L'affaire Festina, premier grand procès du dopage
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
«
Festina, a été mis en cause dans l'importation des substances illicites.
Puis, Jean Dalibot, autre soigneur de l'équipe, poursuivi,notamment, pour avoir administré des produits.
Une pharmacienne de Veynes, près de Gap (Hautes- Alpes) et son compagnon,comptable, ont également été impliqués pour avoir fourni illégalement des médicaments à Willy Voet.
Entendus à leur tour, plusieurs coureurs ou anciens coureurs de Festina ont reconnu avoir cédé au dopage : Armin Meïer,Laurent Brochard, Neil Stephens, Didier Rous, Christophe Moreau, Laurent Dufaux, Lylian Lebreton, ont détaillé le système misen place par Festina.
Alex Zülle, également dopé, affirmait que chez ONCE, où il officiait précédemment, la consommationd'EPO s'opérait de la même manière, sous contrôle médical.
De même, Gilles Bouvard attestait de pratiques identiques dansl'équipe Casino, ainsi qu'Emmanuel Magnien, pour la Française des jeux, sa nouvelle équipe - bien qu'il réfutât pour lui-mêmetout dopage.
En revanche, malgré les témoignages contraires de leurs coéquipiers et des analyses défavorables, Pascal Hervé etRichard Virenque contestaient se doper, ce dernier affirmant temporairement qu'il l'avait peut-être été à son insu.
Ces mises en cause débouchèrent sur de nouvelles poursuites : contre Joseph d'Hont, soigneur de la Française des jeux, etNicolas Terrados Cepeda, le médecin de l'équipe espagnole ONCE.
Un non-lieu était par ailleurs ordonné en faveur du coureuritalien Rodolfo Massi, un temps impliqué comme possible fournisseur d'EPO.
A l'issue de l'instruction, soupesant le rôle joué par chacun dans l'instauration du système de dopage chez Festina, le juge Keil amaintenu l'incrimination de « complicité d'incitation à l'usage de produits dopants » à l'encontre de Richard Virenque.
UNE TRENTAINE DE TÉMOINS
Une façon de ne pas épargner l'attitude de certains coureurs dans le système mis en place.
Le juge a estimé que, chez Festina,les « barons », « groupe dont le leader était M.
Virenque » , avaient pour objectif de « créer une dynamique de groupe aimantantles autres vers le dopage ».
L'accusation, du point de vue juridique, ne l'a jamais suivi, et ne devrait, sur ce point, pas davantagele suivre à l'audience.
Une trentaine de témoins et d'experts devraient être entendus.
Parmi ces dépositions, celles de Daniel Baal et de RogerLegeay, respectivement président de la Fédération française de cyclisme et ancien président de la Ligue professionnelle decyclisme, qui furent brièvement mis en examen pour complicité d'incitation à l'usage de produits dopants avant de bénéficier d'unnon-lieu.
Estimant que leur responsabilité morale, à défaut de leur responsabilité juridique, pouvait être engagée, le juge Keil affirmait,dans son ordonnance de non-lieu, que MM.
Baal et Legeay « ne pouvaient que connaître le problème de la généralisation del'incitation et de la facilitation d'usage de produits dopants, ce qu'eux-mêmes ont reconnu ».
JEAN-MICHEL DUMAY Le Monde du 24 octobre 2000
CD-ROM L'Histoire au jour le jour © 2002, coédition Le Monde, Emme et IDM - Tous droits réservés.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Grand oral du bac : Histoire L'AFFAIRE DREYFUS
- L'affaire Landru L e «Barbe-Bleue» de Gambais En quelques jours, au cours du mois d'avril 1919, l'incroyable affaire Landru se dévoila progressivement aux yeux du grand public.
- Les procès-verbaux des quatre premières années font état de mésententes entre les administrateurs et les actionnaires. Charles-Albert Poissant, Donohue : l'histoire d'un grand succès québécois
- L'affaire Boulanger Un grand maladroit.
- L'affaire Boulanger Un grand maladroit.