Le mot "froid" dans l'oeuvre de DESCARTES
Publié le 29/07/2010
Extrait du document
Règles pour la direction de l’esprit, Règle douzième.
, mais même lorsque par le tact nous avons la perception de la chaleur et du froid.
ABREGE DE LA MUSIQUE, De la manière de composer, et des modes.
Premièrement, il faut commencer par les accords les plus parfaits, car l’attention s’en réveille plus tôt que si on commençait par quelque accord froid et languissant ;
LES METEORES, DISCOURS PREMIER, DE LA NATURE DES CORPS TERRESTRES.
et que ce sont ordinairement ceux-ci qui se sentent les plus froids quand on les touche, ou seulement quand on s’en approche.
Comme, d’autant que les marbres et les métaux se sentent plus froids que le bois, on doit penser que leurs pores ne reçoivent pas si facilement les parties moins subtiles de cette matière, et que les pores de la glace les reçoivent encore moins facilement que ceux des marbres ou des métaux, d’autant qu’elle est encore plus froide.
Car je suppose ici que, pour le froid et le chaud, il n’est point besoin de concevoir autre chose sinon que les petites parties des corps que nous touchons étant agitées plus ou moins fort que de coutume, soit par les petites parties de cette matière subtile, soit par telle autre cause que ce puisse être, agitent aussi plus ou moins les petits filets de ceux de nos nerfs qui sont les organes de l’attouchement ;
en sorte que vous pouvez imaginer même différence entre de l’eau et de la glace que vous feriez entre un tas de petites anguilles, soit vives soit mortes, flottantes dans un bateau de pêcheur tout plein de trous par lesquels passe l’eau d’une rivière qui les agite, et un tas des mêmes anguilles, toutes sèches et raides de froid sur le rivage.
LES METEORES, DISCOURS SECOND, DES VAPEURS ET DES EXHALAISONS.
Et c’est pour la même raison qu’ordinairement les vents impétueux se sentent froids et qu’il n’y en a guère de chauds qui ne soient lents.
comme vous voyez qu’en hiver le froid fait paraître l’haleine ou la sueur des chevaux échauffés, sous la forme d’une grosse fumée fort épaisse et obscure ;
Car comment se pourrait-il faire sans miracle qu’en temps chaud et en plein midi, le soleil, donnant sur un lac ou un marais, manquât d’en élever beaucoup de vapeurs, vu qu’on remarque même que pour lors les eaux se dessèchent et se diminuent beaucoup davantage qu’elles ne font en temps froid et obscur ?
LES METEORES, DISCOURS TROISIEME, Du sel.
d’où vient que ces étincelles paraissent plus quand il fait chaud que quand il fait froid ;
LES METEORES, DISCOURS QUATRIEME, Des vents.
On observe aussi que c’est principalement pendant le jour que soufflent les vents de Nord, et qu’ils viennent de haut en bas, et qu’ils sont fort violents, et fort froids, et fort secs.
Enfin ce vent est fort froid et fort sec, tant à cause de sa force, suivant ce qui a été dit ci dessus que les vents impétueux sont toujours secs et froids ;
Et il est froid, à cause qu’il amène avec soi vers le midi la matière très subtile qui était vers le Nord, de la quelle dépend principalement la froideur.
car quoi que les vents de Nord venant de la mer y soient humides, toutefois parce qu’avec cela ils y sont les plus froids qui s’y trouvent, ils n’y peuvent pas aisément causer de pluie, ainsi que vous entendrez ci après.
Car par exemple, si pendant que nous sentons ici un vent de midi qui ne procédant que de quelque cause particulière, et ayant son origine fort prés ici, amène pas beaucoup de chaleur, il y en a un de Nord aux pays voisins qui vienne assez loin, ou assez haut, la matière très subtile que celui ci amène avec soi peut aisément parvenir jusques à nous, et y causer un froid extraordinaire.
LES METEORES, DISCOURS CINQUIEME, Des nues.
Pour les petites parcelles de glace, elles se forment lorsque le froid est si grand que les parties de la vapeur ne peuvent être pliées par la matière subtile qui est parmi elles.
