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La vieille histoire du "national-populisme"

Publié le 17/01/2022

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21 avril 2002 La France est de retour : sous ce titre d'un livre de Jean-Marie Le Pen que faut-il entendre ? Dans les conversations, on parle de "fascisme"; dans certaines proclamations, de "totalitarisme"; dans les journaux, avec plus de prudence, on enveloppe la marchandise lepéniste sous le terme vague d'"extrême droite". Le principal intéressé se déclare, lui, le porte-parole d'une "droite populaire, sociale et nationale". Pour une fois, sa définition est peut-être la plus exacte. Disons, pour faire plus court: un "national-populisme". Une vieille histoire. Le phénomène est apparu voilà un siècle, entre deux crises politiques bien connues, le boulangisme et l'affaire Dreyfus (1887-1900). On a vu, en ces années-là, prendre forme une nouvelle droite, défiant les représentants officiels du Parti conservateur, entamant l'audience de l'extrême gauche, troublant le jeu politique installé, en mobilisant les "masses" sur quelques slogans serinés. Ce nouveau courant était "populaire". Il opposait le peuple, son bon sens, son honnêteté, à une classe politique corrompue et avachie dans les délices parlementaires. Face à la gabegie et aux "voleurs", il fallait lui rendre la parole. Comme Le Pen qui, aujourd'hui, préconise d'"élargir le droit de référendum", les Drumont, les Rochefort, les boulangistes défiaient l'équivalent de "la bande des quatre" par la vox populi. Maurice Barrès, interprète le plus distingué de la tendance, a fait la théorie de l'"instinct des humbles" contre la "logique" des intellectuels. Cette droite s'affirmait "sociale", offrant sa protection à tous les "petits" contre tous les "gros". Son public était par excellence, mais non exclusivement, celui des anciennes couches moyennes de l'artisanat et du commerce menacées par l'usine et les grands magasins. Elle pouvait rallier les membres de toutes les professions inquiètes des changements dans la structure économique du pays. La dépression, source de chômage, qui devait durer jusqu'aux dernières années du siècle, pouvait lui concilier la sympathie des sans-emploi. La politique laïque du régime lui assurait l'adhésion de nombreux catholiques. Enfin, cette nouvelle droite était "nationale", en sacralisant la communauté du même nom, au mépris de toutes les autres. Quand Le Pen nous récite son éternel credo: "J'aime mieux mes filles que mes nièces; mes nièces que mes voisines; mes voisines que des inconnus et les inconnus que mes ennemis", il reprend l'antienne d'un Moi national farouche, en proie à la fièvre obsidionale, muraillé contre l'univers. Nous sommes ici aux antipodes d'un Michelet faisant de la France l'"idéal moral du monde", d'un Montesquieu, anti-Le Pen avant la lettre, écrivant: "Si j'avais su quelque chose utile à ma famille et qui ne l'eût pas été à ma patrie, j'aurais cherché à l'oublier; si j'avais su quelque chose utile à ma patrie et qui eût été préjudiciable à l'Europe, ou qui eût été utile à l'Europe et préjudiciable au genre humain, je l'aurais rejeté comme un crime." Contre la tradition humaniste, le national-populisme, lui, érige l'égoïsme tribal en idéal spirituel et politique. L'obsession de la "race", la phobie du métissage, la haine de l'étranger, sont les expressions courantes de cette régression au stade de la société fermée. Les tribuns populistes sont les contemporains de l'ère des masses : grande presse et libertés publiques concourent à faire de l'opinion un acteur principal de la vie politique. Les professionnels de celle-ci doivent compter avec les éditorialistes et les échotiers des feuilles populaires. La