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Le Destin du Poète = Travail et douleur ?

Publié le 17/01/2022

Extrait du document


 
 Question 1:
 
 Les poèmes A, B et D sont construits autour d'une comparaison que leur structure met bien en valeur. En effet dans « L'albatros « et « Le pin des Landes «, les trois premières strophes présentent le comparant qui donne son titre au poème, et la dernière strophe introduit le comparé, le Poète ; dans « Le lombric «, le comparé (le poète encore) est mentionné dès le début de la troisième strophe. Ces comparaisons reposent sur des mots-outils de comparaison divers: «le poète est semblable...«, «le poète est ainsi...«, «le poète est comme...«.Cependant, une fois le comparé nommé, le poète rappelle encore le comparant par un lexique qui lui est attaché (« se rit de l'archer, ailes « pour « L'albatros « ; « Landes du monde «, « entaille profonde « pour « Le pin des Landes « ; « laboure, grand champ, récoltent, la terre, lombric « dans le poème de Jacques Roubaud).
 Dans les poèmes C et E, les mots-outils de comparaison ont disparu et c'est alors une métaphore qui assure la structure des poèmes. Dans « Le crapaud «, la description du comparant se prolonge jusqu'à l'avant-der- nier vers ; seul le dernier vers dévoile le comparé : « moi «, autrement dit Tristan Corbière, le poète qui, par le biais du verbe « c'est «, est identifié totalement au crapaud.
 Ces deux procédés de style qui sont la comparaison et la métaphore, établissent une ressemblance entre un premier élément et un second, ressemblance fondée sur une ou plusieurs qualités communes.
 Dans le calligramme «La colombe poignardée« d'Apollinaire enfin, la métaphore se complique: elle se fait dessin, le graphisme et la mise en page figurent la colombe ; en outre, le comparé n'est pas même nommé (on ne saurait que faire des conjectures sur ce que représente la colombe).
 
 Question 2:
 Ces poèmes, s'ils ont une structure très proche, n'appartiennent pas
 tous au même registre. Les trois premiers poèmes et le calligramme ont des accents pathétiques par les hyperboles qu'ils contiennent on relèvera à titre d'exemples, les «huées« qui s'abattent sur l'albatros; la «plaie au flanc« le verbe «assassine«, l'«entaille profonde« dans «Le pin des Landes«; «horreur« dans «Le crapaud « ; « poignardée « dans « La colombe poignardée « ; on remarque aussi les exclamations, notamment dans le dernier vers du « Pin des Landes « et dans les deux dernières strophes du « Crapaud «. Les images souvent violentes redoublent l'émotion «un chant enterré«, «exilé au milieu des huées«, «son sang coule goutte à goutte«.
 À ce pathétique s'ajoute un registre lyrique, particulièrement dans « Le crapaud « qui se termine sur un pronom personnel tonique « moi «, inclus dans une exclamation, et progresse selon un rythme heurté au groupe parfois ternaire («Horreur!« trois fois). Par ailleurs il est transparent que les auteurs présentent ici leur propre image et exhalent leurs sentiments blessés : le lexique affectif jalonne ces textes (« piteusement, honteux, larmes, blessé, horreur, froid, pleure, s'extasie«).
 Le texte de Jacques Roubaud, est lui exempt de pathétique et appartient au registre humoristique. En effet, par son ton emphatique le lombric, petit animal qui n'a pas la majesté de l'albatros, accède à un rang solennel de comparant du poète, par l'imitation qu'il trahit de ses « modèles « illustres, par le jeu de mot entre le nom de l'animal et le vers poétique, le poème prend un ton parodique amusé, ludique. Le fait que la structure du poème soit claquée sur celle de «L'albatros« et du «Pin des Landes«, mais aussi que la description du lombric s'étire véritablement sur trois longues strophes sont des clins d'½il vers le lecteur averti.
 
 Question 3:
 
 Le poème est un ouvrage littéraire écrite en vers ou en prose, servant aux artistes afin de libérer leur conscience ou bien de dénoncer, comme Jean de la Fontaine avec ses fables caricaturant la société sous laquelle il vivait. Mais la plupart du temps l'inspiration des poètes vient de causes déprimantes.
 Je pense effectivement que la source de la poésie se trouve le plus souvent dans la souffrance. Comme dans les poèmes du livre de Baudelaire «Les Fleurs du Mal« où Spleen et Idéal, le premier chapitre, est composé la plupart des pages de poèmes traduisant un état de souffrance de l'auteur. Mais «le plus souvent«, comme indiqué dans la question, ne veut pas dire tout le temps. La poésie peut également traiter du bonheur et de la joie de vivre, mais aussi de l'amour, comme dans le poème de Paul Verlaine «Il pleure dans mon c½ur« ou encore dans «Les femmes sont sur la Terre« de Victor Hugo, mais aussi, et encore dans l'exemple de Baudelaire et des «Fleurs du Mal«, dans «Hymne à la beauté«. Certains poètes ont écrit pour des évènements tel que Paul Eluard qui est un grand poète de la Résistance durant les années abominables nazies.
 En conclusion, je dirais que la poésie peut caractériser et traduire la souffrance de son auteur, mais également sa joie et sa bonne humeur, ainsi que son bien-être, ce qui n'est pas souvent le cas de Baudelaire dans Spleen et Idéal, premier chapitre des «Fleurs du Mal«, «Spleen« signifiant le mal-être... «Idéal« étant peu présent ! La poésie reste tout de même dans notre culture du fait de ses apports culturels et de ses effets psychologiques pouvant totalement changer l'humeur des Hommes. Mais est-ce que les ½uvres des Grands Poètes tels que Victor Hugo, ou Guillaume Apollinaire continueront d'être inculquées aux générations futures? 

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