Et si ce froid ne survient qu’après que les gouttes sont déjà formées, il les laisse toutes rondes en les gelant, si ce n’est qu’il soit accompagné de quelque vent assez fort qui les fasse devenir un peu plates du côté qu’il les rencontre.
Mais si le froid survient entre ces deux temps, ce qui est le plus ordinaire, il gèle les parties de la vapeur à mesure qu’elles se plient et s’entassent plusieurs ensemble, sans leur donner le loisir de s’unir assez parfaitement pour former des gouttes :
et selon que ce froid vient plus lentement ou plus à coup, et que la vapeur est plus épaisse ou plus rare, ces noeuds se forment plus gros ou plus petits ;
Ainsi on ne voit pas qu’il se forme toujours des nues au haut de l’air, nonobstant que le froid y soit toujours assez grand pour cet effet :
ni en hiver, encore que l’air y soit assez froid ;
Car ces vents chassent vers ces lieux là plusieurs vapeurs qui s’y épaississent, ou en brouillards, si l’air proche de la terre est fort froid ;
car il est certain que l’air, où elles sont, est plus froid, ou du moins aussi froid que celui qui est aux sommets des hautes montagnes :
Et parce que plus les vapeurs s’élèvent haut, plus elles y trouvent de froid qui les gèle, et moins elles y peuvent être pressées par les vents.
LES METEORES, DISCOURS SIXIEME, DE LA NEIGE, DE LA PLUIE, ET DE LA GRELE.
Mais, comme il a été dit ci-dessus, que l’eau est en quelque façon dilatée par le froid lorsqu’elle se gèle, ainsi faut-il ici remarquer que la chaleur qui a coutume de raréfier les.
Et il arrive aussi quelquefois, qu’après être ainsi fondus ou presque fondus, il survient quelque vent froid qui, les gelant derechef, en fait de la grêle.
car, premièrement, si le vent froid qui la cause rencontre des gouttes d’eau déjà formées, il en fait des grains de glace tout transparents et tout ronds, excepté qu’il les rend quelquefois un peu plats, du côté qu’il les pousse.
Et s’il rencontre des flocons de neige presque fondus, mais qui ne soient point encore arrondis en gouttes d’eau, alors il en fait cette grêle cornue, et de diverses figures irrégulières dont quelquefois les grains se trouvent fort gros, à cause qu’ils sont formés par un vent froid qui, chassant la nue de haut en bas, pousse plusieurs de ces flocons l’un contre l’autre et les gèle tous en une masse.
Que si la neige n’est point encore si fondue, mais seulement un peu réchauffée et ramollie, lorsque le vent froid qui la convertit en grêle survient, elle ne se rend point du toit transparente, mais demeure blanche comme du sucre.
car la chaleur qui se retire dans les pores de ces flocons au moment qu’un vent froid commence à les environner condense et resserre toutes leurs parties en tirant de leurs circonférences vers leurs centres, ce qui les fait devenir assez ronds ;
et le froid, les pénétrant aussitôt après et les gelant, les rend beaucoup plus durs que n’est la neige.
Et parce que, lorsqu’ils sont un peu gros, la chaleur qu’ils ont au dedans continue encore de faire que leurs parties intérieures se resserrent et se condensent, en tirant toujours vers le centre, après que les extérieures sont tellement durcies et engelées par le froid qu’elles ne les peuvent suivre, il est nécessaire qu’ils se fendent en dedans, suivant des plans ou lignes droites qui tendent vers le centre, et que leurs fentes s’augmentant de plus en plus à mesure que le froid pénètre plus avant, enfin ils s’éclatent et se divisent en plusieurs pièces pointues qui sont autant de grains de grêle, Je ne détermine point en combien de tels grains chacun se peut diviser, mais il me semble que pour l’ordinaire ce doit être en huit pour le moins, et qu’ils se peuvent aussi peut-être diviser en douze ou vingt ou vingt-quatre, mais encore mieux en trente-deux, ou même en beaucoup plus grand nombre, selon qu’ils sont plus gros et d’une neige plus subtile, et que le froid qui les convertit en grêle est plus âpre et vient plus à coup.