Croix, l'Intransigeant, la Libre Parole, entre autres, ameutent leurs lecteurs sur quelques idées simples, non démontrées mais répétées à l'envi, et obtenant du même coup une force de contagion efficace. L'important est de trouver la formule qui fait choc. Un Rochefort, ex-opposant à l'Empire, ex-déporté de la Nouvelle-Calédonie, rallié au populisme, est passé maître en la matière : toute la France répète ses calembours, ses paillardises, ses quolibets. Plus c'est gros, plus ça fait mouche. L'image violente, la formule explosive, suscitent beaucoup plus d'adhérents qu'une argumentation serrée. Le national-populisme inaugure une technique de la propagande politique qui frappe Gustave Le Bon, observateur du mouvement boulangiste, auteur de Psychologie des foules, publiée en 1895 : "L'affirmation pure et simple, dégagée de tout raisonnement et de toute preuve, constitue un sûr moyen de faire pénétrer une idée dans l'esprit des foules (...). La chose répétée finit, en effet, par s'incruster dans ces régions profondes de l'inconscient où s'élaborent les motifs de nos actions." A quoi fait écho l'élève Le Pen : "La politique, c'est l'art de dire et de redire les choses de façon incessante jusqu'au moment où elles sont comprises et assimilées." Un discours en trois temps Quelles "choses" ? Trois affirmations principales, qui font système : 1) Nous sommes en décadence. Les livres et les harangues lepénistes sont rythmés par le mot "décadence", tout comme un Maurice Barrès était jadis hanté par les "crépuscules d'Occident". Les chants funèbres de Drumont s'emparaient aussi de tous les signes de décrépitude. "Jamais la France n'a été dans une situation plus critique", écrit-il dans la France juive, en 1886. Ou dans un livre antérieur, Mon vieux Paris : "Un souvenir de civilisations disparues vous obsède à chaque instant dans ce Paris colossal." Et de flétrir l'immoralité croissante, la criminalité, la corruption, l'exploitation du vice, l'auteur exprimant le "sentiment accablant que la société est en train de voler en éclats" ; une impression tragique de dégénérescence... La métaphore médicale imprime la crainte dans l'imagination. Barrès emploie, comme son maître Jules Soury, des images pathologiques pour rendre compte du mal politique : "Oui, écrit-il dans l'Appel au soldat, Boulanger entendait que le parlementarisme est un poison du cerveau comme l'alcoolisme, le saturnisme, la syphilis, et que, dans les verbalismes et la vacuité de ce régime, tout Français s'intoxique." Dans les années 30, nul mieux que Drieu, disciple de Barrès, ne parlera du "fait écrasant" de la décadence comme d'une névrose qui mine le pays : "Il y a une puissance de syphilis dans la France", écrit-il dans Gilles. De même, pour Le Pen, les frayeurs provoqués par le SIDA - frayeurs qu'il s'efforce d'aggraver par ses propos outrés - étayent opportunément sa croisade : un virus travaille à la décomposition du tissu social. 2) Les coupables sont connus. Le tableau lugubre de la décadence, inspiré par des faits tantôt avérés, tantôt exagérés, tantôt fictifs, et toujours détachés de leur contexte, puis mélangés et montés dramatiquement en épingle, appelle la désignation des coupables. L'astuce du magicien populiste est de concentrer toutes les responsabilités sur quelques têtes précises; de décharger l'angoisse qu'il a contribué à faire croître dans son auditoire sur une minorité d'agents maléfiques, contre lesquels il pourra ressouder la plus grande union entre les membres de la communauté. Loin de donner au changement - vécu comme un cauchemar - l'analyse des causes complexes qui y travaillent, le démagogue utilise les facilités de la " causalité diabolique ". A l'époque de Boulanger, il s'agit encore