Devoir de Philosophie

La machine de guerre américaine

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

Avril 1945 - L'effort de guerre des Etats-Unis, marqué par une très forte mobilisation industrielle, est un facteur important de la victoire des Alliés en 1945. Dès avril 1945, avant même la fin de la guerre, il peut être mesuré grâce à un article publié dans le Monde par le président du War Production Board, qui, toutefois, n'aborde pas la question de la bombe atomique, qui demeure à cette époque un secret bien gardé alors qu'elle est pratiquement au point. Le peuple américain a accompli un effort prodigieux pour forger les armes de la victoire, et déjà la victoire est proche. Mais le retour à la production normale-celle des biens destinés à la consommation civile-ne saurait se faire du jour au lendemain. En 1941, les Etats-Unis ont fabriqué pour plus de 8 milliards de dollars de tanks, d'avions, de bateaux, de canons, de munitions et de matériel de guerre divers. Les fabricants d'articles destinés à la consommation civile se livraient, à la même époque, une âpre concurrence pour satisfaire les commandes du marché, encombré d'acheteurs insatiables. C'est alors que survint la catastrophe de Pearl Harbor. Et il fallut que le président fixât les objectifs à atteindre, en 1942, pour que chefs d'entreprise et ouvriers comprissent ce qu'on attendait d'eux. L'Office of Production Management, dont la tâche consistait à diriger et à contrôler l'exécution du programme de production de la défense nationale américaine, fut dissous pour céder la place, le 16 janvier 1942, au War Production Board. Le nouvel organisme était investi de l'autorité nécessaire pour hausser la production à son niveau maximal et assurer l'approvisionnement des industries de guerre. En 1942, l'appareil de production industrielle des Etats-Unis subit une immense transformation. Les Etats-Unis étaient le plus grand producteur " in the world " d'articles destinés à la consommation civile. A partir de cette date, l'Amérique devait devenir productrice d'engins de guerre, de munitions, et d'équipements militaires. Le temps manquait pour établir un programme soigneusement étudié. On offrit des contrats aux firmes qui pouvaient passer sans délai à la production de guerre avec un minimum de modification de leur outillage. En février, le War Production Board stoppa la production d'automobiles, et cette industrie immense, qui déversait cinq millions d'automobiles et de camions par an sur le marché, put mettre ses armées de main-d'oeuvre, ainsi que son dynamisme, au service de l'armement. Des mesures administratives virent le jour, les unes après les autres, pour réserver l'acier, le cuivre, l'aluminium, ainsi que quantité d'autres matières premières, aux industries d'armement. La campagne pour la meilleure exploration de l'outillage fut lancée en 1942, en même temps que le programme de construction le plus vaste que l'histoire des Etats-Unis ait connu. Des fabriques de manèges, de fers à friser et de jouets modifièrent leur outillage et se mirent à produire des grues, des plates-formes de réparations pour bombardiers, des détonateurs, des pièces d'assemblage pour avions. Des usines d'horlogerie se transformèrent en fabriques d'équipements pour pompiers d'autres usines abandonnèrent la machine à écrire pour " sortir " des mitrailleuses. A la même époque, des terrains d'aviations, des cantonnements, des baraques, des usines de munitions, des fabriques de caoutchouc synthétique et des logements ouvriers surgirent de terre. Les dépenses effectuées au titre de ce programme de construction, financé par le gouvernement fédéral atteignirent, en 1942, outillages et équipements compris, 12 727 000 000 de dollars. Le rythme de production des industries d'armement proprement dites suivait parfaitement ce vaste programme général. En décembre 1942, on produisit trois fois plus d'armement qu'en janvier de la même année. Pourtant, la production de janvier avait déjà atteint son double au mois de juillet. Ce ralentissement relatif de l'augmentation s'expliquait autant par la pénurie de certaines matières premières que par l'insuffisance de la coordination entre les diverses branches de la production. Ce dernier facteur ajoutait à la gravité de la crise des matières premières. Certes, on produisait plus de cuivre, d'acier et d'aluminium que jamais auparavant, mais tout cela ne suffisait pas aux demandes, qui