Le quatrième de février, l’air ayant été auparavant extrêmement froid, il tomba le soir à Amsterdam, où j’étais pour lors, un peu de verglas, c’est-à-dire de pluie qui se gelait en arrivant contre la terre ;
D’où je connus que le vent qui était lors très grand et très froid, avait eu la force de changer ainsi la figure des gouttes en les gelant.
outre que la chaleur peut aussi être plus grande entre les bords de ces feuilles, quand elles s’approchent l’une de l’autre, qu’aux autres lieux, et cette chaleur ayant à demi fondu les parcelles de glace qui y sont, le froid qui lui succède au moment qu’elles commencent à se toucher les peut aisément coller ensemble.
LES METEORES, DISCOURS NEUVIEME , De la couleur des nues et des cercles ou couronnes qu’on voit quelquefois autour des astres.
Et si on ne voit jamais tomber de telles étoiles que lorsqu’il fait froid, la raison nous assure qu’il ne laisse pas de s’en former en toutes saisons.
LES METEORES, DISCOURS DIXIEME, De l’apparition de plusieurs soleils.
Soit par exemple A le midi, où est le soleil accompagné d’un vent chaud qui tend vers B, et C le septentrion, d’où il vient un vent froid qui tend aussi vers B.
mais aussi celui qui vient du midi, étant chaud, fond quelque peu la neige de son circuit, laquelle étant aussi tôt regelée, tant par celui du Nord qui est froid que par la proximité de la neige intérieure qui n’est pas encore fondue, peut former comme un grand anneau de glace toute continue et transparente, dont la superficie ne manquera pas d’être assez polie, à cause que les vents qui l’arrondissent sont fort uniformes.
MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Seconde.
il est dur, il est froid, il est maniable, et si vous frappez dessus, il rendra quelque son.
MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Troisième.
Quant aux autres choses, comme la lumière, les couleurs, les sons, les odeurs, les saveurs, la chaleur, le froid, et les autres qualités qui tombent sous l’attouchement, elles se rencontrent dans ma pensée avec tant d’obscurité et de confusion, que j’ignore même si elles sont vraies ou fausses, c’est-à-dire si les idées que je conçois de ces qualités, sont en effet les idées de quelques choses réelles, ou bien si elles ne me représentent que des êtres chimériques qui ne peuvent exister.
Par exemple, les idées que j’ai du froid et de la chaleur sont si peu claires et si peu distinctes, qu’elles ne me sauraient apprendre si le froid est seulement une privation de la chaleur, ou la chaleur une privation du froid, ou bien si l’une et l’autre sont des qualités réelles, ou si elles ne le sont pas ;
et d’autant que, les idées étant comme des images, il n’y en peut avoir aucune qui ne nous semble représenter quelque chose, s’il est vrai de dire que le froid ne soit autre chose qu’une privation de la chaleur, l’idée qui me le représente comme quelque chose de réel et de positif, ne sera pas mal à propos appelée fausse, et ainsi des autres.
Et l’on ne peut pas dire que peut-être cette idée de Dieu est matériellement fausse, et par conséquent que je la puis tenir du néant, c’est-à-dire qu’elle peut être en moi pour ce que j’ai du défaut, comme j’ai tantôt dit des idées de la chaleur et du froid, et d’autres choses semblables :
car, encore que peut-être l’on puisse feindre qu’un tel être n’existe point, on ne peut pas feindre néanmoins que son idée ne me représente rien de réel, comme j’ai tantôt dit de l’idée du froid.
MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX PREMIERES OBJECTIONS.
En l’un desquels il était question de savoir si quelque chose de réel était contenu dans l’idée que nous formons de Dieu, ou bien s’il n’y avait qu’une négation de chose (ainsi qu’on peut douter si, dans l’idée du froid, il n’y a rien qu’une négation de chaleur), ce qui peut aisément être connu, encore qu’on ne comprenne pas l’infini.
MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L’AUTRE PARTIE, DE DIEU.