principalement de la classe politique, faite d'incapables et de prévaricateurs. Mais, déjà, une interprétation plus " profonde " du déclin est en cours, se développe et s'imposera dans les années 1890 : l'" invasion juive ". Edouard Drumont, qui en a été le vulgarisateur le plus fameux, grâce à ses best-sellers et à son journal quotidien, a révélé le mystère de ce passage douloureux des temps bénis au temps des troubles d'une formule qui a fait date : " Tout vient du juif, tout revient au juif. " Le reste est secondaire, subsidiaire et dépendant de cette causalité centrale, selon laquelle un complot des fils de Sion vise à détruire la France chrétienne. Réduire le complexe à l'élémentaire Dans les années 30, la crise venue, le vieux cri de Drumont : " La France aux Français " est répété à l'unisson par une myriade d'organisations plus ou moins groupusculaires et de publications véhémentes qui concourent de haine xénophobe et antisémite. Dès 1931, Pierre Amidieu du Clos avait donné le ton à la Chambre des députés : " Nous ne souffrons pas d'une crise de chômage nationale, mais d'une crise d'invasion étrangère. " Parmi les excitateurs les plus acharnés, Henri Béraud assure le succès de l'hebdomadaire Gringoire : " Admire, Français moyen, écrit-il en 1937, admire tout ton saoul, le beau cadeau que te fait l'univers, admire la guenille levantine, la pouillerie des ghettos, la vermine des Carpates et les terroristes macédoniens. " L'arrivée à la présidence du conseil de Léon Blum déchaîne les interprètes de la causalité diabolique : " Le juif ruine mieux, écrit Laurent Viguier. Et, de même que le vainqueur impose au vaincu des charges pour alourdir sa défaite, le juif nous a imposé sa loi " sociale " pour saper toute activité productrice et empêcher tout élan vers le travail. " (Les Juifs à travers Léon Blum.) Pour rendre aux yeux des foules les choses évidentes, il faut réduire le complexe à l'élémentaire. Comme dit encore l'auteur de l'Appel au soldat : " L'imagination populaire simplifie les conditions du monde réel. " Dans le national-populisme lepéniste, l'immigré maghrébin s'est substitué au juif, même si de lourdes allusions tendent à démontrer que celui-ci n'est toujours pas innocenté. " Tout vient de l'immigration ; tout revient à l'immigration. " Le chômage ? " Deux millions et demi de chômeurs, ce sont deux millions et demi d'immigrés de trop. " La criminalité ? L'hebdomadaire du Front national publie une rubrique régulière sur les méfaits des " envahisseurs ". La crise démographique ? Les étrangers y contribuent en s'installant dans les HLM à la place des Français, ainsi découragés de faire des enfants faute de logement. Le déséquilibre de nos échanges ? Ce sont les exportations de devises vers les pays d'origine qui en sont la cause. Etc. D'où s'ensuit le " droit de légitime défense " des " indigènes français " face à " la vague déferlante du démographisme asiatique et africain". Menacés de "submersion", nous devons donc réagir. 3) Heureusement, voici le sauveur. Barrès, bon guide décidément, écrit de Boulanger : "Qu'importe son programme, c'est en sa personne qu'on a foi. Mieux qu'aucun texte, sa présence touche les coeurs, les échauffe. On veut lui remettre le pouvoir, parce qu'on a confiance qu'en toute circonstance il sentira comme la nation." Un homme providentiel doit nous faire sortir de la décadence comme Moïse a su faire sortir son peuple d'Egypte. Tous les populismes trouvent la solution politique dans l'élection d'un homme déjà élu par les dieux, et dont la mission sera de nettoyer l'Etat de ses serviteurs abusifs et de redonner la parole au peuple. Après l'échec de Boulanger en 1889, le mouvement populiste n'a pas su lui trouver de remplaçant : ce fut