augmentaient sans cesse. En face de cette pénurie des matières premières, les autorités réagirent en intensifiant les campagnes de récupération. Le peuple américain fut invité à remettre dans la production des millions de tonnes de vieux métaux et de déchets métalliques. On ramassa les vieilles boîtes de conserve, on chercha du vieux métal dans les caves et dans les greniers. Ces mesures de récupération se révélèrent utiles, mais insuffisantes. Le mal devait être attaqué à la racine. Les premières difficultés Le programme de production avait grandi si vite qu'il en avait perdu l'équilibre. Le premier pas, le pas décisif, était fait : l'industrie américaine était désormais tout entière au service de la production de guerre, mais le War Production Board se trouvait aux prises avec un nouveau problème. Celui-ci consistait à maintenir chaque usine à son niveau de rendement le plus élevé, en intégrant son programme de travail particulier dans un plan général de production et d'approvisionnement, étudié jusque dans ses moindres détails. Le système des primes préférentielles, qui se proposait d'assurer l'approvisionnement des commandes urgentes en priorité, par rapport aux commandes moins urgentes, fut inefficace, parce qu'il y avait trop de commandes " urgentes ". Il fut remplacé par le Production Requirements Plan, qui devait prévoir pour chaque usine une allocation trimestrielle de matières premières, calculée sur les besoins du trimestre précédent. Cette méthode n'était pas, non plus, sans inconvénients, et, finalement, on dut y renoncer. Au début de novembre 1942, on adopta le Controlled Materials Plan. Sous le régime de ce plan, le War Production Board répartit l'acier, le cuivre et l'aluminium dont il dispose entre les services gouvernementaux responsables de l'exécution des commandes vitales militaires et civiles, des Etats-Unis et des autres Nations unies. Chaque service établit son programme particulier, puis répartit les matières premières qui lui sont allouées entre les usines inscrites chez lui. Ce système, entré en application graduellement, a régi, depuis le 1er juillet 1943, l'ensemble de la production de guerre américaine. A la fin des dix-huit mois du Defence Program, c'est-à-dire du 1er juillet 1940 à la fin de décembre 1941, les Etats-Unis avaient produit 23 229 avions, 4 258 tanks, 126 000 mitrailleuses et 371 000 fusils. Au cours de l'année 1942, les usines américaines " sortirent " 47 860 avions, 23 883 tanks, 667 000 mitrailleuses et 1 556 000 fusils. Le tonnage des constructions navales pour le compte de la marine de guerre avait augmenté, pendant la même période, de 269 000 à 868 000 tonneaux de jauge bruts. Quant aux cargos, la construction se chiffrait à 1 552 000 tonnes pendant la première période, contre 8 027 000 tonnes pour la seule année 1942. Les dépenses de guerre des Etats-Unis augmentèrent aussi. En novembre 1941, elles se chiffraient à 67 millions en décembre 1942, à 235 600 000 dollars par jour. L'immense appareil des industries de guerre des Etats-Unis, qui avait si rapidement été mis sur pied, devait arriver, en 1943, à un rendement jusqu'alors inédit. Il gagna aussi en précision et en équilibre. En 1943, la plus grande réalisation du War Production Board fut l'établissement d'un programme particulier pour la production de certaines pièces détachées " critiques ", de fabrication compliquée ou nécessitant des matières premières rares. A partir de février 1943, la fabrication de ces pièces fut rationalisée désormais, les commandes en étaient confiées exclusivement à des usines capables de respecter les délais de livraison prescrits et offrant toutes les garanties souhaitées. La nécessité de la planification de l'ensemble de la production de guerre devint absolument impérieuse à partir de 1943. L'outillage industriel, facilement remplaçable en 1941 et en 1942, commençait à donner des signes de fatigue. On manquait de main-d'oeuvre. S'il avait été fort simple auparavant d'accorder la priorité aux commandes essentielles par rapport aux besoins moins importants, en 1943 ce choix ne se posait plus, pour ainsi dire, qu'entre des commandes vitales et des besoins essentiels. De plus, il fallait continuellement faire face aux problèmes que posait l'approvisionnement en matières premières et en énergie. En septembre 1943, la War Production Board jugea nécessaire d'inviter toutes les entreprises industrielles et