La mangrove, c'est la stabilité dans un sol vaseux. Racines découvertes à marée basse

La mangrove est une forêt littorale tropicale que l'on désigne aussi du nom de forêt halophile. Deux terminologies qui campent immédiatement à la fois une situation géographique, un liséré au bord de la mer et un conditionnement, les vases salées. Une telle forêt ne prospère que lorsque la marée a son action, ou en un endroit où peuvent se déposer des alluvions de matières organiques créant les eaux saumâtres. Si nous devions nous résumer, on dirait la mangrove c'est une forêt amphibie. On associe quasi automatiquement palétuviers et mangroves, on va jusqu'à dire que les uns ne vont pas sans les autres. C'est ne vouloir s'arrêter qu'à l'un des faciès de la mangrove. Elle n'est parfois, dans les régions tempérées, qu'un pré salé. Nous passerons également à un autre faciès. Sous d'autres latitudes, en Malaisie et en Indochine, les essences sont de la famille des Lythracées, les Sonneratia, dont les racines sont «enterrées», mais produisent des petites tiges (pneumatophores) qui sortent tout droit de la vase et contribuent à la respiration de la plante. Les palétuviers sont dits grégaires, ils forment de longs rubans, larges de 50 à 100 m, au bord des lagunes. Les racines, qui partent de la base du tronc aérien, se dirigent horizontalement sur une certaine distance pour ne plonger qu'ensuite dans la vase. Dès ce moment, elles cessent de croître, mais il en résulte un enchevêtrement tel qu'il est difficile à une autre plante de trouver sa place. Le palétuvier semble ainsi posé sur un terrain mouvant; mais en réalité, il est assez solidement ancré. Cette forêt impénétrable se situe aussi le long du lit mort d'un fleuve, jusqu'à l'endroit que peut atteindre l'eau salée. Les plantes halophiles, qui peuvent vivre en eau douce, s'adaptent fort bien aux sels de l'eau de mer et se trouvent être les seules à pouvoir vivre dans un tel milieu, véritablement sans concurrence pour elles.