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LE DIALOGUE. STYLES DIRECT ET INDIRECT

Publié le 17/01/2022

Extrait du document


 
 La parole est une des formes de l'action qu'on a souvent l'occasion de citer dans les narrations. On peut rapporter les paroles dites par les personnages de trois façons :
 
 1. par le style (ou discours) indirect subordonné.
 
 Ex. : Un loup disait que l'on l'avait volé.
 
 La fontaine.
 
 On rapporte le sens général des paroles dans des propositions subordonnées à un verbe déclaratif (dire, croire, savoir, etc.). Cette tournure est lourde et ne saurait être employée d'une façon continue dans la narration. Cependant sa lourdeur même lui donne une valeur expressive dans certains cas.
 
 2. par le style (ou discours) indirect libre.
 
 Ex. : Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins. Au dire de chacun, étaient de petits saints.
 
 La fontaine.
 
 On rapporte le sens général des paroles dans des propositions indépendantes. Cette tournure manque de vivacité, mais elle n'a aucune lourdeur et elle est excellente pour exprimer des paroles qui doivent rester au second plan, soit qu'elles n'aient pas été vraiment exprimées, étant de simples pensées, soit que leur importance dramatique ne soit qu'accessoire.
 
 3. par le style (ou discours) direct.
 
 Ex. : Le Chêne, un jour, dit au Roseau :
 
 « Vous avez bien sujet d'accuser la nature... «
 
 La fontaine.
 
 Le style direct cite textuellement les paroles en les plaçant entre guillemets. C'est la plus vive des trois tournures, celle qui convient le mieux à la narration dramatique.
 
 Quand le style direct rapporte les paroles d'un seul personnage, c'est un monologue; le monologue est la forme la plus facile du style direct, mais c'est aussi la moins vive, la moins dramatique. Un long monologue devient aisément ennuyeux et, sauf nécessité, doit être évité. Il est préférable, alors, de résumer les propos tenus en une ou plusieurs phrases au style indirect, subordonné, ou, mieux, libre.
 
 Quand les propos cités au style direct s'enchaînent en demandes et réponses ou en ripostes placées dans la bouche de plusieurs personnages, on a affaire à la forme du dialogue. Cette forme de style est extrêmement vive et convient très bien à la narration, mais elle exige des qualités difficiles à acquérir, qui sont : 1. la vivacité antithétique; 2. la brièveté dramatique.
 
 1. La vivacité antithétique du dialogue consiste à marquer l'opposition des interlocuteurs par des oppositions de termes.
 
 Ex. : Où le conduisez-vous f
 
 — A la mort — A la gloire !
 
 corneille.
 
 2. La brièveté dramatique consiste à donner à chacun des propos opposés, et presque à chaque mot, une valeur d'action. L'exemple de Corneille cité plus haut et tiré de Polyeucte, est d'une brièveté dramatique extrêmement frappante.

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