commerciales, ainsi que chaque citoyen particulier des Etats-Unis, à économiser non seulement le charbon, les lubrifiants et le gaz, mais aussi le courant électrique, l'eau et les carburants. Il y eut, par exemple, une crise des emballages métalliques pour transports maritimes. On interdit de les jeter après usage. En octobre 1943, une autre campagne fut lancée, en faveur des câbles et cordages usagés. Des mesures particulières virent le jour en vue d'économiser le petit outillage, dont la fabrication passait au second plan. Des quantités formidables de certaines matières premières ainsi qu'un nombre incalculable d'heures de travail furent économisées, grâce à la standardisation, c'est-à-dire à la suppression d'un grand nombre de modèles et de types d'articles. L'ensemble de l'équipement de l'armée et de la marine fut simplifié et standardisé dans toute la mesure du possible, non seulement pour économiser du matériel, du travail et de la place dans les transports, mais aussi pour faciliter le remplacement des pièces détachées. Par exemple, au début de 1943, on réduisit de moitié le nombre des modèles courants de moteurs à refroidissement par air. De plus, chaque modèle, fabriqué par telle usine, ne devait employer qu'un seul type de carburateur, de magnéto, etc. Les campagnes d'économie et de récupération s'étendirent, en 1943, à une série de matières et d'articles, tels que le papier, les déchets de fer et d'acier, etc. Pour le papier, la crise, devenue menaçante en raison surtout du manque de main-d'oeuvre forestière, put être évitée. Le ramassage des boîtes de conserve fournit de précieuses réserves de fer blanc. En 1943, le problème du ravitaillement civil entra dans une phase aiguë. Des articles indispensables aux civils pour la conservation de leur santé et de leur force de travail commencèrent à se faire rares. Jusqu'au milieu de 1942, les stocks avaient suffi à ravitailler le marché et la production de guerre laissait des ressources suffisantes à la disposition des industries travaillant pour la consommation civile. L'augmentation des revenus individuels offrait, en outre, la garantie que tout excédent serait aussitôt absorbé par le marché. Mais, à partir de 1943, il ne pouvait plus être question d'excédents. La War Production Board s'adjoignit donc un nouveau service, l'Office of Civilian Requirements, qui fut chargé de contrôler la production et la distribution des articles essentiels destinés à la consommation civile, dans la mesure où les demandes du marché se montraient compatibles avec les exigences des industries de guerre concernant les matières premières, la main-d'oeuvre et les possibilités de transport. Ce nouvel organisme rendit des services considérables, en permettant notamment la constitution de stocks d'outillage agricole. La production des industries d'armement atteignit, en 1943, des sommets nouveaux. 85 930 avions de tous les modèles quittèrent les ateliers d'assemblage : c'était à peu près le double du chiffre atteint en 1942. Et ce chiffre ne dit pas tout, car la production des avions lourds fut beaucoup plus élevée que l'année précédente. L'Amérique produisit en 1943 plus de 29 000 avions de bombardement, contre 12 600 en 1942. Le tonnage des constructions navales atteignit 19 millions de tonnes contre 8 027 000 en 1942. Environ 20 milliards d'unités de munitions de petit calibre furent livré en 1943, ainsi que 830 000 mitrailleuses et près de 5 700 000 fusils. Mais ce ne fut que l'année 1944 qui vit la fabrication d'armements atteindre le rendement souhaité. La valeur moyenne de la production mensuelle atteignit 5 535 millions de dollars, légèrement au-dessous du sommet mensuel de 1943. Bien que 1944 ne fût pas une année à records mensuels, elle se termina par le bilan impressionnant de 64 milliards de dollars pour la valeur totale des produits des industries d'armement, contre près de 57 milliards en 1943. Bien plus que les années précédentes, 1944 devait se dérouler sous le signe des opérations de débarquement et d'invasion à terre, sur mer et dans les airs. La stratégie qu'allait adopter le haut commandement américain sur ses nombreux fronts appelait l'étude et la fabrication de nombreux engins de guerre nouveaux. Dès le début de 1944, la production des canots de débarquement et d'assaut fut le point principal du programme. La fabrication des avions se concentra dans la multiplication des appareils plus lourds et plus