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Le mot "fiction" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 27/08/2006

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descartes

 

  Règles pour la direction de l'esprit, Règle quatorzième.

 Et quoique ces trois choses seulement aient un fondement réel dans tout objet étendu, en tant qu'étendu, cependant nous ne nous en occupons pas plus ici que de tant d'autres, qui, ou sont des fictions de l'intelligence, ou ont d'autres fondements dans les choses.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Seconde.

 je crois que le corps, la figure, l'étendue, le mouvement et le lieu ne sont que des fictions de mon esprit.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Troisième.

 et enfin il me semble que les sirènes, les hippogriffes et toutes les autres semblables chimères sont des fictions et inventions de mon esprit.

 Elle n'est pas aussi une pure production ou fiction de mon esprit ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX PREMIERES OBJECTIONS.

 et aussi parce que, ne distinguant pas assez soigneusement les choses qui appartiennent à la vraie et immuable essence de quelque chose de celles qui ne lui sont attribuées que par la fiction de notre entendement, encore que nous apercevions assez clairement que l'existence appartient à l'essence de Dieu, nous ne concluons pas toutefois de là que Dieu existe, parce que nous ne savons pas si son essence est immuable et vraie, ou si elle a seulement été faite et inventée par notre esprit.

 Mais si nous examinons soigneusement, savoir, si l'existence convient à l'être souverainement puissant, et quelle sorte d'existence, nous pourrons clairement et distinctement connaître, premièrement, qu'au moins l'existence possible lui convient, comme à toutes les autres choses dont nous avons en nous quelque idée distincte, même à celles qui sont composées par les fictions de notre esprit.

 et ainsi nous connaîtrons que l'existence nécessaire est contenue dans l'idée d'un être souverainement puissant, non par une fiction de l'entendement, mais parce qu'il appartient à la vraie et immuable nature d'un tel être, d'exister ;

 et il nous sera aussi aisé de connaître qu'il est impossible que cet être souverainement puissant n'ait point en soi toutes les autres perfections qui sont contenues dans l'idée de Dieu, en sorte que, de leur propre nature, et sans aucune fiction de l'entendement, elles soient toutes jointes ensemble, et existent dans Dieu.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX SECONDES OBJECTIONS.

En premier lieu, vous m'avertissez de me ressouvenir que ce n'est pas tout de bon et en vérité, mais seulement par une fiction de l'esprit, que j'ai rejeté les idées ou les fantômes des corps pour conclure que je suis une chose qui pense, de peur que peut-être je n'estime qu'il suit de là que je ne suis qu'une chose qui pense.

 ce qui certes ne serait pas ainsi si cette idée n'était rien autre chose en nous qu'une fiction.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION VIIe.

 Elle n'est pas aussi une pure production ou fiction de mon esprit, car il n'est pas en mon pouvoir d'y diminuer, ni d'y ajouter aucune chose ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION XIVe.

 et partant, l'essence sans l'existence est une fiction de notre esprit.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSES A LA PREMIERE PARTIE.

Mais, à mon jugement, ceux qui repasseront souvent dans leur esprit les choses que j'ai écrites dans ma seconde Méditation, se persuaderont aisément que l'esprit n'est pas distingué du corps par une seule fiction ou abstraction de l'entendement, mais qu'il est connu comme une chose distincte, parce qu'il est tel en effet.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 15.

 car de cela seul elle saura que l'idée d'un être tout parfait n'est point en elle par une fiction, comme celle qui représente une chimère, mais qu'au contraire, elle y est empreinte par une nature immuable et vraie, et qui doit nécessairement exister, parce qu'elle ne peut être conçue qu'avec une existence nécessaire.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 54.

 Nous pouvons avoir aussi une idée claire et distincte d'une substance incréée qui pense et qui est indépendante, c'est-à-dire d'un Dieu, pourvu que nous ne pensions pas que cette idée nous représente tout ce qui est en lui, et que nous n'y mêlions rien par une fiction de notre entendement ;

  Correspondance, année 1638, REPONSE DE Monsieur DESCARTES, 12 janvier 1638 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mars, avril ou mai 1638).

 Il ne me semble point que ce soit une fiction, mais une vérité, qui ne doit point être niée de personne qu'il n'y a rien qui soit entièrement en notre pouvoir que nos pensées ;

  Correspondance, année 1638, A Monsieur DE FERMAT, 25 septembre 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 11 octobre 1638).

 Ce qui peut, ce me semble, servir à vous assurer que c'est véritablement, et sans fiction, que je suis, etc.

  Correspondance, année 1643, A Monsieur DE BUITENDIJCH, 1643.

 Ainsi donc celui qui feint un Dieu trompeur, même le vrai Dieu, mais que ni lui ni les autres, pour lesquels il fait cette supposition, ne connaissent pas encore assez distinctement, et qui ne se sert pas de cette fiction à mauvais dessein, pour tâcher de persuader aux autres quelque chose de faux touchant la divinité, mais seulement pour éclairer davantage l'entendement, et aussi afin de connaître lui-même, ou de donner à connaître aux autres plus clairement la nature de Dieu ;

 

 

 

 

descartes

« et partant, l'essence sans l'existence est une fiction de notre esprit. MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSES A LA PREMIERE PARTIE. Mais, à mon jugement, ceux qui repasseront souvent dans leur esprit les choses que j'ai écrites dans ma seconde Méditation, sepersuaderont aisément que l'esprit n'est pas distingué du corps par une seule fiction ou abstraction de l'entendement, mais qu'il estconnu comme une chose distincte, parce qu'il est tel en effet. LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art.

15. car de cela seul elle saura que l'idée d'un être tout parfait n'est point en elle par une fiction, comme celle qui représente unechimère, mais qu'au contraire, elle y est empreinte par une nature immuable et vraie, et qui doit nécessairement exister, parcequ'elle ne peut être conçue qu'avec une existence nécessaire. LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art.

54. Nous pouvons avoir aussi une idée claire et distincte d'une substance incréée qui pense et qui est indépendante, c'est-à-dire d'unDieu, pourvu que nous ne pensions pas que cette idée nous représente tout ce qui est en lui, et que nous n'y mêlions rien par unefiction de notre entendement ; Correspondance, année 1638, REPONSE DE Monsieur DESCARTES, 12 janvier 1638 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mars, avril ou mai 1638). Il ne me semble point que ce soit une fiction, mais une vérité, qui ne doit point être niée de personne qu'il n'y a rien qui soitentièrement en notre pouvoir que nos pensées ; Correspondance, année 1638, A Monsieur DE FERMAT, 25 septembre 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 11 octobre 1638). Ce qui peut, ce me semble, servir à vous assurer que c'est véritablement, et sans fiction, que je suis, etc. Correspondance, année 1643, A Monsieur DE BUITENDIJCH, 1643. Ainsi donc celui qui feint un Dieu trompeur, même le vrai Dieu, mais que ni lui ni les autres, pour lesquels il fait cette supposition,ne connaissent pas encore assez distinctement, et qui ne se sert pas de cette fiction à mauvais dessein, pour tâcher de persuaderaux autres quelque chose de faux touchant la divinité, mais seulement pour éclairer davantage l'entendement, et aussi afin deconnaître lui-même, ou de donner à connaître aux autres plus clairement la nature de Dieu ;. »

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