Et premièrement, où il dit que, si le froid est seulement une privation, il ne peut y avoir d’idée qui me le représente comme une chose positive, il est manifeste qu’il parle de l’idée prise formellement.
c’est à savoir, soit que le froid soit une chose positive, soit qu’il soit une privation, je n’ai pas pour cela une autre idée de lui, mais elle demeure en moi la même que j’ai toujours eue ;
laquelle je dis me donner matière ou occasion d’erreur, s’il est vrai que le froid soit une privation, et qu’il n’ait pas autant de réalité que la chaleur, d’autant que, venant à considérer l’une et l’autre de ces idées, selon que je les ai reçues des sens, je ne puis reconnaître qu’il y ait plus de réalité qui me soit représentée par l’une que par l’autre.
Et quand il dit que l’idée du froid est le froid même en tant qu’il est objectivement dans l’entendement, je pense qu’il faut user de distinction ;
car il arrive souvent dans les idées obscures et confuses, entre lesquelles celles du froid et de la chaleur doivent être mises, qu’elles se rapportent à d’autres choses qu’à celles dont elles sont véritablement les idées.
Ainsi, si le froid est seulement une privation, l’idée du froid n’est pas le froid même en tant qu’il est objectivement dans l’entendement, mais quelque autre chose qui est prise faussement pour cette privation :
Car elle n’est pas si grande en ces idées confuses que notre esprit invente lui-même (telles que sont celles des faux dieux), qu’en celles qui nous sont offertes confusément par les sens, comme sont les idées du froid et de la chaleur, s’il est vrai, comme j’ai dit, qu’elles ne représentent rien de réel.
Mais Monsieur Arnauld demande ce que cette idée du froid me représente, laquelle j’ai dit être matériellement fausse :
si un être positif, donc elle n’est point l’idée du froid.
mais l’obscurité, laquelle seule me donne occasion de juger que l’idée de ce sentiment représente quelque objet hors de moi qu’on appelle froid, n’a point de cause réelle, mais elle vient seulement de ce que ma nature n’est pas entièrement parfaite.
LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, LETTRE DE L’AUTEUR A CELUI QUI A TRADUIT LE LIVRE, LAQUELLE PEUT SERVIR ICI DE PREFACE.
On peut dire le même du vide et des atomes, comme aussi du chaud et du froid, du sec et de l’humide, et du sel, du soufre et du mercure, et de toutes les choses semblables, que quelques-uns ont supposées pour leurs principes.
LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 71.
A savoir, pendant les premières années de notre vie, que notre âme était si étroitement liée au corps, qu’elle ne s’appliquait à autre chose qu’à ce qui causait en lui quelques impressions, elle ne considérait pas encore si ces impressions étaient causées par des choses qui existassent hors de soi, mais seulement elle sentait de la douleur lorsque le corps en était offensé, ou du plaisir lorsqu’il en recevait de l’utilité, ou bien, si elles étaient si légères que le corps n’en reçût point de commodité, ni aussi d’incommodité qui fût importante à sa conservation, elle avait des sentiments tels que sont ceux qu’on nomme goût, odeur, son, chaleur, froid, lumière, couleur, et autres semblables, qui véritablement ne nous représentent rien qu’il existe hors de notre pensée, mais qui sont divers selon les diversités qui se rencontrent dans les mouvements qui passent de tous les endroits de notre corps jusques à l’endroit du cerveau auquel elle est étroitement jointe et unie.
et qu’elle n’a considéré l’air non plus que rien lorsqu’il n’était agité d’aucun vent, et qu’il ne lui semblait ni chaud ni froid.
LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 11.
ôtons-en le froid, la chaleur, et toutes les autres qualités de ce genre, parce que nous ne pensons point qu’elles soient dans la pierre, ou bien que cette pierre change de nature parce qu’elle nous semble tantôt chaude et tantôt froide.
LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 46.
Et cela fait que l’air est aisément condensé par le froid et dilaté par la chaleur.
mais, suivant ce qui a été dit de la nature de la chaleur, elle doit augmenter leur agitation, et le froid la doit diminuer.
LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 89.
néanmoins on peut penser qu’elle consiste en ce que, lorsqu’une exhalaison est déjà aucunement condensée et arrêtée par le froid en quelque lieu de l’air, les parties d’une autre qui viennent d’un lieu plus chaud et sont par conséquent plus agitées, ou seulement qui, à cause de leurs figures, continuent plus longtemps à se mouvoir, ou bien aussi qui sont portées vers elle par un peu de vent, s’insinuent en ses pores et en chassent le second élément ;
LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 127.
