La race berrichonne du Cher est très précoce, à aptitudes bouchères; elle s'adapte au plein air intégral comme à l'élevage en bergerie

Le berceau d'origine de la race se situe dans le Berry, terre calcaire sèche. La population locale à laine longue et lisse fut améliorée au XVIIIe siècle par des croisements avec des mérinos espagnols. Ces croisements, satisfaisants sur le plan lainier, défavorisèrent la conformation et la précocité. Avec la chute des cours de la laine, les éleveurs s'orientèrent vers la production de viande; c'est pourquoi au XIXe siècle le croisement mérinos est abandonné et remplacé par le croisement systématique de la population avec des races anglaises à aptitudes bouchères: Kent, Southdown, Dishley. Au début du XXe siècle, deux races en résultent: la berrichonne de l'Indre, rustique, sobre, à aptitudes bouchères moyennes, et la berrichonne du Cher, race plus lourde à bonnes aptitudes bouchères. Cette particularité est due à une introduction plus importante de sang Dishley, et aussi au fait que la production herbagère du Cher fut intensément améliorée par les engrais, amenant la sélection d'un type précoce bien conformé, soit une population très différente de celle sélectionnée dans le département de l'Indre. La race berrichonne du Cher est à effectif important et se distribue entre un grand nombre de départements (Massif central, région Centre). Format: race lourde, poids des béliers: 90 à 110 kg, brebis: 70 à 80 kgs Morphotype: tête petite, blanche avec des arcades orbitaires en saillie, chanfrein exempt de plis, crâne chauve. Le gigot est descendu et bien développé. La toison est blanche et ne garnit pas entièrement le ventre. Aptitudes: Reproduction: race assez prolifique (140 à 150%), les agnelages sont souvent groupés au printemps, l'aptitude au désaisonnement étant faible. — Viande: la femelle bonne laitière peut allaiter deux agneaux. Ces derniers sont précoces et bien conformés (vitesse de croissance entre 30 et 70 jours: 258 g/jour pour des doubles). — Autres qualités: la race est rustique et s'adapte à des conditions d'élevage variées allant du plein air intégral à la bergerie. Le bélier, très raçeur, est l'un des béliers les plus employés en croisement industriel sur des races moins bien conformées et en particulier sur les races du Massif central et du Sud-Ouest.