puissants, destinés, en premier lieu, à combattre le Japon. Ces appareils devaient aussi détruire les centres vitaux de l'industrie de guerre allemande, en partant de bases souvent assez éloignées. Ce fut donc la production de bombardiers de tous modèles, et tout particulièrement celle de bombardiers à grand rayon d'action, ainsi que l'intensification de la fabrication des gros avions de transport qui expliquent l'augmentation de 50 % de la production de 1944 par rapport à celle de 1943. En vue d'assurer le transport des troupes et du matériel sur les plages du débarquement, la marine passe de grosses commandes de navires transporteurs ainsi que de vaisseaux de type mixte dits de transport-assaut et de cargo-assaut. Ces deux derniers modèles ont été étudiés spécialement en vue des opérations de débarquement, et la marine américaine les a pourvus d'un équipement propre à accélérer le déchargement. Les navires Liberty furent également remplacés, au cours de 1944, par un modèle encore plus rapide, le cargo Victory. Les expériences de la campagne d'Italie se traduisirent, dans le domaine de l'armement, par l'augmentation des demandes de munitions pour l'artillerie lourde et de tubes de rechange pour les canons de gros calibre. L'ouverture de fronts nouveaux en France n'a fait qu'augmenter ces demandes. Des camions lourds et très lourds, ainsi que des pneus spéciaux, traversèrent l'Atlantique, de plus en plus nombreux. L'augmentation du nombre des divisions engagées sur les fronts européens ainsi que l'extension continuelle de ces fronts entraînèrent, tout naturellement, l'intensification de la production du matériel de transport et de communication. Les talkie-walkie, ces célèbres appareils de TSF portatifs, virent le jour. La fabrication d'appareils et de câbles téléphoniques atteignit des proportions inédites. Les expériences des invasions imposèrent la production de tanks armés de pièces d'un calibre plus gros qu'auparavant. La rapidité de l'évolution militaire sur tous les fronts à la fois nécessita la révision des programmes de production et l'augmentation du rendement. Les exigences de la marine américaine en canons de gros calibre et en munitions dépassèrent les prévisions et furent cependant satisfaites. 1944, année record En 1945, les Etats-Unis poursuivront la guerre avec une flotte à peu près deux fois plus puissante que celle de décembre 1943, abstraction faite toutefois des pertes survenues entre-temps. Cette augmentation formidable s'explique avant tout par la fabrication intensifiée des vaisseaux de débarquement de tous modèles, qui a doublé en 1944 par rapport à 1943. Dans le domaine des sous-marins, la situation est sensiblement analogue. La fabrication des armements pour la marine de guerre a, bien entendu, suivi pas à pas cette formidable accélération de la cadence des constructions navales. En 1944, la fabrication de canons de marine au-dessus de 20 millimètres de calibre a augmenté de 150 %, et pour certains calibres de cette catégorie, de 250 %. Quant à certaines catégories d'articles d'armement, la production de 1944 accuse une diminution incontestable par rapport à celle de l'année précédente. Il en est ainsi pour la plupart des munitions d'infanterie, des véhicules de transport et de combat. La fabrication de ces derniers, notamment, a diminué de 17 % par rapport à 1943, qui fut une année record. La production de tanks, qui font partie de cette catégorie, a quitté le sommet de 29 000 pour 1943, pour se stabiliser à 17 000 en 1944. Les modèles ont cependant subi une modification, conformément aux demandes du haut commandement, et possèdent une puissance de feu beaucoup plus considérable. Le nombre de camions lourds produits en 1944 a, en revanche, été supérieur de 35 % à celui de 1943, et les demandes de l'armée ne sont pas encore satisfaites. Le volume global de la production de munitions accuse une augmentation de 17 % en 1944 par rapport à l'année précédente, et n'est pas encore arrivée à son sommet. Quant à la fabrication de bombes pour avions, elle a augmenté de 45 % en comparaison de 1943. L'année 1944 fut une année record pour la construction aéronautique aussi, car, cette année-là, 96 000 avions quittèrent les usines américaines. Le programme de 1945 ne prévoit plus que 83 000 avions, mais l'accent sera mis sur l'augmentation de la proportion des avions lourds, dont la construction exige un nombre d'heures plus grand.