Une autre propriété du verre est qu’étant froid il est fort dur, et avec cela fort cassant, et même qu’il est d’autant plus cassant qu’il est plus promptement devenu froid.
LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 129.
C’est pourquoi les verriers ont coutume de recuire leurs verres, c’est-à-dire de les remettre dans le feu après les avoir faits, et puis de les en retirer par degrés, afin qu’ils ne deviennent pas froids trop promptement.
Et lorsqu’un verre froid est exposé au feu, en sorte qu’il s’échauffe beaucoup plus d’un côté que d’autre, cela le fait rompre, à cause que la chaleur dilate ses pores, et que les uns ne peuvent être notablement plus dilatés que les autres sans que ses parties se séparent.
LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 143.
dont la raison est que les parcelles de l’acier ne sont point si éloignées de la situation en laquelle il faut qu’elles soient pour le rendre fort dur qu’elles n’y puissent être remises par l’action du feu, et la retenir lorsque le froid succède fort promptement à la chaleur ;
LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 116.
La tristesse, au contraire, en étrécissant les orifices du coeur, fait que le sang coule plus lentement dans les veines, et que, devenant plus froid et plus épais, il a besoin d’y occuper moins de place ;
LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 118.
La première cause paraît en la tristesse et en la peur, comme aussi lorsqu’on tremble de froid, car ces passions peuvent, aussi bien que la froideur de l’air, tellement épaissir le sang qu’il ne fournisse pas assez d’esprits au cerveau pour en envoyer dans les nerfs.
LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 200.
et ils ont aussi quelquefois de la crainte des maux qui peuvent suivre de la résolution qu’ils ont prise, ce qui les rend d’abord pâles, froids et tremblants.
Mais, quand ils viennent après à exécuter leur vengeance, ils se réchauffent d’autant plus qu’ils ont été plus froids au commencement, ainsi qu’on voit que les fièvres qui commencent par le froid ont coutume d’être les plus fortes.
Correspondance, année 1631, A Monsieur DE BALZAC, 15 mai 1631. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 5 mai 1631.).
Que si vous craignez les hivers du Septentrion, dites-moi quelles ombres, quel éventail, quelles fontaines vous pourraient si bien préserver à Rome des incommodités de la chaleur, comme un poêle et un grand feu vous exempteront ici d’avoir froid ?
Correspondance, année 1641, A Monsieur REGIUS, 11 mai 1641.
Je n’ai point examiné ce que vous dites à la fin de la température qui tourne au chaud et au froid, parce que je ne crois pas qu’il faille croire à ces choses comme à l’Évangile.
Correspondance, année 1641, A Monsieur REGIUS, Novembre 1641. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de décembre 1641.).
à moins que vous ne fassiez l’expérience du coeur qu’on peut enfler avec des soufflets, je ne vous conseille pas de mettre cela, car je crains que le coeur étant arraché et froid ne devienne si raide, qu’il ne soit pas possible de l’enfler ainsi ;
Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Septembre 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 6 octobre 1645.).
en suite de quoi, tout le corps devient pâle, froid et tremblant, et les nouveaux esprits, qui viennent du c_ur vers le cerveau, sont agités de telle façon qu’ils ne peuvent aider à y former d’autres images que celles qui excitent en l’âme la passion de la crainte.
Correspondance, année 1646, A Monsieur CHANUT, 6 mars 1646.
Ce qui me console, c’est que je sais qu’on a plus de préservatifs contre le froid en ces quartiers-là, qu’on n’en a pas en France, et je m’assure que vous ne les aurez pas négligés.
Correspondance, année 1646, A UN SEIGNEUR. (NEWCASTLE), 23 novembre 1646.
car c’est l’absence de cette matière du second élément, qui l’empêche d’être transparent, et qui le rend fort froid ;
Correspondance, année 1647, A Monsieur CHANUT, 1er février 1647.
au lieu que, si nous avons de la haine, l’amertume du fiel et l’aigreur de la rate, se mêlant avec notre sang, est cause qu’il ne vient pas tant ni de tels esprits au cerveau, et ainsi qu’on demeure plus faible, plus froid et plus timide.
