La technique a-t-elle perdu l'homme ?
Publié le 22/07/2010
Extrait du document
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droits et montre que le dit pouvoir de l'homme sur la nature est bien fragile => Catastrophes naturelles encoreinévitables de nos jours.
* Alors, s'il est vrai qu'on loue la technique, on ne saurait ignorer les mises en gardes presque aussi fréquentescontre celle-ci ; on se méfie du progrès.
On peut même quelques fois y voir la marque d'une véritable technophobie: les techniques et les techniciens ont inspiré pendant longtemps un véritable mépris, et de la méfiance.Déjà chez les anciens, les mythes contribuaient à faire naître une méfiance vis-à-vis de la technique.
On penseimmédiatement au mythe de Prométhée, qui est puni pour avoir volé la technique et l'avoir donné aux hommes qui,de surcroit, sont incapables de vivre avec cette seule technique, il faut la politique pour la contenir (on voit doncdéjà se dresser une hiérarchie).
On peut donc nettement observer une technique qui a perdu l'homme, et mêmel'homme divin.
Cf Prométhée enchaîné d'Eschyle : "C'est à cause des faveurs que j'ai procurées aux mortels que jeme vois sous le joug de la nécessité, infortuné que je suis".Pour avoir sauvé les hommes avec la technique, Prométhée est donc puni et, ironie du sort, il est lui même, dans lapièce, puni par la technique (insistance sur les outils qui le clouent à son rocher) => présentation du caractère àdouble tranchant de la technique.
Alors pour quelles raisons se méfie-t-on de la technique ? Comment la technique-t-elle perdu l'homme ?
* S'il est vrai que, comme nous l'avons vu, la technique donne un certain pouvoir à l'homme, il semble que cepouvoir aie pris le pas sur le reste, il a en quelque sorte dépassé l'homme et a gagné la course, il l'a laissé perduquelques mètres derrière ; l'évolution de la technique mrque bien cette course à la puissance, au mépris de la natureet du travailleur : sa capacité à libérer du travail a été source de chômage et de déshumanisation = on voit de plusen plus dans le domaine du travail l'homme disparaître pour laisser place à une machine qui fait le travail à sa place.C'est donc bien une perte de l'homme au sens le plus concret du terme.
* Pour Rousseau, c'est aussi la technique qui a perdu l'homme, qui l'a en quelque sorte dénaturé, éloigné de ce qu'ilétait vraiment.
Dans le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, il fait partir lanaissance de l'homme moderne depuis la technique (avec ses premiers efforts d'agriculture, de travail du fer etc.
...)et montre que l'homme, lorsqu'il était à l'etat de "sauvage" , tirait a contrario sa force de son corps, et non pas desoutils (il n'en avait pas, et il était donc bien obligé de dvp son corps).
Rousseau argue que c'est donc bien l'outil (=la technique) qui a affaibli l'homme :
homme sauvage ≤ homme civilisé ac.
outilsMAIShomme sauvage ≥ homme civilisé sans outils."Le corps de l'homme sauvage est le seul instrument qu'il connaisse".
A partir de là, il est clair pour Rousseau qu'en dépassant la Nature de la sorte, l'homme s'est condamné, il s'estperdu dans un chemin sans retour : cela a fait naître les premières inégalités (faim, richesse qui permettait quecertains soient plus oisifs que d'autres ...).
Ce comportement, qui a pris le contre pied de la Nature, fait dire aRousseau que l'homme civilisé est donc un "homme dépravé" bien loin de la "bonne constitution des sauvages",homme devient de + en + faible alors que l'homme primitif est apte à survivre sans les acquisitions techniques del'état social => rejet de la médecine, santé animal ≥ homme social (en effet, ac la médecine de l'époque deRousseau, on avait peu de chance de sortir en bonne santé !)."Avec si peu de sources de maux, l'homme dans l'Etat de nature n'a donc guerre besoin de remèdes, moins encorede médecins".
Rousseau en déduit donc une certaine inutilité de l'outillage pour l'homme sauvage, qui peut très bienvivre sans : "le premier qui se fit des habits ou un logement se donna en cela des choses peu nécessaires".
Bref, sila technique est certes une faculté de se perfectionner /Nature (en l'imitant), cela n'en est pas moins dangereuxpour Rousseau : en se perfectionnant, l'homme perd paradoxalement tout ce qu'il avait acquis.
Le perfectionnementest la seule faculté qui nous différence des animaux mais elle consacre aussi notre perte en se posant à l'origine denos faiblesses (dépendance de l'homme à la technique), mais aussi en faisant naître les premiers sentiments d'orgueilet les premiers conflits pour s'approprier ce que possède l'autre.
Donc, les fondements de notre société sont, chezRousseau, bien fragiles et il semble que l'homme s'enfonce dans quelque chose qu'il ne peut pas maîtriser et quil'emmène donc doucement à sa perte, sans possibilité de retourner à l'état originel.
"Le Genre-humain avili et désoléne pouvant plus retourner sur ses pas, ni renoncer aux acquisitions malheureuses qu'il avait faites et ne travaillantqu'à sa honte par l'abus des facultés qui l'honorent, se mit lui même à la veille de sa ruine".
* Finalement, on peut bien dire que Rousseau avait vu juste et que la technique a de plus en plus pris sa place dansnos sociétés, en devançant parfois l'homme.
Il suffit de voir que les progrés techniques sont inégalitaires et que, sinos sociétés occidentales sont techniquement très avancée, les pays du Tiers-Monde vivent encore parfois dansdes conditions bien inférieures.
La technique est donc encore au centre du pb aujourd'hui.
* C'est d'ailleurs le "phénomène fondamental" des Temps modernes pour H.
(cf La question de la technique) =technique (≠ science, qui n'en n''est qu'une facette).
Pour lui, ce ne sont pas les machines et les moteurs qui fontque l'époque est technique, mais l'inverse ; "cette époque est l'époque technique".Il a, lui aussi, mis en garde contre la technique, et avant tout à propos de la représentation instrumentale qu'on ena souvent : elle est bien réelle mais pas forcément vraie ; elle ne révèle tjrs pas son essence.
Elle tend en fait ànous faire croire que la technique moderne serait qqch que l'homme tient à sa disposition et dont il pourrait serendre maître alors que c'est totalement l'inverse ; l'homme se laisse dépasser par la technique.
"Cette volonté.
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