La fourmi rousse des bois doit être protégée, car son rôle est immense en son biotope

Dans l'ordre des Hyménoptères, le groupe des Formica est classé parmi les espèces supérieures par rapport à leur adaptation prononcée aux climats froids, leur vie sociale et leur agilité. On notera que l'une des espèces F. picea niche dans les tourbières arctiques. Mais ce sur quoi nous nous arrêtons présentement, c'est à l'utilité enfin très largement reconnue de l'espèce F. rufa. Les forestiers, fort conscients, font tout pour la protéger, car ces fourmis très voraces détruisent à elles seules, chaque année, des milliers de tonnes d'insectes nuisibles dans les forêts européennes. On conçoit, d'autre part, fort bien qu'en forêt une action faite à l'aide d'insecticides soit de l'ordre de l'irréalisable; il faut dans ce biotope, encore plus qu'ailleurs, songer à la méthode de lutte dite «insecte contre insecte». Les fourmis rousses sont alors à leur juste place dans cette forme de lutte par antagonisme naturel, au point que, là où elles pourraient manquer, on en transporte pour les acclimater, ce qui réussit assez bien. On se gardera donc de nuire à ces fourmis; leurs nids, dont on ne voit que les fameux dômes de brindilles doivent être respectés. C'est d'ailleurs une savante construction dont une partie s'enfonce en dessous du sol, mais ce dôme doit rester imperméable; on regardera donc, mais sans déranger.