« trouvent, ils n'y peuvent pas aisément causer de pluie, ainsi que vous entendrez ci après. Car par exemple, si pendant que nous sentons ici un vent de midi qui ne procédant que de quelque cause particulière, et ayantson origine fort prés ici, amène pas beaucoup de chaleur, il y en a un de Nord aux pays voisins qui vienne assez loin, ou assezhaut, la matière très subtile que celui ci amène avec soi peut aisément parvenir jusques à nous, et y causer un froid extraordinaire. LES METEORES, DISCOURS CINQUIEME, Des nues. Pour les petites parcelles de glace, elles se forment lorsque le froid est si grand que les parties de la vapeur ne peuvent être pliéespar la matière subtile qui est parmi elles. Et si ce froid ne survient qu'après que les gouttes sont déjà formées, il les laisse toutes rondes en les gelant, si ce n'est qu'il soitaccompagné de quelque vent assez fort qui les fasse devenir un peu plates du côté qu'il les rencontre. Mais si le froid survient entre ces deux temps, ce qui est le plus ordinaire, il gèle les parties de la vapeur à mesure qu'elles seplient et s'entassent plusieurs ensemble, sans leur donner le loisir de s'unir assez parfaitement pour former des gouttes : et selon que ce froid vient plus lentement ou plus à coup, et que la vapeur est plus épaisse ou plus rare, ces noeuds se formentplus gros ou plus petits ; Ainsi on ne voit pas qu'il se forme toujours des nues au haut de l'air, nonobstant que le froid y soit toujours assez grand pour ceteffet : ni en hiver, encore que l'air y soit assez froid ; Car ces vents chassent vers ces lieux là plusieurs vapeurs qui s'y épaississent, ou en brouillards, si l'air proche de la terre est fortfroid ; car il est certain que l'air, où elles sont, est plus froid, ou du moins aussi froid que celui qui est aux sommets des hautesmontagnes : Et parce que plus les vapeurs s'élèvent haut, plus elles y trouvent de froid qui les gèle, et moins elles y peuvent être pressées parles vents. LES METEORES, DISCOURS SIXIEME, DE LA NEIGE, DE LA PLUIE, ET DE LA GRELE. Mais, comme il a été dit ci-dessus, que l'eau est en quelque façon dilatée par le froid lorsqu'elle se gèle, ainsi faut-il ici remarquerque la chaleur qui a coutume de raréfier les. Et il arrive aussi quelquefois, qu'après être ainsi fondus ou presque fondus, il survient quelque vent froid qui, les gelant derechef,en fait de la grêle. car, premièrement, si le vent froid qui la cause rencontre des gouttes d'eau déjà formées, il en fait des grains de glace touttransparents et tout ronds, excepté qu'il les rend quelquefois un peu plats, du côté qu'il les pousse. Et s'il rencontre des flocons de neige presque fondus, mais qui ne soient point encore arrondis en gouttes d'eau, alors il en faitcette grêle cornue, et de diverses figures irrégulières dont quelquefois les grains se trouvent fort gros, à cause qu'ils sont forméspar un vent froid qui, chassant la nue de haut en bas, pousse plusieurs de ces flocons l'un contre l'autre et les gèle tous en unemasse. Que si la neige n'est point encore si fondue, mais seulement un peu réchauffée et ramollie, lorsque le vent froid qui la convertit engrêle survient, elle ne se rend point du toit transparente, mais demeure blanche comme du sucre. car la chaleur qui se retire dans les pores de ces flocons au moment qu'un vent froid commence à les environner condense etresserre toutes leurs parties en tirant de leurs circonférences vers leurs centres, ce qui les fait devenir assez ronds ; et le froid, les pénétrant aussitôt après et les gelant, les rend beaucoup plus durs que n'est la neige. Et parce que, lorsqu'ils sont un peu gros, la chaleur qu'ils ont au dedans continue encore de faire que leurs parties intérieures se. »
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