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L'apostrophe

Publié le 22/02/2012

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L'apostrophe est une figure de style par laquelle on s'adresse plus ou moins solennellement à une personne présente ou absente, ou à une entité qu'on personnifie. Cette interpellation se traduit souvent par l'emploi du « ô » vocatif (« Sois sage, ô ma Douleur», écrit Baudelaire), mais pas nécessairement. Elle a d'abord une fonction expressive : le locuteur laisse jaillir de lui son sentiment (d'admiration ou de mépris, d'amour ou de haine) à l'égard de la personne ou de la réalité qu'il éprouve le besoin d'interpeller, d'apitoyer ou de supplier. Mais elle a surtout une fonction dramatique. La force du ton, la vigueur de l'exclamation donnent une importance solennelle à la personne prise à partie, vouvoyée ou tutoyée. Elle « théâtralise » en quelque sorte le discours. Or, si l'on emploie normalement le « tu » ou le « vous » pour s'adresser à quelqu'un qui est présent, le tutoiement et le vouvoiement peuvent servir, réciproquement, à faire comme si la personne à laquelle on s'adresse était là. Ainsi, l'apostrophe, forme solennelle de la seconde personne, sert le plus souvent à rendre intensément présents — dans le texte — tes êtres qu'on invoque ou les choses qu'on personnifie, — qu'il s'agisse des pères jésuites interpellés par Pascal, de l'Etre éternel convoqué par Rousseau ou Voltaire (voir explications suivantes), de la Mort suppliée par Hugo, ou de Barbara apostrophée par Prévert.

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