveraines, s’assemble maintenant tous les jours, pour délibérer touchant quelques ordres qu’ils prétendent devoir être mis au maniement des finances, et cela se fait à présent avec la permission de la Reine en sorte qu’il y a de l’apparence que l’affaire tirera en longueur, mais il est malaisé de juger ce qui en réussira.
Correspondance, année 1649, A Monsieur CHANUT, 25 mai 1649. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 31 mars 1649 et la considèrent comme étant adressée à Brasset.).
ainsi, encore qu’il soit malaisé que je résiste à un commandement qui vient de si bon lieu, je ne crois pas néanmoins que je parte d’ici de plus de trois mois.

«
Et pour les façons dont ces tuyaux sont insérés dans les muscles, encore qu'elles varient en mille sortes, il n'est pas néanmoinsmalaisé à juger quelles elles sont, en sachant ce que l'anatomie vous peut apprendre de la figure extérieure, et de l'usage dechaque muscle.
Et même il n'est pas malaisé à juger de ceci, que les esprits animaux peuvent causer quelques mouvements en tous les membresoù quelques nerfs se terminent, encore qu'il y en ait plusieurs où les anatomistes n'en remarquent aucuns de visibles :
TEXTE: MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Seconde.
DESCARTES
Mais, parce qu'il est malaisé de se défaire si promptement d'une opinion à laquelle on s'est accoutumé de longue main, il serabon que je m'arrête un peu en cet endroit, afin que, par la longueur de ma méditation j'imprime plus profondément en mamémoire cette nouvelle connaissance.
TEXTE: MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX
QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L'AUTRE PARTIE, DE DIEU.
DESCARTES
Or, pour faire voir qu'il était malaisé, dans la question proposée, de ne point attribuer à Dieu le nom de cause il n'en faut point demeilleure preuve que, de ce que Monsieur Arnauld ayant tâché de conclure par une autre voie la même chose que moi, il n'en estpas néanmoins venu à bout, au moins à mon jugement.
TEXTE: MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES
OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA SIXIEME
MÉDITATION.
DESCARTES
et peut-être ne serait-il pas malaisé de montrer que vous vous trompez quelquefois en des choses que vous admettez ainsi pourvraies et assurées.
TEXTE: LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art.
49.
DESCARTES
tout de même quand on dit qu'il est impossible qu'une même chose soit et ne soit pas en même temps, que ce qui a été fait nepeut n'être pas fait, que celui qui pense ne peut manquer d'être ou d'exister pendant qu'il pense et quantité d'autres semblables, cesont seulement des vérités, et non pas des choses qui soient hors de notre pensée, et il y en a si grand nombre de telles qu'il seraitmalaisé de les dénombrer, mais aussi n'est-il pas nécessaire, parce que nous ne saurions manquer de les savoir lorsque l'occasionse présente de penser à elles, et que nous n'avons point de préjugés qui nous aveuglent.
TEXTE: LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art.
66.
DESCARTES
Mais il est malaisé d'user continuellement d'une telle précaution, au moins à l'égard de nos sentiments, à cause que nous avonscru dès le commencement de notre vie que toutes les choses que nous sentions avaient une existence hors de notre pensée etqu'elles étaient entièrement semblables aux sentiments ou aux idées que nous avions à leur occasion.
TEXTE: LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art.
22.
DESCARTES
Enfin il n'est pas malaisé d'inférer de tout ceci, que la terre et les cieux sont faits d'une même matière ;
TEXTE: LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art.
136.
DESCARTES
Et bien que le fer soit plus dur et plus malaisé à fondre que les autres métaux, il ne laisse pas d'être l'un des moins pesants et deceux qui peuvent le plus aisément être dissous par les eaux-fortes, et même la rouille seule peut le corrompre ;
TEXTE: LES PASSIONS DE L'AME, LETTRE Ire A MONSIEUR DESCARTES.
DESCARTES.
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