une des faiblesses de l'anti-dreyfusisme, tiraillé entre plusieurs ligues et chapelles, sans que Déroulède, Drumont, Rochefort, Jules Guérin ou quelque général pût s'imposer. Dans les années 30, en pleine recrudescence du national-populisme, la guerre des chefs et la concurrence des ligues ont redoublé. En 1935, Jean Renaud, de la Solidarité française, réclame un président de la République "comme Salazar". La même année, Gustave Hervé, ex-champion de l'antimilitarisme socialiste passé au "socialisme national", trouve mieux : "C'est Pétain qu'il nous faut." ("Si Boulanger, entre nous, c'était du toc, Pétain, ce n'est pas du toc, c'est la gloire pure et modeste.") La défaite militaire de 1940 devait le combler. Et, de ce fait, Pétain reprit en partie le programme du vieux populisme rajeuni par les années 30 : statut des juifs, guerre aux franc-maçons, mise en sommeil sine die du Parlement, réconciliation des classes dans la charte du travail... Tout y était, sauf la parole rendue au peuple. Parfois - autre cas de figure - la revendication populiste, jouant les apprentis sorciers, favorise l'arrivée au pouvoir d'un sauveur inattendu et incontrôlable. Poujade prépare ainsi le lit de de Gaulle, dont toute l'action sera à l'inverse des espérances poujadistes : renforcement des concentrations industrielles et commerciales, fin de l'Algérie française. Ce qui désigne aujourd'hui Le Pen à ses compatriotes comme chef providentiel tient à quelques attributs marquants, dont il se glorifie. Sa nationalité d'abord. Il se flatte de ses origines bretonnes à juste titre, car au commencement était le Celte, le Français de granit, autrement dur que les Français sédimentaires, ceux que les vagues de conquête successives ont accumulés dans l'extrême Europe occidentale. Et même Le Pen conjugue les deux définitions du principe nationalitaire. Jean-Marie est français par la longue chaîne de ses ancêtres qui aboutit à sa crinière blonde (?) et à ses yeux bleus. Mais Le Pen l'est aussi parce qu'il l'a mérité et voulu : son engagement dans les parachutistes en Indochine et en Algérie en témoigne. Un sang pur à l'allemande et un volontaire à la française : on ne fait pas mieux. A ses certificats d'appartenance, il ajoute la virilité. Rien ne lui plait tant que de poser en tenue de combat : treillis militaire, béret rouge de para, gants de boxeur, pose devant ses dobermans, "homme tranquille" à la John Wayne... Sa phobie de l'homosexualité achève le portrait du surmâle. Bravant toutes les infortunes, se relevant de toutes les adversités : la volonté. "La multitude écoute toujours l'homme doué de volonté forte", écrit Le Bon. Chez Le Pen, cela se manifeste par l'absence de doute, d'état d'âme délétère, de scrupules intellectuels : il donne de la voix, du geste, au besoin du bras d'honneur. Il est l'homme des foules, l'homme-foule, sorti des masses. Le contraire d'un énarque, d'un homme du " milieu ", élevé dans le sérail, ou d'un bourgeois dévoyé. Il ne représente pas le peuple ; il est le peuple par excellence. Enfin, comme tous les démagogues, il est orateur-né : sans sa verve, point de Le Pen. Il subjugue par ses formules où l'approximation le dispute au mauvais goût ; flatte les vieux par les slogans pétainistes et maurrassiens (" La vie n'est pas neutre ", " La France d'abord "...) ; amuse la galerie en retournant les injures (" Je suis la bête immonde, qui monte, qui monte... "). Mais aussi par ses dons de dramatisation et de suggestion. Faire peur (" Nous sommes menacés, envahis, contaminés... ") et, du même pas, rassurer (je suis votre " rempart") : c'est tout l'art. Tel veut apparaître l'homme qui entend rétablir le travail, la famille, la patrie, la peine de mort et le latin à la messe.

