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« L’appropriation des Biens Communs menace-t-elle la sécurité alimentaire mondiale ?

Publié le 07/03/2014

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« L’appropriation des Biens Communs menace-t-elle la sécurité alimentaire mondiale ? 

 

« La terre fournit suffisamment pour satisfaire les besoins de tous les hommes, mais pas la cupidité de chaque homme" nous disait Gandhi. En effet aujourd’hui sur Terre, 1 Milliard d’êtres humains souffrent de la faim et parmi eux les trois quarts sont paysans, quel paradoxe que de cultiver la terre sans pouvoir manger ! 

 

L’alimentation de l’homme est pleinement lié au monde végétal. 

Avant la plante, il y a la graine, qui possède en elle tout un patrimoine génétique assurant sa croissance et son développement…la graine c’est la vie. Pour germer il lui faut se trouver dans une terre fertile prête à lui apporter les nutriments nécessaires…la terre c’est la vie. Le mariage graine + terre ne suffit pourtant pas pour que la plante puisse se développer, elle a indispensablement besoin d’eau, car…l’eau, c’est la vie ! 

 

Donc, un paysan a besoin pour assurer sa Sécurité Alimentaire de pouvoir jouir de certains des Biens Communs de l’humanité, en l’occurrence la terre, l’eau et les semences. 

 

- La sécurité alimentaire est assurée quand toutes les personnes, en tout temps, ont économiquement, socialement et physiquement accès à une alimentation suffisante, sure et nutritive, qui satisfait leurs besoins nutritionnels et leur préférence alimentaire pour leur permettre de mener une vie active et saine 1 

 

- Le Bien Commun, correspond à ce qui est naturellement accessible pour tous les êtres humains. Principe philosophique recouvrant plusieurs aspects, tels que l’air, l’eau, les semences, les connaissances, la biodiversité, la santé, en fait toute la diversité qui constitue le monde dans lequel nous vivons. En fait la diversité des richesses de la planète terre, qui appartiennent à tout le monde . 

 

Nous nous sommes donc demandé si l’appropriation des biens communs était une menace pour la sécurité alimentaire mondiale. Cette problématique recouvre de nombreux domaines, tels que l’agriculture, la politique, l’économie, le social, l’environnement et la santé. Des domaines que l’on retrouve au niveau global jusqu’au niveau local de la question de l’appropriation des Biens Communs. 

 

Nous entendons par appropriation des Biens Communs, le fait qu’aujourd’hui, grâce aux brevets ou aux capitaux, on peut légalement affirmer que nous sommes désormais propriétaire de telle ou telle chose, qui pourtant appartient à tous êtres vivants, à la vie. Les Biens Communs recouvrent beaucoup de choses, soit l’eau, l’air, les gènes, la biodiversité mondiale, les connaissances traditionnelles, le monde de la santé et voir même les services publics. Il est évident que nous traiterons seulement ceux qui touchent l’alimentation et la sécurité alimentaire. Les services publics et le monde de la santé, qui bien que de plus en plus mis aux mains d’intérêt privés, ne seront pas traité dans notre réflexion, nous nous attacherons à l’appropriation faites sur la biodiversité (semences), l’eau et la terre. 

 

Dans un premier temps, nous essayerons de comprendre qui s’approprient quels Biens Communs de l’humanité, pourquoi, dans quel contexte (politique et économique) et surtout comment. Dans un deuxième temps, nous analyserons les conséquences des brevets posés sur le vivant (comme les semences), les conséquences de la privatisation de l’eau et de l’accaparation des terres du Sud par les pays du Nord. En enfin nous nous pencherons sur l’éthique de telles pratiques, sur la légitimité de s’approprier des Biens Communs et où cela peut dans le futur nous mener. 

 

Cher lecteurs, bonne lecture ! 

1 Définition de la FAO (Organisation des nations unis pour l’alimentation et l’agriculture), Sommet mondial de l’alimentation, Rome, 1996.

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