« Production Requirements Plan, qui devait prévoir pour chaque usine une allocation trimestrielle de matières premières, calculéesur les besoins du trimestre précédent.

Cette méthode n'était pas, non plus, sans inconvénients, et, finalement, on dut y renoncer. Au début de novembre 1942, on adopta le Controlled Materials Plan.

Sous le régime de ce plan, le War Production Boardrépartit l'acier, le cuivre et l'aluminium dont il dispose entre les services gouvernementaux responsables de l'exécution descommandes vitales militaires et civiles, des Etats-Unis et des autres Nations unies.

Chaque service établit son programmeparticulier, puis répartit les matières premières qui lui sont allouées entre les usines inscrites chez lui.

Ce système, entré enapplication graduellement, a régi, depuis le 1 er juillet 1943, l'ensemble de la production de guerre américaine. A la fin des dix-huit mois du Defence Program, c'est-à-dire du 1 er juillet 1940 à la fin de décembre 1941, les Etats-Unis avaient produit 23 229 avions, 4 258 tanks, 126 000 mitrailleuses et 371 000 fusils.

Au cours de l'année 1942, les usinesaméricaines " sortirent " 47 860 avions, 23 883 tanks, 667 000 mitrailleuses et 1 556 000 fusils.

Le tonnage des constructionsnavales pour le compte de la marine de guerre avait augmenté, pendant la même période, de 269 000 à 868 000 tonneaux dejauge bruts.

Quant aux cargos, la construction se chiffrait à 1 552 000 tonnes pendant la première période, contre 8 027 000tonnes pour la seule année 1942. Les dépenses de guerre des Etats-Unis augmentèrent aussi.

En novembre 1941, elles se chiffraient à 67 millions en décembre1942, à 235 600 000 dollars par jour. L'immense appareil des industries de guerre des Etats-Unis, qui avait si rapidement été mis sur pied, devait arriver, en 1943, àun rendement jusqu'alors inédit.

Il gagna aussi en précision et en équilibre.

En 1943, la plus grande réalisation du War ProductionBoard fut l'établissement d'un programme particulier pour la production de certaines pièces détachées " critiques ", de fabricationcompliquée ou nécessitant des matières premières rares.

A partir de février 1943, la fabrication de ces pièces fut rationalisée désormais, les commandes en étaient confiées exclusivement à des usines capables de respecter les délais de livraison prescrits etoffrant toutes les garanties souhaitées. La nécessité de la planification de l'ensemble de la production de guerre devint absolument impérieuse à partir de 1943.L'outillage industriel, facilement remplaçable en 1941 et en 1942, commençait à donner des signes de fatigue.

On manquait demain-d'oeuvre.

S'il avait été fort simple auparavant d'accorder la priorité aux commandes essentielles par rapport aux besoinsmoins importants, en 1943 ce choix ne se posait plus, pour ainsi dire, qu'entre des commandes vitales et des besoins essentiels. De plus, il fallait continuellement faire face aux problèmes que posait l'approvisionnement en matières premières et en énergie.En septembre 1943, la War Production Board jugea nécessaire d'inviter toutes les entreprises industrielles et commerciales, ainsique chaque citoyen particulier des Etats-Unis, à économiser non seulement le charbon, les lubrifiants et le gaz, mais aussi lecourant électrique, l'eau et les carburants.

Il y eut, par exemple, une crise des emballages métalliques pour transports maritimes.On interdit de les jeter après usage.

En octobre 1943, une autre campagne fut lancée, en faveur des câbles et cordages usagés.Des mesures particulières virent le jour en vue d'économiser le petit outillage, dont la fabrication passait au second plan. Des quantités formidables de certaines matières premières ainsi qu'un nombre incalculable d'heures de travail furentéconomisées, grâce à la standardisation, c'est-à-dire à la suppression d'un grand nombre de modèles et de types d'articles. L'ensemble de l'équipement de l'armée et de la marine fut simplifié et standardisé dans toute la mesure du possible, nonseulement pour économiser du matériel, du travail et de la place dans les transports, mais aussi pour faciliter le remplacement despièces détachées.

Par exemple, au début de 1943, on réduisit de moitié le nombre des modèles courants de moteurs àrefroidissement par air.

De plus, chaque modèle, fabriqué par telle usine, ne devait employer qu'un seul type de carburateur, demagnéto, etc. Les campagnes d'économie et de récupération s'étendirent, en 1943, à une série de matières et d'articles, tels que le papier, lesdéchets de fer et d'acier, etc.

Pour le papier, la crise, devenue menaçante en raison surtout du manque de main-d'oeuvreforestière, put être évitée.

Le ramassage des boîtes de conserve fournit de précieuses réserves de fer blanc. En 1943, le problème du ravitaillement civil entra dans une phase aiguë.

Des articles indispensables aux civils pour laconservation de leur santé et de leur force de travail commencèrent à se faire rares.

Jusqu'au milieu de 1942, les stocks avaientsuffi à ravitailler le marché et la production de guerre laissait des ressources suffisantes à la disposition des industries travaillantpour la consommation civile.

L'augmentation des revenus individuels offrait, en outre, la garantie que tout excédent serait aussitôtabsorbé par le marché.

Mais, à partir de 1943, il ne pouvait plus être question d'excédents. La War Production Board s'adjoignit donc un nouveau service, l'Office of Civilian Requirements, qui fut chargé de contrôler la. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles