Le débarquement en Normandie
Publié le 17/01/2022
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1943).
Mais au printemps 1943 s'est produit un tournant.
L'obstruction britannique aux propositions américaines a dû cesser.
Le plan d'un débarquement à l'ouest est adopté auxconférences anglo-américaines de Washington (mai 1943) et de Québec (août 1943).
Confirmé lors du sommet Roosevelt-Churchill-Staline à Téhéran (novembre 1943), il se concrétise avec la nomination d'Eisenhower, quelques jours plus tard, à la têtede l'opération " Overlord " (nouveau nom donné à " Round up " ).
Dès 1943, le choix pour " Overlord " s'était porté sur la Normandie.
Trois contraintes en effet devaient être prises en compte :la nécessité de débarquer sur des plages (l'échec sanglant du raid contre Dieppe en 1942 avait enseigné qu'il était vain des'attaquer à des ports transformés en forteresses) l'obligation d'opérer sur des côtes situées dans la limite du rayon d'action de lachasse basée en Angleterre, c'est-à-dire des bouches de l'Escaut au Cotentin (ce qui excluait la Bretagne) le besoin de disposerassez rapidement d'un port en eau profonde (Cherbourg, en l'occurrence).
Les plages normandes offraient, par leur configuration et leur étendue, les facilités nécessaires pour conduire le premier assautet amener rapidement des renforts, tandis que l'arrière-pays (dont on n'avait pas assez étudié le paysage de bocage propice à ladéfense) occupait une position géographique favorable à une grande manoeuvre de percée et d'encerclement de l'ennemi.
Maiscette première version d' " Overlord " est jugée nettement insuffisante par Montgomery, nommé au début de 1944 à la tête ducorps expéditionnaire.
Le plan définitif comporte un débarquement sur une largeur de 80 kilomètres en cinq plages : Utah etOmaha à l'ouest pour les américain, Gold, Juno et Sword à l'est pour les Anglo-Canadiens.
Il porte à cinq divisions l'effectif destroupes chargées de donner l'assaut par mer, avec trente divisions à amener par la suite.
Enfin, le plan étoffe considérablement,aux ailes, les forces aéroportées-parachutistes et planeurs-de façon à verrouiller les deux extrémités de la tête de pont enempêchant les contre-attaques de flanc.
Au total, il s'agit de mettre à terre, le jour J, 50 000 hommes, 1 500 chars, 3 000 canons, 2 500 véhicules tout terrain et10 000 autres véhicules, l'ensemble devant être renforcé dans les quarante-huit heures de cinq autres divisions.
Au bout de deuxmois (J+60), la tête de pont doit avoir reçu deux millions d'hommes et deux millions de tonnes de matériel.
Détail technique très important : alors que tout le dispositif allemand de défense a été établi en perspective d'un débarquement àmarée haute (position et angle de tir des batteries, obstacles sur les plages, etc..), les alliées ont choisi de lancer leurs premièresvagues d'assaut à mi-marée, ce qui va leur donner un avantage primordial.
Trois atouts pour chacun
A évaluer les chances des adversaires à la veille du jour J, on peut considérer que chacun d'eux dispose de trois atoutsmajeurs.
Du côté allemand, le premier atout, c'est évidemment le mur de l'Atlantique.
Côtes hérissées de blockhaus, decasemates, de canons et de nids de mitrailleuses, fossés antichars et chevaux de frise, mines et barbelés, marais et estuairesinondés (en Normandie, c'est le cas de la Dives, de la Vire, de la Taute), le tout constitue un formidable barrage contre lesassaillants.
En outre, depuis que Rommel a été nommé à la tête du groupe d'armées B (front de la Manche et de la mer duNord), il a fait renforcer encore la " grande muraille de l'Ouest ", en particulier sur la côte normande, jugée insuffisammentéquipée et où l'esprit intuitif de Hitler redoute un débarquement.
En deuxième lieu, les dirigeants allemands comptent sur les armes secrètes.
De fait, celles-ci sont prêtes à intervenir : " mines-huîtres ", ou mines à dépression, capables de jeter la perturbation sur les lignes de communication entre l'Angleterre et la tête depont établie en France, et surtout bombes volantes, ou V1, destinés à dévaster Londres (les tirs commenceront effectivement le12 juin en deux semaines, deux mille V1 seront lancés sur l'Angleterre et sa capitale).
Enfin, les Allemands comptent sur leur supériorité terrestre : qualité du commandement, valeur de l'armement, capacité demanoeuvre, troupes entraînées et aguerries (alors que la plupart des soldats alliés affrontent le feu pour la première fois) plusencore, présence d'une puissante réserve de blindés-dix divisions de panzers stationnées en France et constituant une massestratégique de première force.
Néanmoins, à ces atouts les Alliés opposent leurs propres atouts, également au nombre de trois.
Mais ce sont des atoutsmaîtres.
En premier lieu, la maîtrise de la mer.
Le 6 juin 1944, la Manche appartient à la marine alliée (80 % de naviresbritanniques, 20 % de navires américains).
D'autre part, les Alliés cumulent avec la maîtrise de la mer celle de l'air.
Aux 7 500avions de la RAF et le l'USAF qui opèrent le 6 juin, la Luftwaffe ne peut opposer que 150 chasseurs en état de vol et autant debombardiers sur tout le territoire de la France, de la Belgique et des Pays-Bas.
Elle est, en fait, absente du ciel ce jour-là ainsi.
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