« "sentiment accablant que la société est en train de voler en éclats " ; une impression tragique de dégénérescence...

La métaphore médicale imprime la crainte dans l'imagination.

Barrès emploie, comme son maître Jules Soury, des imagespathologiques pour rendre compte du mal politique : " Oui, écrit-il dans l'Appel au soldat , Boulanger entendait que le parlementarisme est un poison du cerveau comme l'alcoolisme, le saturnisme, la syphilis, et que, dans les verbalismes etla vacuité de ce régime, tout Français s'intoxique ." Dans les années 30, nul mieux que Drieu, disciple de Barrès, ne parlera du " fait écrasant " de la décadence comme d'une névrose qui mine le pays : " Il y a une puissance de syphilis dans la France ", écrit-il dans Gilles .

De même, pour Le Pen, les frayeurs provoqués par le SIDA - frayeurs qu'il s'efforce d'aggraver par ses propos outrés - étayent opportunément sa croisade :un virus travaille à la décomposition du tissu social. 2) Les coupables sont connus .

Le tableau lugubre de la décadence, inspiré par des faits tantôt avérés, tantôt exagérés, tantôt fictifs, et toujours détachés de leur contexte, puis mélangés et montés dramatiquement en épingle, appelle la désignation descoupables.

L'astuce du magicien populiste est de concentrer toutes les responsabilités sur quelques têtes précises; de déchargerl'angoisse qu'il a contribué à faire croître dans son auditoire sur une minorité d'agents maléfiques, contre lesquels il pourraressouder la plus grande union entre les membres de la communauté.

Loin de donner au changement - vécu comme uncauchemar - l'analyse des causes complexes qui y travaillent, le démagogue utilise les facilités de la " causalité diabolique ".

Al'époque de Boulanger, il s'agit encore principalement de la classe politique, faite d'incapables et de prévaricateurs. Mais, déjà, une interprétation plus " profonde " du déclin est en cours, se développe et s'imposera dans les années 1890 : l'"invasion juive ".

Edouard Drumont, qui en a été le vulgarisateur le plus fameux, grâce à ses best-sellers et à son journal quotidien,a révélé le mystère de ce passage douloureux des temps bénis au temps des troubles d'une formule qui a fait date : " Tout vient du juif, tout revient au juif .

" Le reste est secondaire, subsidiaire et dépendant de cette causalité centrale, selon laquelle un complot des fils de Sion vise à détruire la France chrétienne. Réduire le complexe à l'élémentaire Dans les années 30, la crise venue, le vieux cri de Drumont : " La France aux Français " est répété à l'unisson par une myriade d'organisations plus ou moins groupusculaires et de publications véhémentes qui concourent dehaine xénophobe et antisémite.

Dès 1931, Pierre Amidieu du Clos avait donné le ton à la Chambre des députés : "Nous ne souffrons pas d'une crise de chômage nationale, mais d'une crise d'invasion étrangère. " Parmi les excitateurs les plus acharnés, Henri Béraud assure le succès de l'hebdomadaire Gringoire : " Admire, Français moyen , écrit-il en 1937, admire tout ton saoul, le beau cadeau que te fait l'univers, admire la guenille levantine, la pouillerie des ghettos, la vermine des Carpates et les terroristes macédoniens .

" L'arrivée à la présidence du conseil de Léon Blum déchaîne les interprètes de la causalité diabolique : " Le juif ruine mieux , écrit Laurent Viguier.

Et, de même que le vainqueur impose au vaincu des charges pour alourdir sa défaite, le juif nous a imposé sa loi "sociale " pour saper toute activité productrice et empêcher tout élan vers le travail .

" ( Les Juifs à travers Léon Blum .) Pour rendre aux yeux des foules les choses évidentes, il faut réduire le complexe à l'élémentaire.

Comme dit encore l'auteur del'Appel au soldat : " L'imagination populaire simplifie les conditions du monde réel .

" Dans le national-populisme lepéniste, l'immigré maghrébin s'est substitué au juif, même si de lourdes allusions tendent à démontrer que celui-ci n'est toujours pasinnocenté.

" Tout vient de l'immigration ; tout revient à l'immigration .

" Le chômage ? " Deux millions et demi de chômeurs, ce sont deux millions et demi d'immigrés de trop .

" La criminalité ? L'hebdomadaire du Front national publie une rubrique régulière sur les méfaits des " envahisseurs ".

La crise démographique ? Les étrangers y contribuent en s'installant dansles HLM à la place des Français, ainsi découragés de faire des enfants faute de logement.

Le déséquilibre de nos échanges ? Cesont les exportations de devises vers les pays d'origine qui en sont la cause.

Etc.

D'où s'ensuit le " droit de légitime défense " des " indigènes français " face à " la vague déferlante du démographisme asiatique et africain ".

Menacés de "submersion", nous devons donc réagir. 3) Heureusement, voici le sauveur .

Barrès, bon guide décidément, écrit de Boulanger : " Qu'importe son programme, c'est en sa personne qu'on a foi.

Mieux qu'aucun texte, sa présence touche les coeurs, les échauffe.

On veut lui remettre lepouvoir, parce qu'on a confiance qu'en toute circonstance il sentira comme la nation ." Un homme providentiel doit nous faire sortir de la décadence comme Moïse a su faire sortir son peuple d'Egypte.

Tous les populismes trouvent la solution politiquedans l'élection d'un homme déjà élu par les dieux, et dont la mission sera de nettoyer l'Etat de ses serviteurs abusifs et deredonner la parole au peuple.. »

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