La perte de plumes pour plus d'efficacité

Les plumes, d'un grand pouvoir isolant, peuvent nuire à une bonne diffusion de la chaleur corporelle qui ne pourrait s'effectuer sur la coquille de l'ceuf. C'est ainsi que tout oiseau couvreur perdra ses plumes en région ventrale; c'est cette zone dénudée qui se nomme plaque incubatrice. L'étendue de ladite plaque varie selon l'espèce concernée. L'essentiel est de retenir que l'incubation exige que les oeufs soient portés au contact même de la peau, d'où cette mue vraiment particulière. Le derme subira aussi une modification, la graisse disparaît alors que de nombreux faisceaux de fibres collagènes se placent tout contre l'épiderme (par collagène on entend un protéide complexe, constituant la substance intercellulaire du tissu conjonctif). Par ailleurs, la vascularisation augmente fortement, on note la dilatation des vaisseaux et l'accroissement des capillaires sanguins. En somme, la zone dite plaque incubatrice paraît enflammée, elle dépasse en température les autres parties du corps et cela d'au moins 5°. L'apparition de la plaque incubatrice est provoquée par l'hormone responsable (prolactine) sécrétée par l'hypophyse. Avant de poursuivre, disons que tous les oiseaux n'ont pas de plaques incubatrices (Anatidés), les manchots disposent d'un repli de peau abdominale. Il y a encore les parasites (coucou par exemple) qui font faire l'incubation par les autres. Signalons également les oiseaux qui confectionnent des incubateurs en matières végétales et dans lesquels les oeufs sont enfouis. Mais revenons à l'objet de notre question; on a une plaque incubatrice médiane chez les Accipitriformes, les grèbes, les pigeons et chez nombre de passereaux; deux plaques latérales pour autruches, labbes et nombre d'oiseaux de rivage; une médiane et deux latérales pour les Galliformes, les Ardéiformes, les mouettes. Ces plaques se présentent sur tout incubateur et indépendamment du sexe. La durée de l'incubation varie d'une espèce à l'autre. Il y a lieu de retenir si nous avons affaire à une espèce où les deux parents couvent, ou si c'est une espèce où seule la femelle a cette mission, ce qui comporte des déplacements de sa part, donc un temps plus ou moins long durant lequel les oeufs ne sont pas couverts. On doit aussi tenir compte de toutes les nécessités écologiques provoquées par l'habitat particulier de l'espèce examinée.